| [28]  ἡγεῖτο γὰρ χρῆναι πολὺ πρότερον ἐν ταῖς ψυχαῖς τὸ στέρρον τοῦτο καὶ ἀπαθὲς κατασκευάσαι, καὶ τὸν ἄριστα παιδεύειν ἀνθρώπους προαιρούμενον τοῦτο μὲν ψυχῆς, τοῦτο δὲ σώματος, τοῦτο δὲ ἡλικίας τε καὶ τῆς πρότερον ἀγωγῆς ἐστοχάσθαι, ἵνα μὴ τὰ
παρὰ δύναμιν ἐπιτάττων ἐλέγχηται· πολλοὺς γοῦν καὶ τελευτᾶν
ἔφασκεν οὕτως ἀλόγως ἐπιταθέντας· ἕνα δὲ καὶ αὐτὸς εἶδον, ὃς
καὶ γευσάμενος τῶν παρ´ ἐκείνοις κακῶν, ἐπειδὴ τάχιστα λόγων
ἀληθῶν ἐπήκουσεν, ἀμεταστρεπτὶ φεύγων ὡς αὐτὸν ἀφίκετο καὶ
δῆλος ἦν ῥᾷον διακείμενος.
 | [28] Nigrinus pensait qu'il faut bien plutôt procurer à l'âme cette force 
et cette insensibilité, et qu'un bon instituteur doit tenir compte de 
l'esprit, du corps, de l'âge, de la première éducation, pour ne pas 
encourir de reproches en imposant aux jeunes gens des exercices 
au-dessus de leurs forces : il ajouta que plusieurs jeunes gens 
étaient morts des suites de ces pratiques insensées. Et moi-même 
j'en ai connu un, qui, après avoir goûté aux doctrines amères de ces 
philosophes, n'eut pas plus tôt connu la vérité, qu'il s'enfuit de leurs 
écoles pour n'y plus retourner: il vint trouver Nigrinus, qui n'eut pas 
de peine à le rétablir. 
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