HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Le pêcheur ou les ressuscités

Chapitres 4-6

  Chapitres 4-6

[4] ΠΑΡΡΗΣΙΑΔΗΣ. Οὐκοῦν ἐπεὶ δέδοκται πάντως ἀποκτιννύναι καὶ οὐδεμία μηχανὴ τὸ διαφυγεῖν με, φέρε τοῦτο γοῦν εἴπατέ μοι, τίνες ὄντες τί πεπονθότες ἀνήκεστον πρὸς ἡμῶν ἀμείλικτα ὀργίζεσθε καὶ ἐπὶ θανάτῳ συνειλήφατε; ΠΛΑΤΩΝ. Ἅτινα μὲν εἴργασαι ἡμᾶς τὰ δεινά, σεαυτὸν ἐρώτα, κάκιστε, καὶ τοὺς καλοὺς ἐκείνους σου λόγους ἐν οἷς φιλοσοφίαν τε αὐτὴν κακῶς ἠγόρευες καὶ εἰς ἡμᾶς ὕβριζες, ὥσπερ ἐξ ἀγορᾶς ἀποκηρύττων σοφοὺς ἄνδρας, καὶ τὸ μέγιστον, ἐλευθέρους· ἐφ´ οἷς ἀγανακτήσαντες ἀνεληλύθαμεν ἐπὶ σὲ παραιτησάμενοι πρὸς ὀλίγον τὸν Ἀϊδωνέα, Χρύσιππος οὑτοσὶ καὶ Ἐπίκουρος καὶ Πλάτων ἐγὼ καὶ Ἀριστοτέλης ἐκεῖνος καὶ σιωπῶν οὗτος Πυθαγόρας καὶ Διογένης καὶ ἅπαντες ὁπόσους διέσυρες ἐν τοῖς λόγοις. [4] LUCIEN. Eh bien ! puisque vous avez résolu de me mettre à mort, et qu'il ne reste aucun moyen de salut, voyons, dites-moi qui vous êtes, quelle impardonnable offense j'ai commise, pour allumer contre moi une colère inextinguible, et pourquoi m'arrêtez-vous afin de me faire mourir ? PLATON. Quelles offenses tu as commises envers nous ? Interroge-toi toi-même, scélérat ; songe à ces beaux discours où tu insultes, la Philosophie elle-même, où tu nous outrages, où tu mets en criée, comme dans un marché, des hommes sages et, qui plus est, des hommes libres. Indignés de ce procédé, nous sommes venus contre toi du fond des enfers, après avoir obtenu un congé de Pluton ; et voici Chrysippe, Épicure, moi, Platon, Aristote, le silencieux Pythagore et Diogène, avec tous ceux dont tu te moques dans tes écrits.
[5] ΠΑΡΡΗΣΙΑΔΗΣ. Ἀνέπνευσα· οὐ γὰρ ἀποκτενεῖτέ με, ἢν μάθητε ὁποῖος ἐγὼ περὶ ὑμᾶς ἐγενόμην· ὥστε ἀπορρίψατε τοὺς λίθους, μᾶλλον δὲ φυλάττετε. χρήσεσθε γὰρ αὐτοῖς κατὰ τῶν ἀξίων. ΠΛΑΤΩΝ. Ληρεῖς. σὲ δὲ χρὴ τήμερον ἀπολωλέναι, καὶ ἤδη γε λάϊνον ἕσσο χιτῶνα κακῶν ἕνεχ´ ὅσσα ἔοργας. ΠΑΡΡΗΣΙΑΔΗΣ. Καὶ μήν, ἄριστοι, ὃν ἐχρῆν μόνον ἐξ ἁπάντων ἐπαινεῖν οἰκεῖόν τε ὑμῖν ὄντα καὶ εὔνουν καὶ ὁμογνώμονα καί, εἰ μὴ φορτικὸν εἰπεῖν, κηδεμόνα τῶν ἐπιτηδευμάτων εὖ ἴστε ἀποκτενοῦντες, ἢν ἐμὲ ἀποκτείνητε τοσαῦτα ὑπὲρ ὑμῶν πεπονηκότα. ὁρᾶτε οὖν μὴ κατὰ τοὺς πολλοὺς τῶν νῦν φιλοσόφων αὐτοὶ ποιεῖτε, ἀχάριστοι καὶ ὀργίλοι καὶ ἀγνώμονες φαινόμενοι πρὸς ἄνδρα εὐεργέτην. ΠΛΑΤΩΝ. τῆς ἀναισχυντίας. καὶ χάριν σοι τῆς κακηγορίας προσοφείλομεν; οὕτως ἀνδραπόδοις ὡς ἀληθῶς οἴει διαλέγεσθαι; καὶ εὐεργεσίαν καταλογιῇ πρὸς ἡμᾶς ἐπὶ τῇ τοσαύτῃ ὕβρει καὶ παροινίᾳ τῶν λόγων; [5] LUCIEN. Je respire. Vous ne me tuerez pas, quand vous saurez quel je suis envers vous. Jetez ces pierres : ou plutôt gardez-les ; vous vous en servirez contre ceux qui méritent d'être lapidés. PLATON. Tu plaisantes : il faut que tu meures aujourd'hui, et bientôt La tunique de pierre aura puni tes