HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Demonax

Chapitre 5-8

  Chapitre 5-8

[5] Φιλοσοφίας δὲ εἶδος οὐχ ἓν ἀποτεμόμενος, ἀλλὰ πολλὰς ἐς ταὐτὸ καταμίξας οὐ πάνυ τι ἐξέφαινε τίνι αὐτῶν ἔχαιρεν· ἐῴκει δὲ τῷ Σωκράτει μᾶλλον ᾠκειῶσθαι, εἰ καὶ τῷ σχήματι καὶ τῇ τοῦ βίου ῥᾳστώνῃ τὸν Σινωπέα ζηλοῦν ἔδοξεν, οὐ παραχαράττων τὰ εἰς τὴν δίαιταν, ὡς θαυμάζοιτο καὶ ἀποβλέποιτο ὑπὸ τῶν ἐντυγχανόντων, ἀλλ´ ὁμοδίαιτος ἅπασι καὶ πεζὸς ὢν καὶ οὐδ´ ἐπ´ ὀλίγον τύφῳ κάτοχος συνῆν καὶ συνεπολιτεύετο, [5] Il ne se retrancha pas dans un seul genre philosophique, mais il les réunit presque tous, sans jamais faire connaître à quelle secte il donnait la préférence. Il paraissait cependant adopter la doctrine de Socrate, quoique, par son extérieur et l'indolence de sa vie, il semblât se rapprocher du philosophe de Sinope. Seulement, il n'outra jamais sa façon de vivre pour se faire admirer et attirer sur lui les regards des hommes ; il était vêtu comme tout le monde, uni dans ses manières, ennemi de toute prétention, conversant avec tous, en particulier ou en public.
[6] τὴν μὲν τοῦ Σωκράτους εἰρωνείαν οὐ προσιέμενος, χάριτος δὲ Ἀττικῆς μεστὰς ἀποφαίνων τὰς συνουσίας, ὡς τοὺς προσομιλήσαντας ἀπιέναι μήτε καταφρονήσαντας ὡς ἀγεννοῦς μήτε τὸ σκυθρωπὸν τῶν ἐπιτιμήσεων ἀποφεύγοντας, παντοίους δὲ ὑπ´ εὐφροσύνης γενομένους καὶ κοσμιωτέρους παρὰ πολὺ καὶ φαιδροτέρους καὶ πρὸς τὸ μέλλον εὐέλπιδας. [6] Il n'employait pas non plus l'ironie de Socrate, et cependant sa conversation était tout assaisonnée de grâce attique, si bien qu'on sortait de son entretien sans mépriser son indulgence et sans vouloir se soustraire à la sévérité de ses reproches : sa douceur produisait un changement complet ; on revenait plus prêt à bien agir, plus gai, plus plein d'espoir.
[7] οὐδεπώποτε γοῦν ὤφθη κεκραγὼς ὑπερδιατεινόμενος ἀγανακτῶν, οὐδ´ εἰ ἐπιτιμᾶν τῳ δέοι, ἀλλὰ τῶν μὲν ἁμαρτημάτων καθήπτετο, τοῖς δὲ ἁμαρτάνουσι συνεγίνωσκεν, καὶ τὸ παράδειγμα παρὰ τῶν ἰατρῶν ἠξίου λαμβάνειν τὰ μὲν νοσήματα ἰωμένων, ὀργῇ δὲ πρὸς τοὺς νοσοῦντας οὐ χρωμένων· ἡγεῖτο γὰρ ἀνθρώπου μὲν εἶναι τὸ ἁμαρτάνειν, θεοῦ δὲ ἀνδρὸς ἰσοθέου τὰ πταισθέντα ἐπανορθοῦν. [7] Jamais on ne l'entendit crier, se disputer avec violence, se laisser aller à la colère, quand il avait à reprendre. Il poursuivait les vices, mais il pardonnait aux coupables : il voulait qu'on prît modèle sur les médecins qui guérissent les maladies, mais qui ne s'emportent pas contre les malades. Il croyait que l'erreur est de l'homme, mais qu'il est d'un dieu ou d'un homme semblable à Dieu de la réformer.
[8] Τοιούτῳ δὴ βίῳ χρώμενος εἰς ἑαυτὸν μὲν οὐδενὸς ἐδεῖτο, φίλοις δὲ συνέπραττε τὰ εἰκότα, καὶ τοὺς μὲν εὐτυχεῖν δοκοῦντας αὐτῶν ὑπεμίμνησκεν ὡς ἐπ´ ὀλιγοχρονίοις τοῖς δοκοῦσιν ἀγαθοῖς ἐπαιρομένους, τοὺς δὲ πενίαν ὀδυρομένους φυγὴν δυσχεραίνοντας γῆρας νόσον αἰτιωμένους σὺν γέλωτι παρεμυθεῖτο, οὐχ ὁρῶντας ὅτι μετὰ μικρὸν αὐτοῖς παύσεται μὲν τὰ ἀνιῶντα, λήθη δέ τις ἀγαθῶν καὶ κακῶν καὶ ἐλευθερία μακρὰ πάντας ἐν ὀλίγῳ καταλήψεται. [8] Grâce à cette manière de vivre, il n'avait besoin de personne, mais il s'employait pour ses amis en temps convenable ; et, s'il en voyait quelques-uns trop pleins de leur bonheur, il leur rappelait combien sont éphémères ces prétendus biens dont s'enfle leur orgueil. Gémissait-on devant lui de la pauvreté, se plaignait-on de l'exil, accusait-on la vieillesse, la maladie, il consolait par un sourire : "Vous ne voyez pas, disait-il, qu'avant peu cesseront vos chagrins : l'oubli des biens ainsi que des maux, une liberté sans bornes va bientôt nous envelopper tous."


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Dernière mise à jour : 7/05/2009