HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Hérodote ou Aëtion

Paragraphes 4-6

  Paragraphes 4-6

[4] Καὶ τί σοι τοὺς παλαιοὺς ἐκείνους λέγω σοφιστὰς καὶ συγγραφέας καὶ λογογράφους ὅπου τὰ τελευταῖα ταῦτα καὶ Ἀετίωνά φασι τὸν ζωγράφον συγγράψαντα τὸν Ῥωξάνης καὶ Ἀλεξάνδρου γάμον εἰς Ὀλυμπίαν καὶ αὐτὸν ἀγαγόντα τὴν εἰκόνα ἐπιδείξασθαι, ὥστε Προξενίδαν Ἑλλανοδίκην τότε ὄντα ἡσθέντα τῇ τέχνῃ γαμβρὸν ποιήσασθαι τὸν Ἀετίωνα; [4] Mais pourquoi te citer les sophistes, les historiens, les prosateurs de l'antiquité, lorsque, tout récemment, le peintre Aétion, ayant peint, dit-on, un tableau représentant le mariage d'Alexandre et de Roxane, se rendit aux jeux olympiques, et l'exposa aux yeux de tous les spectateurs avec un tel succès, que Proxénide, l'un des hellanodices, enchanté de son talent, prit Aétion pour gendre.
[5] Καὶ τί τὸ θαῦμα ἐνῆν τῇ γραφῇ αὐτοῦ, ἤρετό τις, ὡς τὸν Ἑλλανοδίκην δι´ αὐτὸ οὐκ ἐπιχωρίῳ τῷ Ἀετίωνι συνάψασθαι τῆς θυγατρὸς τὸν γάμον; ἔστιν εἰκὼν ἐν Ἰταλίᾳ, κἀγὼ εἶδον ὥστε καὶ σοὶ ἂν εἰπεῖν ἔχοιμι. θάλαμός ἐστι περικαλλὴς καὶ κλίνη νυμφική, καὶ Ῥωξάνη κάθηται πάγκαλόν τι χρῆμα παρθένου ἐς γῆν ὁρῶσα, αἰδουμένη ἑστῶτα τὸν Ἀλέξανδρον. Ἔρωτες δέ τινες μειδιῶντες· μὲν κατόπιν ἐφεστὼς ἀπάγει τῆς κεφαλῆς τὴν καλύπτραν καὶ δείκνυσι τῷ νυμφίῳ τὴν Ῥωξάνην, δέ τις μάλα δουλικῶς ἀφαιρεῖ τὸ σανδάλιον ἐκ τοῦ ποδὸς ὡς κατακλίνοιτο ἤδη, ἄλλος τῆς χλανίδος τοῦ Ἀλεξάνδρου ἐπειλημμένος, Ἔρως καὶ οὗτος, ἕλκει αὐτὸν πρὸς τὴν Ῥωξάνην πάνυ βιαίως ἐπισπώμενος. βασιλεὺς δὲ αὐτὸς μὲν στέφανόν τινα ὀρέγει τῇ παιδί, πάροχος δὲ καὶ νυμφαγωγὸς Ἡφαιστίων συμπάρεστι δᾷδα καιομένην ἔχων, μειρακίῳ πάνυ ὡραίῳ ἐπερειδόμενοςὙμέναιος οἶμαί ἐστιν (οὐ γὰρ ἐπεγέγραπτο τοὔνομα). ἑτέρωθι δὲ τῆς εἰκόνος ἄλλοι Ἔρωτες παίζουσιν ἐν τοῖς ὅπλοις τοῦ Ἀλεξάνδρου, δύο μὲν τὴν λόγχην αὐτοῦ φέροντες, μιμούμενοι τοὺς ἀχθοφόρους ὁπότε δοκὸν φέροντες βαροῖντο· ἄλλοι δὲ δύο ἕνα τινὰ ἐπὶ τῆς ἀσπίδος κατακείμενον, βασιλέα δῆθεν καὶ αὐτόν, σύρουσιν τῶν ὀχάνων τῆς ἀσπίδος ἐπειλημμένοι· εἷς δὲ δὴ ἐς τὸν θώρακα ἐσελθὼν ὕπτιον κείμενον λοχῶντι ἔοικεν, ὡς φοβήσειεν αὐτούς, ὁπότε κατ´ αὐτὸν γένοιντο σύροντες. [5] Mais, demandera-t-on, qu’y avait-il donc de si merveilleux dans cette peinture, pour qu'un hellanodice ait donné sa fille en mariage à cet Aétion, qui était étranger ? Ce tableau est en Italie ; je l'ai vu, et je puis vous en donner une idée. Dans une chambre magnifique est un lit nuptial : Roxane y est assise ; c'est une jeune vierge d'une beauté parfaite : elle regarde à terre, toute confuse de la présence d'Alexandre ; une troupe d'Amours voltige en souriant. L'un, placé derrière la jeune épouse, soulève le voile qui lui couvre la tête, et montre Roxane à son époux. Un autre, esclave empressé, délie la sandale comme pour hâter le moment du bonheur ; un troisième saisit Alexandre par son manteau, et l'entraîne de toutes ses forces vers Roxane. Le roi présente une couronne à la jeune mariée ; près de lui, comme paranymphe, se tient Héphestion, une torche allumée dans la main, et appuyé sur un beau jeune homme, que je crois être Hyménée, son nom n'étant point écrit. Dans une autre partie au tableau, sont des Amours qui jouent avec les armes d'Alexandre : deux d'entre eux portent sa lance, comme un lourd fardeau, et paraissent accablés sous le poids d'un ais ; deux autres traînent par les courroies le bouclier, sur lequel est assis un troisième, qui a l'air d'un souverain sur son char ; un dernier s'est glissé sous la cuirasse qui gît à terre, et il semble épier les autres, pour leur faire peur, quand ils passeront prés de lui.
[6] Οὐ παιδιὰ δὲ ἄλλως ταῦτά ἐστιν οὐδὲ περιείργασται ἐν αὐτοῖς Ἀετίων, ἀλλὰ δηλοῖ τοῦ Ἀλεξάνδρου καὶ τὸν ἐς τὰ πολεμικὰ ἔρωτα, καὶ ὅτι ἅμα καὶ Ῥωξάνης ἤρα καὶ τῶν ὅπλων οὐκ ἐπελέληστο. πλὴν ἀλλ´ γε εἰκὼν αὐτὴ καὶ ἄλλως γαμήλιόν τι ἐπὶ τῆς ἀληθείας διεφάνη ἔχουσα, προμνησαμένη τῷ Ἀετίωνι τὴν τοῦ Προξενίδου θυγατέρα. καὶ ἀπῆλθε γήμας καὶ αὐτός, πάρεργον τῶν Ἀλεξάνδρου γάμων, ὑπὸ νυμφαγωγῷ τῷ βασιλεῖ, μισθὸν εἰκασμένου γάμου προσλαβὼν ἀληθῆ γάμον. [6] Ces épisodes ne sont point des hors-d'œuvre, et Aétion ne les a pas placés sans dessein dans son tableau ; mais ils rappellent les goûts guerriers d'Alexandre, qui, malgré sa passion pour Roxane, n'a point oublié celle des armes. D'ailleurs, on peut dire que cette toile respire comme un air nuptial, puisqu'elle fit donner pour épouse à l'artiste la fille de Proxénide ; de telle sorte qu'Aétion ne s'en retourna qu'après avoir célébré un mariage qui fut, pour ainsi dire, la suite de celui d'Alexandre. Le roi servit de paranymphe au peintre, et le prix d'un mariage en peinture fut un véritable hymen.


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Dernière mise à jour : 27/05/2009