HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Demonax

Chapitre 9-12

  Chapitre 9-12

[9] ἔμελεν δὲ αὐτῷ καὶ ἀδελφοὺς στασιάζοντας διαλλάττειν καὶ γυναιξὶ πρὸς τοὺς γεγαμηκότας εἰρήνην πρυτανεύειν· καί που καὶ δήμοις ταραττομένοις ἐμμελῶς διελέχθη καὶ τοὺς πλείστους αὐτῶν ἔπεισεν ὑπουργεῖν τῇ πατρίδι τὰ μέτρια. Τοιοῦτός τις ἦν τρόπος τῆς φιλοσοφίας αὐτοῦ, πρᾶος καὶ ἥμερος καὶ φαιδρός· [9] Il aimait beaucoup rappeler des frères à la concorde, à rétablir la paix entre des époux. Un jour, dans une sédition populaire, il parla avec une grande éloquence et persuada à la multitude de servir la patrie sans se soulever contre elle. Tel était le caractère de sa philosophie, douce, aimable et pleine d'enjouement.
[10] μόνον αὐτὸν ἠνία φίλου νόσος θάνατος, ὡς ἂν καὶ τὸ μέγιστον τῶν ἐν ἀνθρώποις ἀγαθῶν τὴν φιλίαν ἡγούμενον. καὶ διὰ τοῦτο φίλος μὲν ἦν ἅπασι καὶ οὐκ ἔστιν ὅντινα οὐκ οἰκεῖον ἐνόμιζεν, ἄνθρωπόν γε ὄντα, πλέον δὲ ἔλαττον ἔχαιρε συνὼν ἐνίοις αὐτῶν, μόνοις ἐξιστάμενος ὁπόσοι ἂν ἐδόκουν αὐτῷ ὑπὲρ τὴν τῆς θεραπείας ἐλπίδα διαμαρτάνειν. καὶ πάντα ταῦτα μετὰ Χαρίτων καὶ Ἀφροδίτης αὐτῆς ἔπραττέν τε καὶ ἔλεγεν, ὡς ἀεί, τὸ κωμικὸν ἐκεῖνο, τὴν πειθὼ τοῖς χείλεσιν αὐτοῦ ἐπικαθῆσθαι. [10] La seule chose qui l'affligeât était la maladie ou la mort d'un ami ; car il regardait l'amitié comme le plus précieux des biens en ce monde. Aussi était-il l’ami de l'humanité tout entière il suffisait d'être homme pour ne lui être point étranger. Cependant il se plaisait plus ou moins dans la société de quelques personnes ; mais il ne s'éloignait tout à fait que de ceux dont les fautes lui ôtaient tout espoir de les guérir. Tout ce qu'il disait, tout ce qu'il faisait, semblait inspiré par les Grâces et par Vénus, et toujours, comme dit le poète comique : La persuasion résidait sur ses lèvres.
[11] Τοιγαροῦν καὶ Ἀθηναίων τε σύμπας δῆμος καὶ οἱ ἐν τέλει ὑπερφυῶς ἐθαύμαζον αὐτὸν καὶ διετέλουν ὥς τινα τῶν κρειττόνων προσβλέποντες. καίτοι ἐν ἀρχῇ προσέκρουε τοῖς πολλοῖς αὐτῶν καὶ μῖσος οὐ μεῖον τοῦ πρὸ αὑτοῦ παρὰ τοῖς πλήθεσιν ἐκτήσατο ἐπί τε τῇ παρρησίᾳ καὶ ἐλευθερίᾳ, καί τινες ἐπ´ αὐτὸν συνέστησαν Ἄνυτοι καὶ Μέλητοι τὰ αὐτὰ κατηγοροῦντες ἅπερ κἀκείνου οἱ τότε, ὅτι οὔτε θύων ὤφθη πώποτε οὔτε ἐμυήθη μόνος ἁπάντων ταῖς Ἐλευσινίαις· πρὸς ἅπερ ἀνδρείως μάλα στεφανωσάμενος καὶ καθαρὸν ἱμάτιον ἀναλαβὼν καὶ παρελθὼν εἰς τὴν ἐκκλησίαν τὰ μὲν ἐμμελῶς, τὰ δὲ καὶ τραχύτερον κατὰ τὴν ἑαυτοῦ προαίρεσιν ἀπελογήσατο· πρὸς μὲν γὰρ τὸ μὴ τεθυκέναι πώποτε τῇ Ἀθηνᾷ, Μὴ θαυμάσητε, ἔφη, ἄνδρες Ἀθηναῖοι, εἰ μὴ πρότερον αὐτῇ ἔθυσα, οὐδὲν γὰρ δεῖσθαι αὐτὴν τῶν παρ´ ἐμοῦ θυσιῶν ὑπελάμβανον. πρὸς δὲ θάτερον, τὸ τῶν μυστηρίων, ταύτην ἔφη ἔχειν αἰτίαν τοῦ μὴ κοινωνῆσαι σφίσι τῆς τελετῆς, ὅτι, ἄν τε φαῦλα τὰ μυστήρια, οὐ σιωπήσεται πρὸς τοὺς μηδέπω μεμυημένους, ἀλλ´ ἀποτρέψει αὐτοὺς τῶν ὀργίων, ἄν τε καλά, πᾶσιν αὐτὰ ἐξαγορεύσει ὑπὸ φιλανθρωπίας· ὥστε τοὺς Ἀθηναίους ἤδη λίθους ἐπ´ αὐτὸν ἐν ταῖν χεροῖν ἔχοντας πράους αὐτῷ καὶ ἵλεως γενέσθαι αὐτίκα καὶ τὸ ἀπ´ ἐκείνου ἀρξαμένους τιμᾶν καὶ αἰδεῖσθαι καὶ τὰ τελευταῖα θαυμάζειν, καίτοι εὐθὺς ἐν ἀρχῇ τῶν πρὸς αὐτοὺς λόγων τραχυτέρῳ ἐχρήσατο τῷ προοιμίῳ· Ἄνδρες γὰρ ἔφη Ἀθηναῖοι, ἐμὲ μὲν ὁρῶντες