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[4] ἃ δὲ ἔναγχος ἰδὼν αὐτοῦ τῶν ἔργων
κατεπλάγην, οὐκ ὀκνήσω εἰπεῖν· κοινὴ μὲν γὰρ ἡ
ὑπόθεσις κἀν τῷ καθ´ ἡμᾶς βίῳ πάνυ πολλή,
βαλανείου κατασκευή· ἡ περίνοια δὲ καὶ ἐν τῷ
κοινῷ τούτῳ σύνεσις θαυμαστή.
Τόπος μὲν ἦν οὐκ ἐπίπεδος, ἀλλὰ πάνυ προσάντης
καὶ ὄρθιος, ὃν παραλαβὼν κατὰ θάτερα
εἰς ὑπερβολὴν ταπεινόν, ἰσόπεδον θάτερον θατέρῳ
ἀπέφηνεν, κρηπῖδα μὲν βεβαιοτάτην ἅπαντι τῷ
ἔργῳ βαλόμενος καὶ θεμελίων θέσει τὴν τῶν
ἐπιτιθεμένων ἀσφάλειαν ἐμπεδωσάμενος, ὕψεσι δὲ
πάνυ ἀποτόμοις καὶ πρὸς ἀσφάλειαν συνεχομένοις
τὸ ὅλον κρατυνάμενος· τὰ δὲ ἐποικοδομηθέντα
τῷ τε τοῦ τόπου μεγέθει σύμμετρα καὶ τῷ εὐλόγῳ
τῆς κατασκευῆς ἁρμοδιώτατα καὶ τὸν τῶν φώτων
λόγον φυλάττοντα.
| [4] Mais je ne veux pas manquer de faire la description d'un
de ses chefs-d'œuvre que j'ai vu dernièrement et qui m'a
frappé d'admiration. Le sujet en est commun : il est
emprunté à l'un des usages fréquents de notre société
actuelle, je veux dire la construction d'un bain ; mais la
conception et l'intelligence de cette idée commune sont
vraiment admirables. Le terrain était inégal, d'une pente
roide et droite ; Hippias a su en élever la partie basse et
l'égaler à l'autre par un fort soubassement, dont il a assuré
la solidité au moyen de fondations profondes et de contre-forts
qui le soutiennent de toutes parts et le rendent
inébranlable. L'édifice qui s'élève au-dessus répond, par sa
grandeur, à l'étendue de sa base, et à l'objet auquel il est
destiné, par l'élégance de ses proportions et l'intelligence
avec laquelle la lumière y est distribuée.
| [5] πυλὼν μὲν ὑψηλὸς ἀναβάσεις
πλατείας ἔχων, ὑπτίας μᾶλλον ἢ ὀρθίας πρὸς
τὴν τῶν ἀνιόντων εὐμάρειαν· εἰσιόντα δὲ τοῦτον
ἐκδέχεται κοινὸς οἶκος εὐμεγέθης, ἱκανὴν ἔχων
ὑπηρέταις καὶ ἀκολούθοις διατριβήν, ἐν ἀριστερᾷ
δὲ τὰ ἐς τρυφὴν παρεσκευασμένα οἰκήματα,
βαλανείῳ δ´ οὖν καὶ ταῦτα πρεπωδέστατα, χαρίεσσαι
καὶ φωτὶ πολλῷ καταλαμπόμεναι ὑποχωρήσεις.