crimes. LUCIEN. Mais sachez donc ; bons philosophes, que c'est l'homme auquel vous devez le plus d'éloges, un ami plein d'excellentes intentions envers vous et de déférence pour vos doctrines, enfin, s'il m'est permis de le dire, le sauveur de vos travaux ; sachez que c'est lui que vous allez tuer, si vous me tuez, moi qui me suis donné tant de mal pour vous. Prenez garde d'agir comme les philosophes de notre temps, c'est-à-dire de vous montrer ingrats, vindicatifs, oublieux des services que l'on vous a rendus. PLATON. Quelle impudence ! Il faudra te remercier de tes calomnies ? Tu crois, en vérité, parler à des esclaves ! Mets-tu donc au rang des services l'insolence et la fureur avinée de tes discours ?
[6] ΠΑΡΡΗΣΙΑΔΗΣ. Ποῦ γὰρ ἐγὼ ὑμᾶς πότε ὕβρικα, ὃς ἀεὶ φιλοσοφίαν τε θαυμάζων διατετέλεκα καὶ ὑμᾶς αὐτοὺς ὑπερεπαινῶν καὶ τοῖς λόγοις οἷς καταλελοίπατε ὁμιλῶν; αὐτὰ γοῦν φημι ταῦτα, πόθεν ἄλλοθεν παρ´ ὑμῶν λαβὼν καὶ κατὰ τὴν μέλιτταν ἀπανθισάμενος ἐπιδείκνυμαι τοῖς ἀνθρώποις; οἱ δὲ ἐπαινοῦσι καὶ γνωρίζουσιν ἕκαστον τὸ ἄνθος ὅθεν καὶ παρ´ ὅτου καὶ ὅπως ἀνελεξάμην, καὶ λόγῳ μὲν ἐμὲ ζηλοῦσι τῆς ἀνθολογίας, τὸ δ´ ἀληθὲς ὑμᾶς καὶ τὸν λειμῶνα τὸν ὑμέτερον, οἳ τοιαῦτα ἐξηνθήκατε ποικίλα καὶ πολυειδῆ τὰς βαφάς, εἴ τις ἀναλέξασθαί τε αὐτὰ ἐπίσταιτο καὶ ἀναπλέξαι καὶ ἁρμόσαι, ὡς μὴ ἀπᾴδειν θάτερον θατέρου. ἔσθ´ ὅστις οὖν ταῦτα εὖ πεπονθὼς παρ´ ὑμῶν κακῶς ἂν εἰπεῖν ἐπιχειρήσειεν εὐεργέτας ἄνδρας, ἀφ´ ὧν εἶναί τις ἔδοξεν; ἐκτὸς εἰ μὴ κατὰ τὸν Θάμυριν τὸν Εὔρυτον εἴη τὴν φύσιν, ὡς ταῖς Μούσαις ἀντᾴδειν, παρ´ ὧν εἴληφε τὴν ᾠδήν, τῷ Ἀπόλλωνι ἐριδαίνειν ἐναντία τοξεύων, καὶ ταῦτα δοτῆρι ὄντι τῆς τοξικῆς. [6] LUCIEN. Mais quand et comment vous ai-je donc offensés ; moi qui ai toujours vécu en admiration devant les philosophes, qui vous ai comblés d'éloges, qui ne cesse d'avoir commerce avec les écrits que vous avez laissés ? Ce que je dis, à qui l'ai-je emprunté si ce n'est à vous, cueillant vos fleurs, comme l'abeille, pour les offrir aux hommes ? Puis les hommes les louent, et, reconnaissant à qui chaque fleur appartient, et comment je l'ai cueillie, ils me félicitent de mon adresse ; mais, en réalité, c'est à vous que vont leurs éloges, c'est à votre prairie, qui produit des bouquets riches et de couleurs variées, du moment où l'on sait en choisir les fleurs, les disposer, les assortir si bien que l'une ne jure point avec l'autre. Est-il possible qu'un homme qui vous doit tant s'avise de dire du mal de vous, qui lui rendez ce service, et auxquels il doit d'être quelque chose ? à moins qu'il ne ressemble à Thamyris et à Eurytus, prêt à défier les Muses qui lui ont appris l'art du chant, ou à disputer le prix de l'adresse à Apollon qui lui a enseigné à tirer de l'arc.


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Dernière mise à jour : 7/05/2009