HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Le parasite

Pagagraphes 55-57

  Pagagraphes 55-57

[55] Καὶ μὴν καὶ πάντες ὁμοῦ καὶ φιλόσοφοι καὶ ῥήτορες φοβοῦνται μάλιστα. τούς γέ τοι πλείστους αὐτῶν εὕροι τις ἂν μετὰ ξύλου προϊόντας, οὐκ ἂν δή που, εἰ μὴ ἐφοβοῦντο, ὡπλισμένους, καὶ τὰς θύρας δὲ μάλα ἐρρωμένως ἀποκλείοντας, μή τις ἄρα νύκτωρ ἐπιβουλεύσειεν αὐτοῖς δεδιότας. δὲ τὴν θύραν τοῦ δωματίου προστίθησιν εἰκῆ, καὶ τοῦτο ὡς μὴ ὑπ´ ἀνέμου ἀνοιχθείη, καὶ γενομένου ψόφου νύκτωρ οὐδέν τι μᾶλλον θορυβεῖται μὴ γενομένου, καὶ δι´ ἐρημίας δὲ ἀπιὼν ἄνευ ξίφους ὁδεύει· φοβεῖται γὰρ οὐδὲν οὐδαμοῦ. φιλοσόφους δὲ ἤδη ἐγὼ πολλάκις εἶδον, οὐδενὸς ὄντος δεινοῦ, τόξα ἐνεσκευασμένους· ξύλα μὲν γὰρ ἔχουσιν καὶ εἰς βαλανεῖον ἀπιόντες καὶ ἐπ´ ἄριστον. [55] Tous les philosophes, sans exception, aussi bien que les orateurs, sont assiégés par la crainte. On les voit, pour la plupart, marcher un bâton à la main ; ils ne s'armeraient pas ainsi, s'ils n'avaient pas peur : ils ne fermeraient pas non plus si bien leurs portes, s'ils ne craignaient pas qu'on vint les attaquer la nuit. Le parasite se contente de pousser sa porte, de peur seulement que le vent ne l'ouvre. S'il entend du bruit la nuit, il ne s'en inquiète pas plus que si de rien n'était. S'il traverse un lieu désert, il voyage sans épée, attendu qu'il ne redoute rien ; tandis que j'ai souvent vu des philosophes s'armer d'un arc, sans qu'il y eût le moindre danger ; en effet, ils ne quittent jamais leurs bâtons pour aller au bain ou à un dîner.
[56] Παρασίτου μέντοι οὐδεὶς ἔχοι κατηγορῆσαι μοιχείαν βίαν ἁρπαγὴν ἄλλο τι ἀδίκημα ἁπλῶς· ἐπεὶ γε τοιοῦτος οὐκ ἂν εἴη παράσιτος, ἀλλ´ ἑαυτὸν ἐκεῖνος ἀδικεῖ. ὥστ´ εἰ μοιχεύσας τύχοι, ἅμα τῷ ἀδικήματι καὶ τοὔνομα μεταλαμβάνει τοῦ ἀδικήματος. ὥσπερ γὰρ ἀγαθὸς φαῦλα ποιῶν διὰ τοῦτο οὐκ ἀγαθός, ἀλλὰ φαῦλος εἶναι ἀναλαμβάνει, οὕτως, οἶμαι, καὶ παράσιτος, ἐάν τι ἀδικῇ, αὐτὸ μὲν τοῦτο ὅπερ ἐστὶν ἀποβάλλει, ἀναλαμβάνει δὲ ἀδικεῖ. ἀδικήματα δὲ τοιαῦτα ῥητόρων καὶ φιλοσόφων ἄφθονα οὐ μόνον ἴσμεν αὐτοὶ γεγονότα καθ´ ἡμᾶς, ἀλλὰ κἀν τοῖς βιβλίοις ἀπολελειμμένα ὑπομνήματα ἔχομεν ὧν ἠδίκησαν. ἀπολογία μὲν γὰρ Σωκράτους ἐστὶν καὶ Αἰσχίνου καὶ Ὑπερίδου καὶ Δημοσθένους καὶ τῶν πλείστων σχεδόν τι ῥητόρων καὶ σοφῶν, παρασίτου δὲ οὐκ ἔστιν ἀπολογία οὐδ´ ἔχει τις εἰπεῖν δίκην πρὸς παράσιτόν τινι γεγραμμένην. [56] On ne peut accuser le parasite d'adultère, de violence, de rapt ou de n'importe quel autre crime. Il cesserait d'être parasite et se ferait ainsi tort à lui-même ; car en commettant, par exemple un adultère, il prendrait de son acte même le nom que cet acte sert à désigner. De même qu'un méchant ne peut être appelé bon, de même le parasite, s'il se rend coupable, perd la qualité qu'il avait et reçoit celle qui correspond à sa mauvaise action. Combien, au contraire, de philosophes et d'orateurs, se sont rendus coupables de ces méfaits ! Non seulement, ceux que nous savons de nos jours, mais tout ce que nous trouvons mentionné sur leur compte dans les livres et dans les mémoires. Il existe des apologies de Socrate, d'Eschine, d'Hypéride, de Démosthène, et de presque tous les rhéteurs et les philosophes ; mais il n'y a pas d'apologie de parasite, et l'on ne pourrait citer une seule accusation intentée à l'un d'eux.
[57] Ἀλλὰ νὴ Δία μὲν βίος τοῦ παρασίτου κρείττων ἐστὶν τοῦ τῶν ῥητόρων καὶ τῶν φιλοσόφων, δὲ θάνατος φαυλότερος; πάνυ μὲν οὖν τοὐναντίον παρὰ πολὺ εὐδαιμονέστερος. φιλοσόφους μὲν γὰρ ἴσμεν ἅπαντας τοὺς πλείστους κακοὺς κακῶς ἀποθανόντας, τοὺς μὲν ἐκ καταδίκης, ἑαλωκότας ἐπὶ τοῖς μεγίστοις ἀδικήμασι, φαρμάκῳ, τοὺς δὲ καταπρησθέντας τὸ σῶμα ἅπαν, τοὺς δὲ ἀπὸ δυσουρίας φθινήσαντας, τοὺς δὲ φυγόντας. παρασίτου δὲ θάνατον οὐδεὶς ἔχει τοιοῦτον εἰπεῖν, ἀλλὰ τὸν εὐδαιμονέστατον φαγόντος καὶ πιόντος. εἰ δέ τις καὶ δοκεῖ βιαίῳ τετελευτηκέναι θανάτῳ, ἀπεπτήσας ἀπέθανεν. [57] TYCHIADE. Mais, par Jupiter, si la vie du parasite est meilleure que celle des orateurs et des philosophes, sa mort est bien plus triste. LE PARASITE. C'est tout le contraire ; elle est beaucoup plus heureuse. Nous savons que tous les philosophes, ou du moins la plupart, ont eu, misérables, une misérable fin. Les uns, condamnés en justice, ont péri par le poison ; d'autres ont eu le corps tout brûlé ; ceux-ci sont morts d'une rétention d'urine, ceux-là dans l'exil. On ne saurait dire que jamais parasite soit mort ainsi ; ils finissent tous de la manière la plus heureuse, mangeant et le verre en main. Si quelques-uns semblent avoir péri d'une mort violente, c'est qu'ils sont morts d'indigestion.


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Dernière mise à jour : 18/05/2009