[33] Καὶ μὴν κἀκείνους διεγέλα τοὺς θαυμάσιόν τινα τὴν σπουδὴν
περὶ τὰ δεῖπνα ποιουμένους χυμῶν τε ποικιλίαις καὶ πεμμάτων
περιεργίαις· καὶ γὰρ αὖ καὶ τούτους ἔφασκεν ὀλιγοχρονίου τε καὶ
βραχείας ἡδονῆς ἔρωτι πολλὰς πραγματείας ὑπομένειν· ἀπέφαινε
γοῦν τεσσάρων δακτύλων αὐτοῖς εἵνεκα πάντα πονεῖσθαι τὸν
πόνον, ἐφ´ ὅσους ὁ μήκιστος ἀνθρώπου λαιμός ἐστιν· οὔτε γὰρ
πρὶν ἐμφαγεῖν ἀπολαύειν τι τῶν ἐωνημένων, οὔτε βρωθέντων
ἡδίω γενέσθαι τὴν ἀπὸ τῶν πολυτελεστέρων πλησμονήν· λοιπὸν
οὖν εἶναι τὴν ἐν τῇ παρόδῳ γιγνομένην ἡδονὴν τοσούτων ὠνεῖσθαι
χρημάτων. εἰκότα δὲ πάσχειν ἔλεγεν αὐτοὺς ὑπ´ ἀπαιδευσίας τὰς
ἀληθεστέρας ἡδονὰς ἀγνοοῦντας, ὧν ἁπασῶν φιλοσοφία χορηγός
ἐστιν τοῖς πονεῖν προαιρουμένοις.
| [33] Il ne se moquait pas moins de ceux qui prennent grand soin de
composer leur repas, qui sont en quête des sauces les plus variées,
des mets les plus recherchés : il disait qu'ils se donnaient bien de la
peine pour un plaisir rapide et de peu de durée, qu'ils se
condamnaient à un rude travail pour l'espace de quatre doigts, qui
forme l'étendue la plus longue du gosier de l'homme ; car, avant de
manger, ils ne jouissent pas de ce qu'ils ont payé si cher ; et quand
ils l'ont avalé, leur jouissance n'est pas plus grande pour s'être
remplis de plats coûteux : ils n'ont donc pas d'autre plaisir que celui
du passage des mets qu'ils ont achetés à grands frais. Et il est tout
naturel qu'ils soient punis ainsi d'une ignorance qui leur fait
méconnaître les véritables jouissances, celles que l'on puise dans la
philosophie, quand on se livre à l'étude.
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