| [26] ἀμέλει καὶ πράττων
ταῦτα διετέλει, οὐ μόνον προῖκα τοῖς ἀξιοῦσι συνδιατρίβων, ἀλλὰ
καὶ τοῖς δεομένοις ἐπαρκῶν καὶ πάσης περιουσίας καταφρονῶν,
τοσούτου δέων ὀρέγεσθαι τῶν οὐδὲν προσηκόντων, ὥστε μηδὲ
τῶν ἑαυτοῦ φθειρομένων ποιεῖσθαι πρόνοιαν, ὅς γε καὶ ἀγρὸν οὐ
πόρρω τῆς πόλεως κεκτημένος οὐδὲ ἐπιβῆναι αὐτοῦ πολλῶν ἐτῶν
ἠξίωσεν, ἀλλ´ οὐδὲ τὴν ἀρχὴν αὑτοῦ εἶναι διωμολόγει, ταῦτ´ οἶμαι
διειληφώς, ὅτι τούτων μὲν φύσει οὐδενός ἐσμεν κύριοι, νόμῳ δὲ καὶ
διαδοχῇ τὴν χρῆσιν αὐτῶν εἰς ἀόριστον παραλαμβάνοντες ὀλιγοχρόνιοι δεσπόται νομιζόμεθα, κἀπειδὰν ἡ προθεσμία παρέλθῃ,
τηνικαῦτα παραλαβὼν ἄλλος ἀπολαύει τοῦ ὀνόματος.
Οὐ μικρὰ δὲ οὐδὲ ἐκεῖνα παρέχει τοῖς ζηλοῦν ἐθέλουσι παραδείγματα,
τῆς τροφῆς τὸ ἀπέριττον καὶ τῶν γυμνασίων τὸ σύμμετρον
καὶ τοῦ προσώπου τὸ αἰδέσιμον καὶ τῆς ἐσθῆτος τὸ μέτριον,
ἐφ´ ἅπασι δὲ τούτοις τῆς διανοίας τὸ ἡρμοσμένον καὶ τὸ ἥμερον
τοῦ τρόπου. 
 | [26] Et c'est ainsi qu'il l’a toujours pratiqué lui-même. Non seulement 
il s'entretient gratuitement avec qui le désire, mais il vient en aide à 
ceux qui en ont besoin, et dédaigne toute espèce de fortune. Tant 
s'en faut qu'il désire ce qui ne lui appartient pas, que son 
insouciance va même jusqu'à négliger ce qui est à lui. Il possédait 
une terre à peu de distance de la ville ; depuis plusieurs années il 
n'avait pas songé à y mettre le pied ; il n'osait pas même assurer 
qu'elle fût à lui. Il pensait peut-être que, suivant la nature, nous ne 
possédons rien, que si la loi ou un héritage met un bien en notre 
pouvoir pour un temps indéterminé, nous n'en avons que l'usufruit ; 
et quand le terme est expiré, un autre le reçoit de nos mains et en 
jouit au même titre. Ce philosophe offre encore un bel exemple 
à ceux qui voudront imiter sa frugalité dans les repas, sa modération 
dans les exercices, la modestie de son visage, la simplicité de ses 
vêtements, et, par-dessus tout, l'heureuse disposition de son esprit 
et la douceur de son caractère. 
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