HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Le fils déshérité

Paragraphe 27

  Paragraphe 27

[27] Πρῶτα μὲν δὴ σωμάτων φύσεις καὶ κράσεις οὐχ αἱ αὐταί, κἂν ὅτι μάλιστα ἐκ τῶν ὁμοίων συνεστάναι ὁμολογῶνται, ἀλλὰ τὰ μὲν τῶνδε, τὰ δὲ τῶνδε μᾶλλον ἔλαττον μετέχει. καὶ λέγω τοῦτο ἔτι περὶ τῶν ἀνδρείων, ὡς οὐδὲ ταῦτα πᾶσιν ἴσα ὅμοια οὔτε τῇ κράσει οὔτε τῇ συστάσει. διάφορα δὴ καὶ μεγέθει καὶ εἴδει ἀνάγκη καὶ τὰ νοσήματα ἐγγίγνεσθαι αὐτοῖς, καὶ τὰ μὲν εὐίατα εἶναι καὶ πρὸς τὴν θεραπείαν ἀναπεπταμένα, τὰ δὲ τέλεον ἀπεγνωσμένα καὶ ῥᾳδίως ἁλισκόμενα καὶ κατὰ κράτος ὑπὸ τῶν νοσημάτων λαμβανόμενα. τὸ τοίνυν οἴεσθαι πάντα πυρετὸν πᾶσαν φθόην περιπλευμονίαν μανίαν μίαν καὶ τὴν αὐτὴν οὖσαν τῷ γένει ὁμοίαν ἐπὶ παντὸς εἶναι σώματος, οὐ σωφρονούντων οὐδὲ λελογισμένων οὐδὲ τὰ τοιαῦτα ἐξητακότων ἐστὶν ἀνθρώπων, ἀλλὰ τὸ αὐτὸ ἐν μὲν τῷδε ῥᾴδιον ἰᾶσθαι, ἐν δὲ τῷδε οὐκέτι. ὥσπερ οἶμαι καὶ πυρὸν ἢν τὸν αὐτὸν ἐς διαφόρους χώρας ἐμβάλῃς, ἄλλως μὲν ἐν τῇ πεδινῇ καὶ βαθείᾳ καὶ ποτιζομένῃ καὶ εὐηλίῳ καὶ εὐηνέμῳ καὶ ἐξειργασμένῃ ἀναφύσεται, εὐθαλὴς οἶμαι καὶ εὔτροφος καὶ πολύχους καρπός, ἄλλως δὲ ἐν ὄρει καὶ ὑπολίθῳ γηδίῳ, ἄλλως δὲ ἐν δυσηλίῳ, ἄλλως δὲ ἐν ὑπωρείᾳ, καὶ ὅλως διαφόρως καθ´ ἑκάστους τόπους. οὕτω δὲ καὶ τὰ νοσήματα παρὰ τοὺς ὑποδεξαμένους τόπους εὔφορα καὶ εὔτροφα ἐλάττω γίγνεται. τοῦτο τοίνυν ὑπερβὰς πατὴρ καὶ ὅλον ἀνεξέταστον καταλιπὼν ἀξιοῖ πᾶσαν μανίαν τὴν ἐν ἅπαντι σώματι ὁμοίαν εἶναι καὶ τὴν θεραπείαν ἴσην. [27] La nature et la composition des êtres sont loin de se ressembler, quoiqu'ils soient évidemment formés des mêmes éléments : telle qualité domine dans celui-ci, telle autre dans celui-là, plus ou moins. J'en dis autant du corps des hommes : comme il n'y en a pas de semblables ni de pareils, soit pour la complexion, soit pour la constitution, de même les maladies doivent varier d'intensité et de forme : les uns sont faciles à guérir, et donnent un libre accès aux remèdes ; les autres, tout à fait désespérés, sont aisément saisis et terrassés par le mal. Se figurer que toutes les espèces de fièvre, de phtisie, de péripneumonie ou de démence sont de même nature, qu'elles se ressemblent dans tous les individus, ce n'est pas d'un homme sensé, qui raisonne et qui se rend le plus léger compte de ces faits. Au contraire, la même maladie, facile à guérir dans l'un, ne l'est nullement dans un autre. Ainsi, selon moi, le froment semé en des lieux différents donne une récolte différente : dans un terrain uni, profond, bien arrosé, exposé au soleil, à des vents favorables, cultivé avec soin, le blé croît avec abondance, la moisson est riche, les épis nombreux ; mais il n'en est plus ainsi dans un champ pierreux, sur un sol que ne visite pas le soleil, au pied d'une montagne, en un mot, suivant la variété des lieux. De même les maladies, à raison des sujets qui les reçoivent, s'accroissent, se fortifient ou ne se développent qu'avec peine. Mon, père, passant sur toutes ces considérations et ne tenant aucun compte de ces différences, veut que toute espèce de démence soit la même dans tous les individus, et qu'on la guérisse par les mêmes remèdes.


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Dernière mise à jour : 14/11/2007