[20] ἤδη δὲ καὶ ἐπ´ αὐτὴν τὴν αἰτίαν ἔλθωμεν
τῆς ἀποκηρύξεως καὶ τὸ ἔγκλημα
ἐξετάσωμεν ὁποῖόν ἐστιν. ἀνάγκη δὲ αὖθις
ἐπὶ τὴν γνώμην ἀναδραμεῖν τοῦ νομοθέτου· ἵνα
γάρ σοι τοῦτο πρὸς ὀλίγον δῶμεν, τὸ ἐξεῖναι
ὁσάκις ἂν θέλῃς ἀποκηρύττειν, καὶ κατά γε τοῦ
εὐεργέτου προσέτι τὴν ἐξουσίαν ταύτην συγχωρήσωμεν,
οὐχ ἁπλῶς, οἶμαι, οὐδὲ ἐπὶ πάσαις αἰτίαις
ἀποκηρύξεις. οὐδὲ τοῦθ´ ὁ νομοθέτης φησίν,
ὅ τι ἂν τύχῃ ὁ πατὴρ αἰτιασάμενος, ἀποκηρυττέτω,
καὶ ἀπόχρη θελῆσαι μόνον καὶ μέμψασθαι.
τί γὰρ ἂν ἔδει δικαστηρίου; ἀλλ´ ἐν ὑμῖν ποιεῖ
τοῦτο, ὦ ἄνδρες δικασταί, σκοπεῖν εἴτε ἐπὶ μεγάλοις
καὶ δικαίοις ὁ πατὴρ ὀργίζεται εἴτε καὶ μή.
οὐκοῦν τοῦτο ἤδη ἐξετάσατε. ἄρξομαι δὲ ἀπὸ
τῶν μετὰ τὴν μανίαν εὐθύς.
| [20] Mais Il est temps d'en venir au véritable prétexte de l'exhérédation
et d'examiner le fond même du grief qu'on m'impute. Recourons donc de
nouveau à l'intention du législateur. Je vous accorde, pour un instant,
qu'il vous soit permis de me déshériter autant de fois que vous le
voudrez, et je consens même que vous puissiez user de ce droit contre
votre propre bienfaiteur ; mais ce pouvoir ne peut être absolu ni
s'exercer pour n'importe quel motif. Le législateur ne dit pas : "Quelle
que soit l'accusation du père, le fils sera déshérité ; il suffit que le
père le veuille et qu'il ait à se plaindre." Quel besoin aurait-on alors
de tribunaux ? Au contraire, juges, la loi veut que vous examiniez si la
colère du père a été provoquée ou non par des motifs puissants ou justes.
Livrez-vous donc à cet examen. Je vais commencer par les faits qui ont
suivi la démence de mon père.
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