HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Sur le deuil

Pagagraphes 10-12

  Pagagraphes 10-12

[10] Ταῦτα οὕτως ἰσχυρῶς περιελήλυθε τοὺς πολλοὺς ὥστε ἐπειδάν τις ἀποθάνῃ τῶν οἰκείων, πρῶτα μὲν φέροντες ὀβολὸν εἰς τὸ στόμα κατέθηκαν αὐτῷ, μισθὸν τῷ πορθμεῖ τῆς ναυτιλίας γενησόμενον, οὐ πρότερον ἐξετάσαντες ὁποῖον τὸ νόμισμα νομίζεται καὶ διαχωρεῖ παρὰ τοῖς κάτω, καὶ εἰ δύναται παρ´ ἐκείνοις Ἀττικὸς Μακεδονικὸς Αἰγιναῖος ὀβολός, οὐδ´ ὅτι πολὺ κάλλιον ἦν μὴ ἔχειν τὰ πορθμεῖα καταβαλεῖν· οὕτω γὰρ ἂν οὐ παραδεξαμένου τοῦ πορθμέως ἀναπόμπιμοι πάλιν εἰς τὸν βίον ἀφικνοῦντο. [10] Cette conviction est si fortement établie parmi le commun des hommes que, dès qu'un parent a rendu le dernier soupir, on lui met une obole dans la bouche pour payer son passage au batelier. Ces gens ne s'informent pas auparavant si cette monnaie passe et a cours dans les Enfers, si c'est l'obole attique, macédonienne ou celle d’Égine qu'on y reçoit ; ils ne réfléchissent pas non plus qu'il serait bien plus avantageux aux morts de n'avoir pas de quoi payer, puisque le batelier ne voudrait pas les recevoir et les renverrait au séjour des vivants.
[11] Μετὰ ταῦτα δὲ λούσαντες αὐτούς, ὡς οὐχ ἱκανῆς τῆς κάτω λίμνης λουτρὸν εἶναι τοῖς ἐκεῖ, καὶ μύρῳ τῷ καλλίστῳ χρίσαντες τὸ σῶμα πρὸς δυσωδίαν ἤδη βιαζόμενον καὶ στεφανώσαντες τοῖς ὡραίοις ἄνθεσι προτίθενται λαμπρῶς ἀμφιέσαντες, ἵνα μὴ ῥιγῷεν δῆλον ὅτι παρὰ τὴν ὁδὸν μηδὲ γυμνοὶ βλέποιντο τῷ Κερβέρῳ. [11] Ensuite on lave le défunt, comme si le lac infernal ne suffisait pas pour baigner ceux qui descendent d'en haut sur ses rives ; on frotte de parfums exquis ce corps déjà infecté par la mauvaise odeur, on le couronne des fleurs que produit la saison, puis on l'expose paré de vêtements splendides, probablement afin qu'il n'ait pas froid en route et que Cerbère ne le voie pas tout nu.
[12] Οἰμωγαὶ δὲ ἐπὶ τούτοις καὶ κωκυτὸς γυναικῶν καὶ παρὰ πάντων δάκρυα καὶ στέρνα τυπτόμενα καὶ σπαραττομένη κόμη καὶ φοινισσόμεναι παρειαί· καί που καὶ ἐσθὴς καταρρήγνυται καὶ κόνις ἐπὶ τῇ κεφαλῇ πάσσεται, καὶ οἱ ζῶντες οἰκτρότεροι τοῦ νεκροῦ· οἱ μὲν γὰρ χαμαὶ κυλινδοῦνται πολλάκις καὶ τὰς κεφαλὰς ἀράττουσι πρὸς τὸ ἔδαφος, δ´ εὐσχήμων καὶ καλὸς καὶ καθ´ ὑπερβολὴν ἐστεφανωμένος ὑψηλὸς πρόκειται καὶ μετέωρος ὥσπερ εἰς πομπὴν κεκοσμημένος. [12] Cependant tout retentit des gémissements et des lamentations des femmes : ce ne sont que larmes, poitrines frappées, cheveux épars, joues mises en sang ; quelquefois on se déchire les vêtements, on se répand de la poussière sur la tête, et les vivants sont plus à plaindre que le mort. Car souvent ils se roulent par terre et se frappent la tête contre le plancher, tandis que l'autre, dans une belle attitude, chargé de couronnes, posé en l'air sur une estrade, est paré comme pour une pompe triomphale.


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Dernière mise à jour : 18/05/2009