[13] σκέψασθε δὲ ἤδη ὅντινα ὄντα καὶ ἀποκηρύξει·
καὶ οὐ δή που τοῦτό φημι, ὡς τότε μὲν ἰδιώτην, νῦν δὲ
ἰατρόν· οὐδὲν γὰρ ἂν πρὸς τοῦτο ἡ τέχνη συναγωνίσαιτο·
οὐδ´ ὅτι τότε μὲν νέον, νῦν δὲ ἤδη καὶ
προβεβηκότα καὶ τὸ πιστὸν τοῦ μηδὲν ἀδικῆσαι
ἂν παρὰ τῆς ἡλικίας ἔχοντα· μικρὸν γὰρ ἴσως καὶ
τοῦτο. ἀλλὰ τότε μέν, εἰ καὶ μηδὲν ἠδικημένος,
ὡς ἂν ἔγωγε φαίην, ἀλλ´ οὐδὲ εὖ πεπονθὼς παρῃτεῖτο
τῆς οἰκίας, νῦν δὲ σωτῆρα ἔναγχος καὶ εὐεργέτην
γεγενημένον. οὗ τί γένοιτ´ ἂν ἀχαριστότερον,
σωθέντα δι´ ἐμὲ καὶ τηλικοῦτον κίνδυνον διαπεφευγότα
τοῖς τοιούτοις εὐθὺς ἀμείβεσθαι, τῆς
θεραπείας ἐκείνης οὐδένα λόγον ἔχοντα, ἀλλ´
οὕτω ῥᾳδίως ἐπιλελῆσθαι καὶ ἐπὶ τὴν ἐρημίαν
ἐλαύνειν τὸν ἐφησθέντ´ ἂν δικαίως ἐφ´ οἷς ἀδίκως
ἐξεβέβλητο, μὴ μόνον δ´ οὐ μνησικακήσαντα,
ἀλλὰ καὶ σώσαντα καὶ σωφρονεῖν παρασκευάσαντα;
| [13] Maintenant considérez quel homme frappe en moi la punition paternelle.
Je ne fais point valoir ceci, qu'étant, alors sans état je suis
aujourd'hui médecin : mon art ne fait rien à la question ; je ne dis pas
non plus qu'alors j'étais jeune et qu'aujourd'hui, parvenu à la maturité
de la vie, je ne puis plus être accusé, en raison même de mon âge, d'être
prêt à commettre quelque mauvaise action : c'est une considération trop
légère. Seulement, autrefois, mon père, sans avoir contre moi le moindre
grief, comme je suis prêt à l'attester, n'avait pas non plus éprouvé mes
services, quand il me chassa de la maison paternelle : aujourd'hui il me
chasse, moi son bienfaiteur, moi qui viens de le sauver ! Est-il plus
noire injustice ? Après que j'ai conservé ses jours, après que je l'ai
retiré d'un si grand danger, faut-il en recevoir un pareil prix ? Faut-il
que, ne tenant aucun compte de sa guérison, il en perde si vite la
mémoire, et qu'il chasse un fils qui, bien loin de se réjouir du motif qui
provoquait son expulsion injuste, non seulement a oublié les torts de son
père, mais lui a rendu la raison et la santé ?
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