HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Le pêcheur ou les ressuscités

Chapitres 34-36

  Chapitres 34-36

[34] Καὶ γὰρ αὖ καὶ τόδε πάντων ἀτοπώτατόν ἐστιν, ὅτι τοὺς μὲν λόγους ὑμῶν πάνυ ἀκριβοῦσιν οἱ πολλοὶ αὐτῶν, καθάπερ δὲ ἐπὶ τοῦτο μόνον ἀναγιγνώσκοντες αὐτοὺς καὶ μελετῶντες, ὡς τἀναντία ἐπιτηδεύοιεν, οὕτως βιοῦσιν. τὸ μὲν γὰρ βιβλίον χρημάτων φησὶ δεῖν καταφρονεῖν καὶ δόξης καὶ μόνον τὸ καλὸν ἀγαθὸν οἴεσθαι καὶ ἀόργητον εἶναι καὶ τῶν λαμπρῶν τούτων ὑπερορᾶν καὶ ἐξ ἰσοτιμίας αὐτοῖς διαλέγεσθαι, καλά, θεοί, καὶ σοφὰ καὶ θαυμάσια λέγον ὡς ἀληθῶς. οἱ δὲ καὶ αὐτὰ ταῦτα ἐπὶ μισθῷ διδάσκουσιν καὶ τοὺς πλουσίους τεθήπασιν καὶ πρὸς τὸ ἀργύριον κεχήνασιν, ὀργιλώτεροι μὲν τῶν κυνιδίων ὄντες, δειλότεροι δὲ τῶν λαγωῶν, κολακικώτεροι δὲ τῶν πιθήκων, ἀσελγέστεροι δὲ τῶν ὄνων, ἁρπακτικώτεροι δὲ τῶν γαλῶν, φιλονεικότεροι δὲ τῶν ἀλεκτρυόνων. τοιγαροῦν γέλωτα ὀφλισκάνουσιν ὠθιζόμενοι ἐπ´ αὐτὰ καὶ περὶ τὰς τῶν πλουσίων πυλῶνας ἀλλήλους παραγκωνιζόμενοι καὶ δεῖπνα πολυάνθρωπα δειπνοῦντες καὶ ἐν αὐτοῖς τούτοις ἐπαινοῦντες φορτικῶς καὶ πέρα τοῦ καλῶς ἔχοντος ἐμφορούμενοι καὶ μεμψίμοιροι φαινόμενοι καὶ ἐπὶ τῆς κύλικος ἀτερπῆ καὶ ἀπῳδὰ φιλοσοφοῦντες καὶ τὸν ἄκρατον οὐ φέροντες· οἱ ἰδιῶται δὲ ὁπόσοι πάρεισιν, γελῶσι δηλαδὴ καὶ καταπτύουσιν φιλοσοφίας, εἰ τοιαῦτα καθάρματα ἐκτρέφει. [34] Mais l'étrangeté la plus absurde, c'est que la plupart de ces hommes, qui paraissent connaître à fond votre doctrine, vivent de manière à faire croire qu'ils ne l'ont lue et étudiée que pour en prendre le contre-pied. Tout ce qu'ils disent sur le dédain des richesses et de la gloire, sur la poursuite exclusive de ce qui est bien et honnête, sur la nécessité de réprimer la colère, sur le mépris des grands qu'il faut considérer comme nos égaux, tout cela, bons dieux, est parfait, sage, admirable en tout point. Mais ces mêmes hommes ne donnent ces leçons que moyennant un salaire ; ils s'extasient devant les riches ; ils sont avides d'argent, plus colères que les chiens, plus peureux que les lièvres, plus flatteurs que les singes, plus lascifs que les ânes, plus voleurs que les chats et plus querelleurs que les coqs. N'est-ce pas un beau sujet de raillerie de les voir courir après ces jouissances, se pousser à la porte des riches, rechercher les festins splendides, y flagorner sans vergogne, se gorger de plus de mets que ne le veut la bienséance, se plaindre de n'être pas assez largement servis, philosopher lourdement et sans logique au milieu des pots, et ne pouvoir contenir le vin qu'ils ont bu ? Cependant tous les niais de convives raillent et conspuent la Philosophie, qui produit ces rebuts de la société.
[35] Τὸ δὲ πάντων αἴσχιστον, ὅτι μηδενὸς δεῖσθαι λέγων ἕκαστος αὐτῶν, ἀλλὰ μόνον πλούσιον εἶναι τὸν σοφὸν κεκραγὼς μικρὸν ὕστερον προσελθὼν αἰτεῖ καὶ ἀγανακτεῖ μὴ λαβών, ὅμοιον ὡς εἴ τις ἐν βασιλικῷ σχήματι ὀρθὴν τιάραν ἔχων καὶ διάδημα καὶ τὰ ἄλλα ὅσα βασιλείας γνωρίσματα προσαιτοίη τῶν ὑποδεεστέρων δεόμενος. Ὅταν μὲν οὖν λαβεῖν αὐτοὺς δέῃ, πολὺς περὶ τοῦ κοινωνικὸν εἶναι δεῖν λόγος καὶ ὡς ἀδιάφορον πλοῦτος καί, "Τί γὰρ τὸ χρυσίον τἀργύριον, οὐδὲν τῶν ἐν τοῖς αἰγιαλοῖς ψήφων διαφέρον;" ὅταν δέ τις ἐπικουρίας δεόμενος ἑταῖρος ἐκ παλαιοῦ καὶ φίλος ἀπὸ πολλῶν ὀλίγα αἰτῇ προσελθών, σιωπὴ καὶ ἀπορία καὶ ἀμαθία καὶ παλινῳδία τῶν δογμάτων πρὸς τὸ ἐναντίον· οἱ δὲ πολλοὶ περὶ φιλίας ἐκεῖνοι λόγοι καὶ ἀρετὴ καὶ τὸ καλὸν οὐκ οἶδα ὅποι ποτὲ οἴχεται ταῦτα ἀποπτάμενα πάντα, πτερόεντα ὡς ἀληθῶς ἔπη, μάτην ὁσημέραι πρὸς αὐτῶν ἐν ταῖς διατριβαῖς σκιαμαχούμενα. [35] Mais ce qu'il y a de plus honteux, c'est que chacun d'eux prétend n'avoir besoin de rien ; ils crient que le sage est le seul véritablement riche ; puis ils vont quêter un instant après, et s'indignent de ne rien recevoir ; semblables à un homme qui, revêtu d'habits royaux, la tête ceinte d'une tiare et d'un diadème, paré de tous les insignes de la royauté, irait demander l'aumône à de plus pauvres que lui. Lors donc qu'ils espèrent recevoir quelque chose, ils font une longue dissertation sur la communauté des biens, ils essayent de prouver combien la richesse est chose indifférente : "Qu'est-ce, disent-ils, que l'or et que l'argent ? En quoi diffèrent-ils des cailloux, du rivage ?" Cependant, si un vieux camarade dans le besoin, si un homme qu'ils traitent d'ami depuis longues années, vient leur demander quelque secours, silence complet, impossibilité, ignorance, palinodie de ce qu'ils avançaient tout à l'heure, voilà leur réponse : tous leurs beaux discours sur l'amitié, la vertu, l’honnêteté, prennent l'essor et s'envolent je ne sais où, comme ces paroles, ailées, dont ils usent chaque jour dans leurs écoles, pour combattre des fantômes.
[36] μέχρι γὰρ τούτου φίλος ἕκαστος αὐτῶν, εἰς ὅσον ἂν μὴ ἀργύριον χρυσίον προκείμενον ἐν τῷ μέσῳ· ἢν δέ τις ὀβολὸν ἐπιδείξῃ μόνον, λέλυται μὲν εἰρήνη, ἄσπονδα δὲ κἀκήρυκτα πάντα, καὶ τὰ βιβλία ἐξαλήλιπται καὶ ἀρετὴ πέφευγεν. οἷόν τι καὶ οἱ κύνες πάσχουσιν ἐπειδάν τις ὀστοῦν εἰς μέσους αὐτοὺς ἐμβάλῃ· ἀναπηδήσαντες δάκνουσιν ἀλλήλους καὶ τὸν προαρπάσαντα τὸ ὀστοῦν ὑλακτοῦσιν. Λέγεται δὲ καὶ βασιλεύς τις Αἰγύπτιος πιθήκους ποτὲ πυρριχίζειν διδάξαι καὶ τὰ θηρίαμιμηλότατα δέ ἐστι τῶν ἀνθρωπίνωνἐκμαθεῖν τάχιστα καὶ ὀρχεῖσθαι ἁλουργίδας ἀμπεχόμενα καὶ προσωπεῖα περικείμενα, καὶ μέχρι γε πολλοῦ εὐδοκιμεῖν τὴν θέαν, ἄχρι δὴ θεατής τις ἀστεῖος κάρυα ὑπὸ κόλπου ἔχων ἀφῆκεν εἰς τὸ μέσον· οἱ δὲ πίθηκοι ἰδόντες καὶ ἐκλαθόμενοι τῆς ὀρχήσεως, τοῦθ´ ὅπερ ἦσαν, πίθηκοι ἐγένοντο ἀντὶ πυρριχιστῶν καὶ συνέτριβον τὰ προσωπεῖα καὶ τὴν ἐσθῆτα κατερρήγνυον καὶ ἐμάχοντο περὶ τῆς ὀπώρας πρὸς ἀλλήλους, τὸ δὲ σύνταγμα τῆς πυρρίχης διελέλυτο καὶ κατεγελᾶτο ὑπὸ τοῦ θεάτρου. [36] En effet, on peut être leur ami, tant qu'il ne s'agit ni d'or ni d'argent : leur montre-t-on une obole, la paix est rompue ; il n'y a plus ni trêves ni traités : les livres sont effacés, la vertu mise en fuite. On dirait des chiens au milieu desquels on jette un os : ils s'élancent, s'entre-mordent, et aboient contre celui qui s'en est saisi le premier. On dit qu'un jour un roi d'Egypte fit apprendre à danser la pyrrhique à des singes, animaux qui imitent aisément les actions des hommes : en un instant, ils furent instruits et prêts à se mettre en danse, revêtus de robes de pourpre et masqués : ce spectacle eut longtemps la vogue, lorsqu'un spectateur pour s'amuser, prit des noix qu'il avait sous sa robe et les jeta au milieu du théâtre : à cette vue, les singes, oubliant la pyrrhique, et se rappelant qu'ils sont singes avant d'être danseurs, déchirent leurs masques, mettent en pièces leurs habits, et se battent pour avoir des noix ; voilà la danse désorganisée et le rire parmi les spectateurs.


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Dernière mise à jour : 7/05/2009