HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Le pêcheur ou les ressuscités

Chapitres 10-12

  Chapitres 10-12

[10] ΠΛΑΤΩΝ. Τί ποιοῦμεν, Πυθαγόρα καὶ Σώκρατες; ἔοικε γὰρ ἁνὴρ οὐκ ἄλογα προκαλεῖσθαι δικάζεσθαι ἀξιῶν. ΣΩΚΡΑΤΗΣ. Τί δὲ ἄλλο βαδίζωμεν ἐπὶ τὸ δικαστήριον καὶ τὴν Φιλοσοφίαν παραλαβόντες ἀκούσωμεν τι καὶ ἀπολογήσεται· τὸ πρὸ δίκης γὰρ οὐχ ἡμέτερον, ἀλλὰ δεινῶς ἰδιωτικόν, ὀργίλων τινῶν ἀνθρώπων καὶ τὸ δίκαιον ἐν τῇ χειρὶ τιθεμένων. παρέξομεν οὖν ἀφορμὰς τοῖς κακηγορεῖν ἐθέλουσιν καταλεύσαντες ἄνδρα μηδὲ ἀπολογησάμενον ὑπὲρ ἑαυτοῦ, καὶ ταῦτα δικαιοσύνῃ χαίρειν αὐτοὶ λέγοντες. τί ἂν εἴποιμεν Ἀνύτον καὶ Μελήτου πέρι, τῶν ἐμοῦ κατηγορησάντων, τῶν τότε δικαστῶν, εἰ οὗτος τεθνήξεται μηδὲ τὸ παράπαν ὕδατος μεταλαβών; ΠΛΑΤΩΝ. Ἄριστα παραινεῖς, Σώκρατες· ὥστε ἀπίωμεν ἐπὶ τὴν Φιλοσοφίαν. δὲ δικασάτω, καὶ ἡμεῖς ἀγαπήσομεν οἷς ἂν ἐκείνη διαγνῷ. [10] PLATON. Que faire, Pythagore et Socrate ? Cet homme, en demandant à être jugé, ne semble pas faire un appel contraire à la raison. SOCRATE. Rien de mieux que d'aller au tribunal, de prendre avec nous la Philosophie et d'écouter la défense. Condamner, en effet, sans entendre, serait indigne de nous : c'est bon pour des gens vulgaires, emportés, et qui se font justice par la violence. Nous donnerions beau jeu à ceux qui veulent nous accuser, si nous lapidions un homme sans forme de procès, nous qui nous vantons d'aimer la justice. Qu'aurai-je à dire d'Anytus et de Mélitus, mes accusateurs, et des juges qui m'ont condamné, si je fais mourir cet homme sans lui permettre de parler pendant le temps réglé par la clepsydre ? PLATON. Ton conseil est bon, Socrate ; allons trouver la Philosophie : qu'elle juge, et nous nous en rapporterons à sa décision.
[11] ΠΑΡΡΗΣΙΑΔΗΣ. Εὖ γε, σοφώτατοι, ἀμείνω ταῦτα καὶ νομιμώτερα. τοὺς μέντοι λίθους φυλάττετε, ὡς ἔφην· δεήσει γὰρ αὐτῶν μικρὸν ὕστερον ἐν τῷ δικαστηρίῳ. Ποῦ δὲ τὴν Φιλοσοφίαν εὕροι τις ἄν; οὐ γὰρ οἶδα ἔνθα οἰκεῖ· καίτοι πάνυ πολὺν ἐπλανήθην χρόνον ἀναζητῶν τὴν οἰκίαν, ὡς συγγενοίμην αὐτῇ. εἶτα ἐντυγχάνων ἄν τισι τριβώνια περιβεβλημένοις καὶ πώγωνας βαθεῖς καθειμένοις παρ´ αὐτῆς ἐκείνης ἥκειν φάσκουσιν, οἰόμενος εἰδέναι αὐτοὺς ἀνηρώτων· οἱ δὲ πολὺ μᾶλλον ἐμοῦ ἀγνοοῦντες οὐδὲν ὅλως ἀπεκρίναντό μοι, ὡς μὴ ἐλέγχοιντο οὐκ εἰδότες, ἄλλην θύραν ἀντ´ ἄλλης ἐπεδείκνυον. οὐδέπω γοῦν καὶ τήμερον ἐξευρεῖν δεδύνημαι τὴν οἰκίαν. [11] LUCIEN. Très bien, illustres philosophes ; voilà une conduite plus sage et plus conforme aux lois. Cependant, comme je l'ai dit, gardez ces pierres ; vous en aurez besoin avant peu, dans le tribunal. Mais qui pourra trouver la Philosophie ? Je ne sais point où elle habite. J'ai longtemps cherché sa maison, pour faire connaissance avec elle. J'ai bien rencontré certains personnages, enveloppés de grands manteaux, portant de longues barbes, et qui disaient venir de chez elle ; j'ai cru qu'ils savaient où elle était, et je leur adressai des questions. Mais ils ne la connaissaient pas plus que moi, et ils ne me répondaient rien, pour ne pas être convaincus d'ignorance, ou bien ils me montraient une porte au lieu d'une autre, si bien que, jusqu'à ce jour, il m'a été impossible de trouver cette demeure.
