HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Le fils déshérité

Paragraphe 23

  Paragraphe 23

[23] Τὸ δὲ τῆς ἰατρικῆς ὅσῳ σεμνότερόν ἐστιν καὶ τῷ βίῳ χρησιμώτερον, τοσούτῳ καὶ ἐλευθεριώτερον εἶναι προσήκει τοῖς χρωμένοις, καί τινα προνομίαν ἔχειν τὴν τέχνην δίκαιον τῇ ἐξουσίᾳ τῆς χρήσεως, ἀναγκάζεσθαι δὲ μηδὲν μηδὲ προστάττεσθαι πρᾶγμα ἱερὸν καὶ θεῶν παίδευμα καὶ ἀνθρώπων σοφῶν ἐπιτήδευμα, μηδ´ ὑπὸ δουλείαν γενέσθαι νόμου μηδ´ ὑπὸ ψῆφον καὶ τιμωρίαν δικαστηρίου, μηδὲ ὑπὸ φόβον καὶ πατρὸς ἀπειλὴν καὶ ὀργὴν ἰδιωτικήν. ὥστε καὶ εἰ τοῦτό σοι σαφῶς οὑτωσὶ καὶ διαρρήδην ἔλεγον, "Οὐ βούλομαι οὐδὲ θεραπεύω δυνάμενος, ἀλλ´ ἐμαυτῷ μόνῳ τὴν τέχνην οἶδα καὶ πατρί, τοῖς δὲ ἄλλοις ἅπασιν ἰδιώτης εἶναι βούλομαι," τίς τύραννος οὕτω βίαιος ὡς ἀναγκάσαι ἂν καὶ ἄκοντα χρῆσθαι τῇ τέχνῃ; τὰ γὰρ τοιαῦτα ἱκετείαις καὶ δεήσεσιν, οὐ νόμοις καὶ ὀργαῖς καὶ δικαστηρίοις ὑπάγειν, οἶμαι, προσήκει· πείθεσθαι τὸν ἰατρὸν χρή, οὐ κελεύεσθαι· βούλεσθαι, οὐ φοβεῖσθαι· ἐπὶ τὴν θεραπείαν οὐκ ἄγεσθαι, ἑκόντα δὲ ἐρχόμενον ἥδεσθαι. πατρικῆς δὲ ἀνάγκης ἄμοιρος τέχνη, ὅπου γε τοῖς ἰατροῖς καὶ δημοσίᾳ αἱ πόλεις τιμὰς καὶ προεδρίας καὶ ἀτελείας καὶ προνομίας διδόασιν. [23] Il en est de même de la médecine : plus cette profession est honorable et utile à la société, plus ceux qui l'exercent doivent être indépendants ; et il est tout naturel que cette liberté soit une de ses prérogatives. La contrainte, l'injonction, n'ont aucune prise sur cette science sacrée, enseignée par les dieux et pratiquée par les sages ; elle n'est soumise ni au joug des lois, ni à la crainte, ni à la punition d'un tribunal, ni au suffrage d'un juge, ni aux menaces d'un père, ni à la colère des particuliers. Conséquemment, si je vous avais dit en termes exprès et formels : "Je ne veux pas, je refuse de guérir, quoique je le puisse ; j'ai appris mon art pour moi seul et pour mon père ; pour tous les autres je veux être un ignorant " quel tyran pousserait la violence au point de me contraindre à exercer malgré moi ? C'est par des prières et des supplications, et non par l'autorité des lois, par la colère, par la menace des tribunaux qu'il convient, je pense, d'employer notre secours. Le médecin cède à la persuasion, et non point à la pression ; il écoute sa volonté et jamais la crainte ; on ne l'entraîne pas aux soins qu'il donne, il y vient de lui-même et avec plaisir. Son art est affranchi de l'autorité paternelle, il jouit de tous les privilèges ; il y a des médecins auxquels les villes accordent des honneurs publics, des préséances, des immunités, des prérogatives.


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Dernière mise à jour : 14/11/2007