HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Les esclaves fugitifs

Paragraphes 3-4

  Paragraphes 3-4

[3] ἀλλὰ τίς αὕτη σπουδῇ πρόσεισι τεταραγμένη καὶ δακρύουσα, πάνυ ἀδικουμένῃ ἐοικυῖα; μᾶλλον δὲ Φιλοσοφία ἐστίν, καὶ τοὔνομά γε τοὐμὸν ἐπιβοᾶται σχετλιάζουσα. τί, θύγατερ, δακρύεις; τί ἀπολιποῦσα τὸν βίον ἐλήλυθας; ἆρα μὴ οἱ ἰδιῶται αὖθις ἐπιβεβουλεύκασί σοι ὡς τὸ πρόσθεν, ὅτε τὸν Σωκράτην ἀπέκτειναν ὑπὸ Ἀνύτου κατηγορηθέντα, εἶτα φεύγεις διὰ τοῦτο αὐτούς; (ΦΙΛΟΣΟΦΙΑ) Οὐδὲν τοιοῦτον, πάτερ, ἀλλ´ ἐκεῖνοι μέν, πολὺς λεώς, ἐπῄνουν καὶ διὰ τιμῆς ἦγον, αἰδούμενοι καὶ θαυμάζοντές με καὶ μονονουχὶ προσκυνοῦντες, εἰ καὶ μὴ σφόδρα ξυνίεσαν ὧν λέγοιμι. οἱ δέπῶς ἂν εἴποιμι; —οἱ ξυνήθεις καὶ φίλοι φάσκοντες εἶναι καὶ τοὔνομα τοὐμὸν ὑποδυόμενοι, ἐκεῖνοί με τὰ δεινότατα εἰργάσαντο. [3] Mais quelle est cette femme qui vient à nous à pas pressés; elle est agitée et pleure, comme si on l'avait maltraitée violemment. Eh mais ! c'est la Philosophie, qui crie mon nom d'une voix douloureuse. Pourquoi pleures-tu, ma fille? Pourquoi as-tu quitté le monde pour venir ici? Est-ce que les ignorants t'auraient encore dressé des embûches comme jadis, quand ils firent périr Socrate accusé par Anytos? Est-ce pour cela que tu les fuis? (LA PHILOSOPHIE) Ce n'est point cela, mon père. Les hommes au contraire, la grande foule du moins, me louaient, m'honoraient; ils poussaient presque le respect et l'admiration jusqu'à m'adorer, encore qu'ils ne comprissent pas fort bien ce que je disais. Mais il y a certaines gens, comment les appeler? qui, prétendant être mes familiers et mes amis, se sont cachés sous mon nom : ce sont ceux-là qui m'ont fait subir les plus cruels outrages.
[4] (ΖΕΥΣ) Οἱ φιλόσοφοι ἐπιβουλήν τινα ἐπιβεβουλεύκασί σοι; (ΦΙΛΟΣΟΦΙΑ) Οὐδαμῶς, πάτερ, οἵ γε ξυνηδίκηνταί μοι καὶ αὐτοί. (ΖΕΥΣ) Πρὸς τίνων οὖν ἠδίκησαι, εἰ μήτε τοὺς ἰδιώτας μήτε τοὺς φιλοσόφους αἰτιᾷ; (ΦΙΛΟΣΟΦΙΑ) Εἰσίν τινες, Ζεῦ, ἐν μεταιχμίῳ τῶν τε πολλῶν καὶ τῶν φιλοσοφούντων, τὸ μὲν σχῆμα καὶ βλέμμα καὶ βάδισμα ἡμῖν ὅμοιοι καὶ κατὰ τὰ αὐτὰ ἐσταλμένοι· ἀξιοῦσι γοῦν ὑπ´ ἐμοὶ τάττεσθαι καὶ τοὔνομα τὸ ἡμέτερον ἐπιγράφονται, μαθηταὶ καὶ ὁμιληταὶ καὶ θιασῶται ἡμῶν εἶναι λέγοντες· βίος δὲ παμμίαρος αὐτῶν, ἀμαθίας καὶ θράσους καὶ ἀσελγείας ἀνάπλεως, ὕβρις οὐ μικρὰ καθ´ ἡμῶν. ὑπὸ τούτων, πάτερ, ἠδικημένη πέφευγα. [4] (ZEUS) Ce sont les philosophes qui ont comploté contre toi? (LA PHILOSOPHIE) Non pas, mon père; ils partagent au contraire l'injure que l'on me fait. (ZEUS) De qui as-tu donc à te plaindre, si tu n'accuses ni les ignorants, ni les philosophes? (LA PHILOSOPHIE) Il y a une autre classe de gens, Zeus, entre le vulgaire et les philosophes. Ils nous ressemblent par l'extérieur, le regard et la démarche, et sont habillés comme nous. Ils prétendent en effet qu'ils marchent sous mes enseignes, ils prennent publiquement mon nom et se disent mes disciples, mes compagnons, mes sectateurs; mais leur conduite infâme, l'ignorance, l'impudence et la luxure auxquelles ils s'abandonnent sont pour moi une sanglante injure. Voilà, mon père, ceux dont les outrages m'ont fait prendre la fuite.


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Dernière mise à jour : 25/10/2007