ἐστεφανωμένον ὑμεῖς ἤδη κἀμὲ καταθύσατε, τὸ γὰρ πρότερον οὐκ ἐκαλλιερήσατε. [11] Le peuple et les magistrats d'Athènes avaient conçu pour lui l'admiration la plus profonde, et ils ne cessèrent jamais de le regarder comme un être supérieur. Cependant il choqua d'abord la plupart d'entre eux, et la haine populaire fut pour lui, comme pour Socrate, le fruit de sa franchise et de sa liberté, et déjà des Anytus et des Mélitus, s'élevant contre lui, l'accusaient, ainsi que jadis ce philosophe, de ce qu’il ne l'avait jamais vu sacrifier, et d'être le seul de tous les Grecs qui ne fût pas initié aux mystères d'Éleusis. Ferme devant ces accusations, il mit une couronne, prit une robe blanche, et, paraissant dans l'assemblée du peuple, il employa, pour se justifier, tantôt des expressions ménagées, tantôt un langage plus sévère que de coutume. Pour répondre au grief qu'il n'avait jamais offert de sacrifice à Minerve : "Ne soyez pas surpris, Athéniens, dit-il, si je n'ai point encore sacrifié à cette déesse ; je ne me doutais pas qu'elle eût besoin de mes offrandes." Quant aux mystères, la raison qui l'empêchait de s'y faire initier, c'était, selon lui, que s'ils étaient contraires à l'honnêteté, il ne pourrait se défendre de les révéler aux profanes, afin de les détourner des orgies, et que, s'ils étaient honnêtes, il les divulguerait à tous par amour de l'humanité. Les Athéniens, qui avaient déjà les pierres aux mains pour le lapider, s'adoucirent aussitôt et lui devinrent favorables : ils commencèrent par l'honorer et le respecter, et finirent par l'admirer ; cependant, sa harangue avait débuté par un exorde un peu brusque : "Athéniens, avait-il dit, je parais devant vous couronné, immolez-moi aussi comme une victime ; il y a longtemps que vous n'avez offert d'heureux sacrifices."
[12] Βούλομαι δὲ ἔνια παραθέσθαι τῶν εὐστόχως τε ἅμα καὶ ἀστείως ὑπ´ αὐτοῦ λελεγμένων· ἄρξασθαι δὲ ἀπὸ Φαβωρίνου καλὸν καὶ ὧν πρὸς ἐκεῖνον εἶπεν. ἐπεὶ γὰρ Φαβωρῖνος ἀκούσας τινὸς ὡς ἐν γέλωτι ποιοῖτο τὰς ὁμιλίας αὐτοῦ καὶ μάλιστα τῶν ἐν αὐταῖς μελῶν τὸ ἐπικεκλασμένον σφόδρα ὡς ἀγεννὲς καὶ γυναικεῖον καὶ φιλοσοφίᾳ ἥκιστα πρέπον, προσελθὼν ἠρώτα τὸν Δημώνακτα, τίς ὢν χλευάζοι τὰ αὐτοῦ· Ἄνθρωπος, ἔφη, οὐκ εὐαπάτητα ἔχων τὰ ὦτα. ἐγκειμένου δὲ τοῦ σοφιστοῦ καὶ ἐρωτῶντος, τίνα δὲ καὶ ἐφόδια ἔχων, Δημῶναξ, ἐκ παιδείας εἰς φιλοσοφίαν ἥκεις; Ὄρχεις, ἔφη. [12] Je veux maintenant rappeler quelques-unes de ses réponses, où brillent la justesse et la délicatesse de son esprit. Je ne saurais mieux commencer que par Phavorinus et par celle qu'il lui fit. Phavorinus, ayant entendu dire que Démonax se moquait de ses entretiens philosophiques, et surtout des vers dont il coupait ses discours, procédé qui leur donnait un tour lâche, efféminé, indigne de la philosophie, alla le trouver, et lui demanda quel il était pour bafouer ainsi sa méthode : "Un homme, répondit Démonax, dont les oreilles ne se laissent pas facilement séduire." Le sophiste insista : "Mais quelles étaient, Démonax, tes provisions, quand tu t'es mis à philosopher dès l'enfance ? - Ma virilité."


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Dernière mise à jour : 7/05/2009