[12] AMI. Οὗτος ἁνὴρ οὐ παύσεται τήμερον πρός με πολλῇ τῇ σκηνῇ καὶ τῇ τραγῳδίᾳ χρώμενος.
LUCIEN. Καὶ μὴν παύσομαί γε· πρὸς ἐκεῖνα δὲ ἤδη τρέψομαι. ἡ μὲν
ἀρχὴ τῶν λόγων ἔπαινος ἦν Ἑλλάδος καὶ τῶν Ἀθήνησιν ἀνθρώπων,
ὅτι φιλοσοφίᾳ καὶ πενίᾳ σύντροφοί εἰσιν καὶ οὔτε τῶν ἀστῶν
οὔτε τῶν ξένων οὐδένα τέρπονται ὁρῶντες, ὃς ἂν τρυφὴν εἰσάγειν
εἰς αὐτοὺς βιάζηται, ἀλλὰ εἰ καί τις ἀφίκηται παρ´ αὐτοὺς οὕτω
διακείμενος, ἠρέμα τε μεθαρμόττουσι καὶ παραπαιδαγωγοῦσι καὶ
πρὸς τὸ καθαρὸν τῆς διαίτης μεθιστᾶσιν.
| [12] L'AMI. Cet homme ne cessera donc pas aujourd'hui de me tenir
un langage théâtral et tragique ?
LUCIEN. Si, je vais cesser ; je reviens, dès à présent, à mon sujet.
Nigrinus commença son discours par un éloge de la Grèce et des
Athéniens : il dit qu'élevés dans la philosophie et dans la pauvreté,
ceux-ci ne voient jamais d'un oeil content un citoyen ou un étranger
s'efforcer d'introduire le luxe chez eux. Au contraire, s'il vient dans
leur ville quelqu'un qui ait ce travers, ils le transforment peu à peu,
lui font quitter ses anciennes habitudes, et le ramènent à une vie
pure et vertueuse.
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