HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Sur la déesse syrienne

Paragraphes 7-9

  Paragraphes 7-9

[7] Εἰσὶ δὲ ἔνιοι Βυβλίων οἳ λέγουσι παρὰ σφίσι τεθάφθαι τὸν Ὄσιριν τὸν Αἰγύπτιον, καὶ τὰ πένθεα καὶ τὰ ὄργια οὐκ ἐς τὸν Ἄδωνιν ἀλλ´ ἐς τὸν Ὄσιριν πάντα πρήσσεσθαι. ἐρέω δὲ καὶ ὁκόθεν καὶ τάδε πιστὰ δοκέουσι. κεφαλὴ ἑκάστου ἔτεος ἐξ Αἰγύπτου ἐς τὴν Βύβλον ἀπικνέεται πλώουσα τὸν μεταξὺ πλόον ἑπτὰ ἡμερέων, καί μιν οἱ ἄνεμοι φέρουσι θείῃ ναυτιλίῃ· τρέπεται δὲ οὐδαμά, ἀλλ´ ἐς μούνην τὴν Βύβλον ἀπικνέεται. καὶ ἔστι τὸ σύμπαν θωῦμα. καὶ τοῦτο ἑκάστου ἔτεος γίγνεται, τὸ καὶ ἐμεῦ παρεόντος ἐν Βύβλῳ ἐγένετο· καὶ τὴν κεφαλὴν ἐθεησάμην Βυβλίνην. [7] Quelques habitants de Byblos prétendent que l'Osiris égyptien est enseveli chez eux, et que le deuil et les orgies ne se célèbrent point en l'honneur d'Adonis, mais que tout cela s'accomplit en mémoire d'Osiris. Je vais dire comment ils semblent avoir raison. Tous les ans, il vient d'Égypte à Byblos une tête qui nage sur les flots pendant sept jours : les vents la poussent par une puissance mystérieuse ; elle n'est jamais emportée d'un autre côté, et elle ne manque jamais d'arriver à Byblos. C'est une vraie merveille, qui arrive chaque année, et dont je fus témoin lors de mon séjour à Byblos, où j'ai vu cette tête faite de papyrus.
[8] Ἔνι δὲ καὶ ἄλλο θωῦμα ἐν τῇ χώρῃ τῇ Βυβλίῃ. ποταμὸς ἐκ τοῦ Λιβάνου τοῦ οὔρεος ἐς τὴν ἅλα ἐκδιδοῖ· οὔνομα τῷ ποταμῷ Ἄδωνις ἐπικέαται. δὲ ποταμὸς ἑκάστου ἔτεος αἱμάσσεται καὶ τὴν χροιὴν ὀλέσας ἐσπίπτει ἐς τὴν θάλασσαν καὶ φοινίσσει τὸ πολλὸν τοῦ πελάγεος καὶ σημαίνει τοῖς Βυβλίοις τὰ πένθεα. μυθέονται δὲ ὅτι ταύτῃσι τῇσι ἡμέρῃσιν Ἄδωνις ἀνὰ τὸν Λίβανον τιτρώσκεται, καὶ τὸ αἷμα ἐς τὸ ὕδωρ ἐρχόμενον ἀλλάσσει τὸν ποταμὸν καὶ τῷ ῥόῳ τὴν ἐπωνυμίην διδοῖ. ταῦτα μὲν οἱ πολλοὶ λέγουσιν. ἐμοὶ δέ τις ἀνὴρ Βύβλιος ἀληθέα δοκέων λέγειν ἑτέρην ἀπηγέετο τοῦ πάθεος αἰτίην. ἔλεγεν δὲ ὧδε· " Ἄδωνις ποταμός, ξεῖνε, διὰ τοῦ Λιβάνου ἔρχεται· δὲ Λίβανος κάρτα ξανθόγεώς ἐστιν. ἄνεμοι ὦν τρηχέες ἐκείνῃσι τῇσι ἡμέρῃσι ἱστάμενοι τὴν γῆν τῷ ποταμῷ ἐπιφέρουσιν ἐοῦσαν ