[5] παρῆν δὲ καὶ ἡ μητρυιὰ φοβουμένη καὶ
ἀπιστοῦσα, οὐ τῷ μισεῖν ἐμέ, ἀλλὰ τῷ δεδιέναι
καὶ ἀκριβῶς εἰδέναι πονηρῶς ἐκεῖνον διακείμενον·
ἠπίστατο γὰρ μόνη τὰ πάντα συνοῦσα καὶ
ὁμοδίαιτος τῇ νόσῳ. πλὴν ἀλλ´ ἔγωγε οὐδὲν
ἀποδειλιάσας - ἠπιστάμην γὰρ οὐ ψευσόμενά με
τὰ σημεῖα οὐδὲ προδώσουσαν τὴν τέχνην - ἐπῆγον
τὴν ἴασιν ἐν καιρῷ τῆς ἐπιχειρήσεως, καίτοι
κἀμοί τινες τῶν φίλων συνεβούλευον μὴ θρασύνεσθαι,
μὴ καὶ διαβολήν τινα μείζω ἐνέγκῃ μοι
τὸ ἀποτυχεῖν ὡς ἀμυνομένῳ τὸν πατέρα φαρμάκῳ
καὶ μνησικακήσαντι ὧν ἐπεπόνθειν ὑπ´ αὐτοῦ.
Καὶ τὸ κεφάλαιον, σῶος μὲν οὗτος εὐθὺς ἦν καὶ
ἐσωφρόνει πάλιν καὶ πάντα διεγίγνωσκεν· οἱ
παρόντες δὲ ἐθαύμαζον, ἐπῄνει δὲ καὶ ἡ μητρυιὰ
καὶ φανερὰ πᾶσιν ἦν χαίρουσα κἀμοὶ εὐδοκιμοῦντι
κἀκείνῳ σωφρονοῦντι. οὗτος δ´ οὖν (μαρτυρεῖν
γὰρ αὐτῷ ἔχω) μήτε μελλήσας μήτε σύμβουλόν
τινα περὶ τούτων προσλαβών, ἐπειδὴ τὸ πᾶν
ἤκουσε τῶν παρόντων, ἔλυε μὲν τὴν ἀποκήρυξιν,
υἱὸν δὲ ἐξ ὑπαρχῆς ἐποιεῖτό με, σωτῆρα καὶ
εὐεργέτην ἀποκαλῶν καὶ ἀκριβῆ πεῖραν εἰληφέναι
ὁμολογῶν καὶ περὶ τῶν ἔμπροσθεν ἐκείνων ἀπολογούμενος.
τοῦτο γενόμενον εὔφραινε μὲν πολλούς,
ὅσοι παρῆσαν χρηστοί, ἐλύπει δὲ ἐκείνους ὅσοις
ἀποκήρυξις υἱοῦ ἡδίων ἀναλήψεως. εἶδον γοῦν
τότε οὐ πάντας ὁμοίως ἡδομένους τῷ πράγματι,
ἀλλ´ εὐθύς τινος καὶ χρόαν τρεπομένην καὶ βλέμμα
τεταραγμένον καὶ πρόσωπον ὠργισμένον, οἷον ἐκ
φθόνου καὶ μίσους γίνεται.
Ἡμεῖς μὲν οὖν, ὡς τὸ εἰκός, ἐν εὐφροσύναις καὶ
θυμηδίαις ἦμεν, ἀλλήλους ἀπειληφότες·
| [5] Là, se trouvait ma belle-mère, pleine d'alarme et de défiance, non
qu'elle me hait, mais elle ne pouvait s'empêcher de craindre, parce
qu'elle connaissait bien le triste état de mon père : elle en savait mieux
que personne les moindres circonstances, vivant chaque jour près de la
maladie. Pour moi, sans rien appréhender, convaincu de l'évidence des
symptômes et de l'exactitude de la science, je commençai la cure au moment
favorable. Cependant mes amis me conseillaient de ne pas témoigner autant
de confiance, de peur que, si j'échouais, la calomnie ne s'élevât plus
terrible contre moi, et qu'on ne m'accusât de m'être vengé de mon père, en
l'empoisonnant par ressentiment des violences qu'il m'avait fait souffrir.
L'essentiel, c'est qu'il recouvra bientôt la santé, la raison, la
connaissance de tout ce qui l'entourait. Les assistants étaient
émerveillés ; ma belle-mère se répandait en éloges, elle faisait partout
éclater la joie que lui causaient mon succès et la guérison de son mari.
Pour lui, je lui dois ce témoignage, sans balancer, sans prendre aucun
conseil, dès qu'il sut ce qui s'était passé, il annula, l'exhérédation
dont il m'avait frappé, me reconnut de nouveau pour son fils, m'appelant
son sauveur et son bienfaiteur ; et confessant qu'il avait fait une
épreuve complète, il s'excusa de sa conduite passée. Cet événement fit
plaisir à tous les gens de bien qui en furent témoins, mais il chagrina
ceux qui aiment mieux voir un fils déshérité que rappelé par son père. Je
savais bien que tous ne seraient pas également charmés de ma réussite, et
je vis à l'instant quelqu'un changer de couleur, lancer des regards
sombres, et prendre un visage où se lisaient la colère, la jalousie et la
haine. Mais nous, on le conçoit, nous étions tout entiers à la joie, au
bonheur d'être rendus l'un à l'autre.
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