[22] ἀλλὰ τί; "θεραπεύειν προσταττόμενος
οὐ θέλεις, καὶ διὰ τοῦτ´ ἄξιος ἂν εἴης
ἀποκηρύξεως ἀπειθῶν τῷ πατρί." ἐγὼ δὲ τὸ
μὲν οἷα προστάττοντι αὐτῷ ὑπακούειν οὐ δυνάμενος
ἀπειθεῖν δοκῶ πρὸς ὀλίγον ὑπερθήσομαι·
πρότερον δὲ ἁπλῶς ἐκεῖνό φημι, ὡς οὐ πάντα
προστάττειν οὔτε τούτῳ δίδωσιν ὁ νόμος οὔτ´
ἐμοὶ τὸ πείθεσθαι πᾶσιν πάντως ἀναγκαῖον. ἐν
δ´ οὖν τοῖς τῶν προσταγμάτων τὰ μὲν ἀνεύθυνά
ἐστιν, τὰ δὲ ὀργῆς καὶ τιμωρίας ἄξια. ἐὰν νοσῇς
αὐτός, ἐγὼ δὲ ἀμελῶ· ἐὰν τῶν κατ´ οἶκον ἐπιμελεῖσθαι
κελεύῃς, ἐγὼ δὲ ὀλιγωρῶ· ἐὰν τὰ κατ´
ἀγρὸν ἐπισκοπεῖν προστάττῃς, ἐγὼ δὲ ὀκνῶ -
πάντα ταῦτα καὶ τὰ τοιαῦτα εὐλόγους ἔχει τὰς
προφάσεις καὶ τὰς μέμψεις πατρικάς. τὰ δὲ
ἄλλα ἐφ´ ἡμῖν ἐστιν τοῖς παισίν, ὄντα τῶν τεχνῶν
καὶ τῆς τούτων χρήσεως, καὶ μάλιστα εἰ μηδὲν ὁ
πατὴρ αὐτὸς ἀδικοῖτο. ἐπεί τοι ἂν τῷ γραφεῖ
πατὴρ προστάττῃ, "ταῦτα μέν, τέκνον, γράφε,
ταυτὶ δὲ μή," καὶ τῷ μουσικῷ, "τήνδε μὲν τὴν
ἁρμονίαν κροῦε, ταύτην δὲ μή," καὶ τῷ χαλκεύοντι,
"τοιαῦτα μὲν χάλκευε, τοιαῦτα δὲ μή,"
ἆρ´ ἄν τις ἀνάσχοιτο ἀποκηρύττοντα, ὅτι μὴ κατὰ
τὰ ἐκείνῳ δοκοῦντα ὁ παῖς χρῆται τῇ τέχνῃ;
οὐδὲ εἷς, οἶμαι.
| [22] Qu'est-ce donc ? « Vous refusez, me dites-vous, de la guérir, quand je
vous l'ordonne, et vous méritez d'être déshérité pour n'avoir pas obéi à
votre père. » Je démontrerai bientôt que je ne suis pas désobéissant,
parce que je ne puis exécuter les ordres que je reçois. Mais d'abord je
dirai simplement : la loi ne permet point à mon père de me commander tout
ce qu'il lui plaît, et elle n'exige pas de moi de lui obéir absolument en
toute chose. Parmi les différents ordres qu'il peut me donner, il en est
auxquels je ne suis pas tenu d'obéir, et d'autres auxquels je dois me
conformer sous peine d'encourir sa colère et une punition : par exemple,
si vous êtes malade, et que je vous néglige ; si vous me commandez de
prendre soin de notre fortune, et que le la dissipe ; si vous me
prescrivez de veiller à notre domaine, et que je refuse ; tous ces motifs
et autres semblables rendent plausibles les allégations et les reproches
paternels. Mais l'exercice d'un art qu'un fils possède ne dépend que de
lui seul, surtout si, en faisant usage de son talent, il n'offense pas son
père. Supposons que le père dise à son fils qui est peintre : "Peins ceci,
ne peins pas cela;" à un fils musicien : "Joue cet air, ne joue pas cet
autre ; " à un fils forgeron : "Forge cette pièce et non pas celle-ci" :
qui soutiendra que l'on doit déshériter ce fils, parce qu'il n'aura pas
mis son talent au service de son père? Personne, je crois.
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