| [9] τοῦτ´ οὖν παρ´ ὅλον μέμνησό μοι τὸν λόγον, ὡς
ὁ μὲν ποιητὴς ἡμῖν τῶν τοιούτων ἁμαρτημάτων ἀνεύθυνος καὶ
τῆς σκηνῆς πόρρω ποι κάθηται, οὐδὲν αὐτῷ μέλον τῶν ἐν θεάτρῳ
πραγμάτων. ἐγὼ δ´ ἐμαυτοῦ σοι πεῖραν παρέχω, ὁποῖός τίς εἰμι
τὴν μνήμην ὑποκριτής, οὐδὲν ἀγγέλου τὰ ἄλλα τραγικοῦ διαφέρων.
ὥστε κἂν ἐνδεέστερόν τι δοκῶ λέγειν, ἐκεῖνο μὲν ἔστω
πρόχειρον, ὡς ἄμεινον ἦν καὶ ἄλλως ὁ ποιητὴς ἴσως διεξῄει· ἐμὲ
δὲ κἂν ἐκσυρίττῃς, οὐ πάνυ τι λυπήσομαι.
 | [9] Souviens-toi donc, tandis que je parlerai, que le poète n'est pas 
responsable des fautes de l’acteur, qu'il est assis quelque part, loin 
de la scène, et qu'il ne s'occupe point de ce qui se passe sur le 
théâtre. Ainsi je vais te montrer quel comédien je suis, au moins 
pour la mémoire; car, pour le reste, je ne serai guère qu'un 
messager de tragédie. Si je débite quelque passage qui te semble 
faible, n'oublie pas qu'il est réellement meilleur, et que l'auteur l'a dit 
tout autrement ; et d'ailleurs, si tu me siffles, je n'en aurai nul 
chagrin. 
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