HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Les esclaves fugitifs

Paragraphes 11-12

  Paragraphes 11-12

[11] εἶτα κωλυόμενοι καὶ ἐλεγχόμενοι πρὸς τῶν ἑταίρων τῶν ἐμῶν ἠγανάκτουν καὶ συνίσταντο ἐπ´ αὐτούς, καὶ τέλος δικαστηρίοις ὑπῆγον καὶ παρεδίδοσαν πιομένους τοῦ κωνείου. ἐχρῆν μὲν οὖν ἴσως τότε φυγεῖν εὐθὺς καὶ μηκέτι ἀνέχεσθαι τὴν συνουσίαν αὐτῶν· νῦν δὲ Ἀντισθένης με καὶ Διογένης καὶ μετὰ μικρὸν Κράτης καὶ Μένιππος οὗτος ἔπεισαν ὀλίγον ὅσον ἐπιμετρῆσαι τῆς μονῆς, ὡς μήποτε ὤφελον· οὐ γὰρ ἂν τοσαῦτα ἐπεπόνθειν ὕστερον. [11] Arrêtés dans leurs progrès et convaincus d'erreur par mes amis, ils se fâchèrent, se liguèrent contre eux, et à la fin les traduisirent devant les tribunaux et les livrèrent au bourreau pour leur faire boire la ciguë. C'est alors sans doute que j'aurais dû fuir sans balancer et rompre toute liaison avec eux. Mais Antisthène et Diogène et, peu après, Cratès et Ménippe me persuadèrent de prolonger encore un peu mon séjour. Plût aux dieux que je n'en eusse rien fait ! Je n'aurais pas eu tant à souffrir par la suite.
[12] (ΖΕΥΣ) Οὐδέπω μοι λέγεις, Φιλοσοφία, τίνα ἠδίκησαι, ἀλλὰ ἀγανακτεῖς μόνον. (ΦΙΛΟΣΟΦΙΑ) Καὶ μὴν ἄκουε, Ζεῦ, ἡλίκα ἐστίν. μιαρὸν γάρ τι φῦλον ἀνθρώπων καὶ ὡς τὸ πολὺ δουλικὸν καὶ θητικόν, οὐ ξυγγενόμενον ἡμῖν ἐκ παίδων ὑπ´ ἀσχολίας· ἐδούλευεν γὰρ ἐθήτευεν ἄλλας τινὰς τέχνας οἵας εἰκὸς τοὺς τοιούτους ἐμάνθανεν, σκυτεύειν τεκταίνειν περὶ πλυνοὺς ἔχειν ἔρια ξαίνειν, ὡς εὐεργὰ εἴη ταῖς γυναιξὶν καὶ εὐμήρυτα καὶ κατάγοιτο εὐμαρῶς ὁπότε κρόκην ἐκεῖναι στρέφοιεν μίτον κλώθοιεν. τοιαῦτα τοίνυν ἐν παισὶ μελετῶντες οὐδὲ ὄνομα τὸ ἡμέτερον ᾔδεσαν. ἐπεὶ δὲ εἰς ἄνδρας τελεῖν ἤρξαντο καὶ κατεῖδον τὴν αἰδῶ, ὅση παρὰ τῶν πολλῶν ἐστιν τοῖς ἑταίροις τοῖς ἐμοῖς, καὶ ὡς ἀνέχονται οἱ ἄνθρωποι τὴν παρρησίαν αὐτῶν καὶ χαίρουσιν θεραπευόμενοι καὶ συμβουλεύουσι πείθονται καὶ ἐπιτιμώντων ὑποπτήσσουσι, ταῦτα πάντα τυραννίδα οὐ μικρὰν ἡγοῦντο εἶναι. [12] (ZEUS) Tu ne m'as pas encore dit, Philosophie, quel outrage on t'a fait. Tu n'as fait que te plaindre. (LA PHILOSOPHIE) Eh bien, écoute, Zeus, et vois s'il est grave. Il y a une sale espèce d'hommes, esclaves et mercenaires pour la plupart, qui n'ont point dès l'enfance assisté à mes leçons, faute de loisir. Car ils étaient retenus dans la servitude, ou travaillaient pour un salaire, ou apprenaient d'autres métiers convenables à des gens de cette espèce; ils étaient cordonniers, charpentiers, foulons, ou cardaient la laine pour la rendre facile à travailler et à filer aux femmes et plus aisée à dévider, quand elles tordent la trame en tissant le fil. Exercés à ces occupations dès leur enfance, ils ne me connaissaient même pas de nom. Mais, parvenus à l'âge viril et voyant quel respect la multitude témoigne à mes amis, comme on supporte leur franc-parler, comme on aime être l'objet de leurs prévenances, comme on écoute leurs conseils, comme on craint leurs réprimandes, ils s'imaginèrent, en considérant toutes ces prérogatives, que le philosophe était une sorte de roi très puissant.


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Dernière mise à jour : 25/10/2007