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[2,11] Περὶ μὲν οὖν ὧν βουλευόμεθα, ταῦτά ἐστιν,
οὐ Φάλαρις τύραννος εἷς οὐδ´ ὁ ταῦρος οὗτος οὐδὲ
χαλκὸς μόνον, ἀλλὰ πάντες βασιλεῖς καὶ πάντες
δυνάσται, ὅσοι νῦν χρῶνται τῷ ἱερῷ, καὶ χρυσὸς
καὶ ἄργυρος καὶ ὅσα ἄλλα τίμια, πολλάκις
ἀνατεθησόμενα τῷ θεῷ· πρῶτον μὲν γὰρ τὸ κατὰ
τὸν θεὸν ἐξετασθῆναι ἄξιον.
| [2,11] Voici donc sur quoi nous avons à délibérer. Ce n'est point d'un tyran nommé
Phalaris, ni de ce taureau, ni de cette masse d'airain qu'il s'agit, mais de
tous les rois, de tous les souverains qui vénèrent notre temple, de l'or, de
l'argent, et des autres offrandes précieuses qu'on y dépose chaque jour en
l'honneur du dieu ; nous devons, en effet, faire passer le dieu avant toute
autre considération.
| [2,12] τίνος οὖν ἕνεκα μὴ ὡς ἀεὶ μηδὲ ὡς πάλαι τὰ περὶ
τῶν ἀναθημάτων ποιήσωμεν; ἢ τί μεμφόμενοι τοῖς
παλαιοῖς ἔθεσιν καινοτομήσωμεν; καὶ ὃ μηδὲ πώποτε,
ἀφ´ οὗ τὴν πόλιν οἰκοῦμεν καὶ ὁ Πύθιος χρᾷ καὶ ὁ
τρίπους φθέγγεται καὶ ἡ ἱέρεια ἐμπνεῖται, γεγένηται
παρ´ ἡμῖν, νῦν καταστησώμεθα, κρίνεσθαι
καὶ ἐξετάζεσθαι τοὺς ἀνατιθέντας; καὶ μὴν ἐξ
ἐκείνου μὲν τοῦ παλαιοῦ ἔθους, τοῦ ἀνέδην καὶ
πᾶσιν ἐξεῖναι, ὁρᾶτε ὅσων ἀγαθῶν ἐμπέπλησται
τὸ ἱερόν, ἁπάντων ἀνατιθέντων καὶ ὑπὲρ τὴν
ὑπάρχουσαν δύναμιν ἐνίων δωρουμένων τὸν θεόν.
| [2,12] Pour quelle raison cesserions-nous donc de nous conduire à l'égard des
offrandes comme on l'a toujours fait depuis les temps les plus reculés ?
Qu'avons-nous à reprocher à nos vieux usages, pour en introduire de nouveaux ?
Et ce qui ne s'est jamais pratiqué depuis que nous habitons cette ville ,
qu'Apollon Pythien rend des oracles, que le trépied parle aux mortels, que la
prêtresse est inspirée, pourquoi voulons-nous l'établir aujourd'hui ? Pourquoi
citer à un tribunal, soumettre à une enquête ceux qui apportent leurs dons ?
Vous voyez pourtant comment cette ancienne coutume, cette liberté, cette licence
accordée à tous a rempli votre temple de biens immenses, tous s'empressant d'y
offrir leurs présents, quelques-uns même excédant leurs facultés pour enrichir
le dieu.
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