HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Le fils déshérité

Paragraphe 4

  Paragraphe 4

[4] Ἀποδημήσας οὖν καὶ τοῖς εὐδοκιμωτάτοις τῶν ἐπὶ τῆς ἀλλοδαπῆς ἰατρῶν συγγενόμενος καὶ πόνῳ πολλῷ καὶ προθυμίᾳ λιπαρεῖ χρησάμενος ἐξέμαθον τὴν τέχνην. ἐπανελθὼν δὲ καταλαμβάνω τὸν πατέρα σαφῶς ἤδη μεμηνότα καὶ ὑπὸ τῶν ἐπιχωρίων ἰατρῶν ἀπεγνωσμένον, οὐκ ἐς βάθος ὁρώντων οὐδ´ ἀκριβῶς φυλοκρινούντων τὰς νόσους. πλὴν ὅπερ γε εἰκὸς ἦν ποιεῖν χρηστὸν υἱόν, οὔτε ἐμνησικάκησα τῆς ἀποκηρύξεως οὔτε μετάπεμπτος γενέσθαι περιέμεινα· οὐδὲ γὰρ εἶχόν τι αὐτῷ ἴδιον ἐγκαλεῖν, ἀλλὰ πάντα ἐκεῖνα ἦν ἀλλότρια τὰ ἁμαρτήματα καὶ ὥσπερ ἔφην ἤδη, τῆς νόσου. παρελθὼν οὖν ἄκλητος οὐκ εὐθὺς ἰασάμην· οὐ γὰρ οὕτω ποιεῖν ἔθος ἐστὶν ἡμῖν οὐδὲ ταῦτα τέχνη παραινεῖ, ἀλλὰ πάντων πρῶτον τοῦτο διδασκόμεθα συνορᾶν εἴτε ἰάσιμόν ἐστι τὸ νόσημα εἴτε ἀνήκεστον καὶ ὑπερβεβηκὸς τοὺς ὅρους τῆς τέχνης. καὶ τηνικαῦτα, ἢν μὲν εὐμεταχείριστον , ἐπιχειροῦμεν καὶ πᾶσαν σπουδὴν ἐσφερόμεθα σῶσαι τὸν νοσοῦντα· ἢν δὲ κεκρατηκὸς ἤδη καὶ νενικηκὸς τὸ πάθος ἴδωμεν, οὐδὲ τὴν ἀρχὴν προσαπτόμεθα, νόμον τινὰ παλαιὸν τῶν προπατόρων τῆς τέχνης ἰατρῶν φυλάττοντες, οἵ φασι μὴ δεῖν ἐπιχειρεῖν τοῖς κεκρατημένοις. Ἰδὼν οὖν τὸν πατέρα ἔτι ἐντὸς τῆς ἐλπίδος καὶ τὸ πάθος οὐχ ὑπὲρ τὴν τέχνην, ἐπὶ πολὺ τηρήσας καὶ ἀκριβῶς ἐξετάσας ἕκαστα ἐπεχείρουν ἤδη καὶ τὸ φάρμακον τεθαρρηκότως ἐνέχεον, καίτοι πολλοὶ τῶν παρόντων ὑπώπτευον τὴν δόσιν καὶ τὴν ἴασιν διέβαλλον καὶ πρὸς κατηγορίας παρεσκευάζοντο. [4] Je voyage donc, je me lie avec les plus célèbres médecins des pays étrangers, et, par un travail incessant, une assiduité infatigable, je me rends habile dans mon art. A mon retour, je trouve mon père dans une démence complète, abandonné de tous les médecins de cette ville, qui, ne voyant point le fond des choses, ne jugeaient qu'imparfaitement les maladies. Pour moi, comme un bon fils, j'oubliai que mon père m'avait déshérité et je n'attendis pas qu'il me fît appeler. Je n'avais aucun reproche particulier à lui faire ; ses injustices lui étaient tout à fait étrangères ; on ne pouvait, ainsi que je l'ai dit, les imputer qu'à la maladie. J'arrive sans avoir été mandé, et si je ne me mets pas sur-le-champ en devoir de le guérir, c'est qu'il n'est point dans nos habitudes d'agir ainsi, et que notre art ne le prescrit point. Mais nous apprenons avant tout à examiner si la maladie est susceptible de guérison, ou si elle excède notre pouvoir. Et alors, si elle est guérissable, nous nous mettons à l'œuvre et nous employons tous nos soins à sauver le malade ; si nous la trouvons supérieure à tous les remèdes, et si nous voyons qu'elle en doit triompher, nous n'essayons pas même de la traiter, suivant en cela le vieil axiome de nos devanciers, qui veulent qu'on n'entreprenne pas de malades dont le mal a triomphé. Voyant donc que mon père n'était point perdu sans espoir, que son mal n'était pas au-dessus des ressources de l'art, j'en étudiai avec soin tous les symptômes, j'en suivis toutes les phases, et alors je me mis à l'œuvre : je lui versai hardiment la potion, sans me préoccuper des soupçons de ceux qui calomniaient mes remèdes et ma cure, et allaient jusqu'à préparer une accusation.


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Dernière mise à jour : 14/11/2007