[12] Πολλάκις δὲ αὐτὸς εἰκάσας ξεναγήσαντός τινος ἧκον ἂν ἐπί τινας θύρας βεβαίως ἐλπίσας τότε γοῦν εὑρηκέναι, τεκμαιρόμενος τῷ πλήθει τῶν εἰσιόντων τε καὶ ἐξιόντων, ἁπάντων σκυθρωπῶν καὶ τὰ σχήματα εὐσταλῶν καὶ φροντιστικῶν τὴν πρόσοψιν· μετὰ τούτων οὖν συμπαραβυσθεὶς καὶ αὐτὸς εἰσῆλθον ἄν. εἶτα ἑώρων γύναιόν τι οὐχ ἁπλοϊκόν, εἰ καὶ ὅτι μάλιστα εἰς τὸ ἀφελὲς καὶ ἀκόσμητον ἑαυτὴν ἐπερρύθμιζεν, ἀλλὰ κατεφάνη μοι αὐτίκα οὐδὲ τὸ ἄνετον δοκοῦν τῆς κόμης ἀκαλλώπιστον ἐῶσα οὐδὲ τοῦ ἱματίου τὴν ἀναβολὴν ἀνεπιτηδεύτως περιστέλλουσα· πρόδηλος δὲ ἦν κοσμουμένη αὐτοῖς καὶ πρὸς εὐπρέπειαν τῷ ἀθεραπεύτῳ δοκοῦντι προσχρωμένη. ὑπεφαίνετο δέ τι καὶ ψιμύθιον καὶ φῦκος, καὶ τὰ ῥήματα πάνυ ἑταιρικά, καὶ ἐπαινουμένη ὑπὸ τῶν ἐραστῶν εἰς κάλλος ἔχαιρε, καὶ εἰ δοίη τις προχείρως ἐδέχετο, καὶ τοὺς πλουσιωτέρους ἂν παρακαθισαμένη πλησίον τοὺς πένητας τῶν ἐραστῶν οὐδὲ προσέβλεπεν. πολλάκις δὲ καὶ γυμνωθείσης αὐτῆς κατὰ τὸ ἀκούσιον ἑώρων περιδέραια χρυσᾶ τῶν κλοιῶν παχύτερα. ταῦτα ἰδὼν ἐπὶ πόδα ἂν εὐθὺς ἀνέστρεφον, οἰκτείρας δηλαδὴ τοὺς κακοδαίμονας ἐκείνους ἑλκομένους πρὸς αὐτῆς οὐ τῆς ῥινὸς ἀλλὰ τοῦ πώγωνος καὶ κατὰ τὸν Ἰξίονα εἰδώλῳ ἀντὶ τῆς Ἥρας συνόντας. [12] Souvent, d'après ma propre conjecture ou sur la foi de quelque guide, je suis venu vers certaines portes, avec le ferme espoir que je l'avais enfin rencontrée ; je me le figurais, à voir la foule des entrants et des sortants, hommes au visage sévère, au maintien grave, à l'air sérieux et pensif. Je me faufile avec eux, et j'entre. Que vois-je ? Une espèce de femme, qui n'a rien de simple, malgré tout le soin qu'elle prend à se donner un air d'abandon, une façon négligée : je m'aperçois aussitôt que sa chevelure, qu'elle paraît laisser flotter au hasard, n'est pas dépourvue d'apprêts, que les plis de sa robe ne sont pas disposés sans affectation ; tout me prouve enfin que ce désordre apparent n'est que parure et que recherche ; je vois même poindre un peu de céruse et de fard. Ses propos sont d'une courtisane ; elle se plaît aux flatteries de ses amants, à s'entendre appeler belle : elle reçoit les cadeaux avec empressement, et, lorsqu'elle est assise auprès des riches, elle jette à peine un regard sur ses soupirants pauvres. Parfois, lorsque, sans y penser, elle se laissa voir à nu, je lui découvris des bracelets d'or plus gros que des anguilles. A cette vue, je me retire bien vite, plaignant ces malheureux qu'elle mène, non par le nez, mais par la barbe et qui, semblables à Ixion, au lieu de Junon, ne caressent qu'un fantôme.


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Dernière mise à jour : 7/05/2009