εἶτ´ ἐχόμενος αὐτῶν οἶκος, περιττὸς μὲν ὡς
πρὸς τὸ λουτρόν, ἀναγκαῖος δὲ ὡς πρὸς τὴν
τῶν εὐδαιμονεστέρων ὑποδοχήν. μετὰ δὲ τοῦτον
ἑκατέρωθεν διαρκεῖς τοῖς ἀποδυομένοις ἀποθέσεις,
καὶ μέσος οἶκος ὕψει τε ὑψηλότατος καὶ φωτὶ
φαιδρότατος, ψυχροῦ ὕδατος ἔχων τρεῖς κολυμβήθρας,
Λακαίνῃ λίθῳ κεκοσμημένος, καὶ εἰκόνες
ἐν αὐτῷ λίθου λευκοῦ τῆς ἀρχαίας ἐργασίας, ἡ
μὲν Ὑγιείας, ἡ δὲ Ἀσκληπιοῦ.
| [5] La porte en est haute, avec de larges degrés, dont la
pente insensible favorise ceux qui veulent y monter. On
entre ensuite dans un grand vestibule commun à tout le
bâtiment, et destiné à recevoir les valets et les esclaves
qu'on peut mener à sa suite ; il est situé à la gauche des
appartements de luxe et de plaisir. Ceux-ci conviennent
bien à un édifice de cette nature ; ils sont élégants et
éclairés par un beau jour. La partie qui les renferme n'est
pas rigoureusement indispensable à un bain, mais elle est
nécessaire à un lieu où l'on reçoit les heureux du jour.
Après ces appartements, on trouve des deux côtés une
rangée de chambres où l'on dépose ses vêtements, et au
milieu une salle immense, très haute et vivement éclairée,
dans laquelle sont trois bassins d'eau froide, le tout orné de
pierre lacédémonienne. On y voit deux statues de marbre
blanc, sculptures antiques, dont l'une représente Hygie et
l'autre Esculape.
| [6] Ἐξελθόντας δὲ ὑποδέχεται ἠρέμα χλιαινόμενος
οἶκος οὐκ ἀπηνεῖ τῇ θέρμῃ προαπαντῶν,
ἐπιμήκης, ἀμφιστρόγγυλος, μεθ´ ὃν ἐν δεξιᾷ
οἶκος εὖ μάλα φαιδρός, ἀλείψασθαι προσηνῶς
παρεχόμενος, ἑκατέρωθεν εἰσόδους ἔχων Φρυγίῳ
λίθῳ κεκαλλωπισμένας, τοὺς ἀπὸ παλαίστρας
εἰσιόντας δεχόμενος. εἶτ´ ἐπὶ τούτῳ ἄλλος οἶκος
οἴκων ἁπάντων κάλλιστος, στῆναί τε καὶ ἐγκαθίζεσθαι
προσηνέστατος καὶ ἐμβραδῦναι ἀβλαβέστατος
καὶ ἐγκυλίσασθαι ὠφελιμώτατος, Φρυγίου
καὶ αὐτὸς εἰς ὀροφὴν ἄκραν ἀποστίλβων. ἑξῆς δὲ
ὁ θερμὸς ὑποδέχεται διάδρομος Νομάδι λίθῳ διακεκολλημένος.
ὁ δὲ ἔνδον οἶκος κάλλιστος, φωτός
τε πολλοῦ ἀνάμεστος καὶ ὡς πορφύρᾳ διηνθισμένος.
τρεῖς καὶ οὗτος θερμὰς πυέλους παρέχεται.
| [6] On entre ensuite dans une pièce où règne une douce
tiédeur, une chaleur modérée ; elle est de forme ovale ;
puis, on passe dans une autre pièce bien éclairée, où l'on
trouve tout ce qui est nécessaire aux frictions. De chaque
côté sont des portes en arbre phrygien poli ; c'est par là
qu'on entre en sortant de la palestre. A la suite de cette
salle on en rencontre une autre, la plus belle de toutes. Elle
est parfaitement disposée pour se tenir debout ou s'asseoir
; on peut y séjourner sans être incommodé et s'y rouler à
son aise ; le marbre de Phrygie y brille encore depuis le bas
jusqu'en haut. De là, on traverse un couloir chaud, plaqué
en marbre de Numidie ; la pièce intérieure est magnifique,
bien éclairés, et ses murs ont le vif éclat de la pourpre.
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