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| [2,9] Μέμνηται δὲ οὐδεὶς πώποτε ψῆφον ὑπὲρ ἀναθήματος
 παρ´ ἡμῖν ἀναδοθεῖσαν οὐδὲ κωλυθέντα
 τινὰ θύειν ἢ ἀνατιθέναι. καὶ διὰ τοῦτ´, οἶμαι, καὶ
 αὐτὸ εἰς ὑπερβολὴν ηὔξηται τὸ ἱερὸν καὶ ὑπερπλουτεῖ
 ἐν τοῖς ἀναθήμασιν. δεῖ τοίνυν μηδ´ ἐν τῷ
 παρόντι καινοτομεῖν μηδὲν μηδὲ παρὰ τὰ πάτρια
 νόμον καθιστάναι, φυλοκρινεῖν τὰ ἀναθήματα καὶ
 γενεαλογεῖν τὰ πεμπόμενα, ὅθεν καὶ ἀφ´ ὅτου καὶ
 ὁποῖα, δεξαμένους δὲ ἀπραγμόνως ἀνατιθέναι ὑπηρετοῦντας
 ἀμφοῖν, καὶ τῷ θεῷ καὶ τοῖς εὐσεβέσι.
 | [2,9]  Personne ne se souvient qu'on ait jamais été aux voix pour admettre une 
offrande ou qu'on ait empêché quelqu'un de faire un sacrifice; et c'est, je 
pense, grâce à cet usage, que notre temple est arrivé au faite de la renommée et 
au comble de la richesse. Il ne faut donc pas invoquer aujourd'hui, ni modifier 
en rien les lois anciennes ; il ne faut pas nous mettre à juger scrupuleusement 
les dons, nous enquérir de la provenance de ce qu'on nous envoie, nous demander 
d'où viennent les offrandes, qui les adresse, quelle en est la nature. Notre 
ministère est de les recevoir sans difficulté et de les consacrer, en servant 
tout à la fois et le dieu et la piété des donateurs.
 |  | [2,10] Δοκεῖτε δέ μοι, ὦ ἄνδρες Δελφοί, ἄριστα βουλεύσεσθαι
 περὶ τῶν παρόντων, εἰ λογίσαισθε
 ὑπὲρ ὅσων καὶ ἡλίκων ἐστὶν ἡ σκέψις, πρῶτον
 μὲν ὑπὲρ τοῦ θεοῦ καὶ τοῦ ἱεροῦ καὶ θυσιῶν καὶ
 ἀναθημάτων καὶ ἐθῶν ἀρχαίων καὶ θεσμῶν
 παλαιῶν καὶ δόξης τοῦ μαντείου, ἔπειτα ὑπὲρ τῆς
 πόλεως ὅλης καὶ τῶν συμφερόντων τῷ τε κοινῷ
 ἡμῶν καὶ ἰδίᾳ ἑκάστῳ Δελφῶν, ἐπὶ πᾶσι δὲ τῆς
 παρὰ πᾶσιν ἀνθρώποις εὐκλείας ἢ κακοδοξίας·
 τούτων γὰρ οὐκ οἶδα εἴ τι μεῖζον, εἰ σωφρονεῖτε,
 ἢ ἀναγκαιότερον ἡγήσαισθε ἄν.
 | [2,10]  Il me semble, habitants de Delphes, que le plus sage parti à prendre dans 
cette circonstance, c'est de considérer, avant tout, le nombre et l'importance 
des objets sur lesquels vous avez à délibérer. Il s'agit d'abord du dieu, du 
temple, des sacrifices, des offrandes, des usages antiques, des vieilles 
coutumes, de la gloire de notre sanctuaire ; viennent ensuite les intérêts de 
cette ville, ceux de notre communauté, ceux de chacun des habitants de Delphes ; 
enfin, et par-dessus tout, la gloire ou l'opprobre dont vous allez vous couvrir 
aux yeux des hommes. Je ne crois pas que vous puissiez trouver rien de plus 
important, si vous écoutez la raison, rien de plus essentiel.
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