HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Harmonide

Chapitre 2

  Chapitre 2

[2] Ἀποκρίνεται οὖν αὐτῷ Τιμόθεος, Ἀλλ´, Ἁρμονίδη, ἐρᾷς μέν, ἔφη, εὖ ἴσθι, οὐ μικροῦ πράγματος, ἐπαίνου καὶ δόξης καὶ ἐπίσημος εἶναι καὶ γιγνώσκεσθαι πρὸς τῶν πολλῶν, τοῦτο δὲ εἰ μὲν οὑτωσί πως ἐς τὰ πλήθη παριὼν ἐπιδεικνύμενος ἐθέλοις πορίζεσθαι, μακρὸν ἂν γένοιτο, καὶ οὐδὲ οὕτως ἅπαντες εἴσονταί σε. ποῦ γὰρ ἂν εὑρεθείη θέατρον στάδιον οὕτω μέγα, ἐν πᾶσιν αὐλήσεις τοῖς Ἕλλησιν; ὡς δὲ ποιήσας γνωσθήσῃ αὐτοῖς καὶ ἐπὶ τὸ πέρας ἀφίξῃ τῆς εὐχῆς, ἐγὼ καὶ τοῦτο ὑποθήσομαί σοι· σὺ γὰρ αὔλει μὲν καὶ πρὸς τὰ θέατρα ἐνίοτε, ἀτὰρ ὀλίγον μελέτω σοι τῶν πολλῶν. δὲ ἐπίτομος καὶ ῥᾷστα ἐπὶ τὴν δόξαν ἄγουσα ἥδε ἐστίν. εἰ γὰρ ἐπιλεξάμενος τῶν ἐν τῇ Ἑλλάδι τοὺς ἀρίστους καὶ ὀλίγους αὐτῶν ὅσοι κορυφαῖοι καὶ ἀναμφιλόγως θαυμαστοὶ καὶ ἐπ´ ἀμφότερα πιστοί, εἰ τούτοις, φημί, ἐπιδείξαιο τὰ αὐλήματα καὶ οὗτοι ἐπαινέσονταί σε, ἅπασιν Ἕλλησι νόμιζε ἤδη γεγενῆσθαι γνώριμος ἐν οὕτω βραχεῖ. καὶ τὸ πρᾶγμα ὅρα πῶς συντίθημι· εἰ γὰρ οὓς ἅπαντες ἴσασι καὶ οὓς θαυμάζουσιν, οὗτοι δὲ εἴσονταί σε αὐλητὴν εὐδόκιμον ὄντα, τί σοι δεῖ τῶν πολλῶν, οἵ γε πάντως ἀκολουθήσουσι τοῖς ἄμεινον κρῖναι δυναμένοις; γάρ τοι πολὺς οὗτος λεώς, αὐτοὶ μὲν ἀγνοοῦσι τὰ βελτίω, βάναυσοι ὄντες οἱ πολλοὶ αὐτῶν, ὅντινα δ´ ἂν οἱ προὔχοντες ἐπαινέσωσι, πιστεύουσι μὴ ἂν ἀλόγως ἐπαινεθῆναι τοῦτον· ὥστε ἐπαινέσουσι καὶ αὐτοί. καὶ γὰρ οὖν καὶ ἐν τοῖς ἀγῶσιν οἱ μὲν πολλοὶ θεαταὶ ἴσασι κροτῆσαί ποτε καὶ συρίσαι, κρίνουσι δὲ ἑπτὰ πέντε ὅσοι δή. [2] Timothée lui répondit : "Sache-le bien, Harmonide, ces objets dont tu es épris, les applaudissements, la gloire, la renommée, la célébrité, sont une grande affaire. Te montrer en public, te faire entendre, afin d'y parvenir, ce serait un moyen bien lent, et peu de gens par là seraient à même de te connaître. Où trouver, en effet, un théâtre, un cirque assez spacieux pour jouer de la flûte devant tous les Grecs. Cependant, si tu veux être promptement connu et voir combler tes désirs, écoute le conseil que je te soumets. Joue quelquefois sur les théâtres, mais tiens peu compte de la foule. Le chemin le plus court pour arriver à la gloire, c'est de choisir pour auditeurs dans toute la Grèce le petit nombre d'hommes d'élite qui en sont comme les coryphées, gens d'un mérite incontesté, et dont la critique ou l'éloge à force de loi. Si c'est à ceux-là, je le répète, que tu fais entendre tes chants, et s'ils t'accordent des louanges, sois certain qu'avant peu tu seras connu de tous les Grecs. La raison en est simple. Si des hommes connus et admirés de tous savent que tu es un habile joueur de flûte, qu'as-tu besoin de te faire entendre de la multitude, qui suivra sans nul doute l'opinion de ceux qui passent pour de bons juges ? Ce peuple nombreux se compose d'hommes qui ne se doutent pas de ce qui est beau, d'une foule de grossiers artisans. Quiconque est loué par ceux qui sont au-dessus d'eux, ils le croient digne de louanges et le louent à leur tour. Ainsi dans les jeux publics c’est, j'en conviens, la foule des spectateurs qui applaudit ou qui siffle, mais il n'y a guère que cinq ou sept juges, au plus, qui décernent les prix."


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Dernière mise à jour : 14/05/2009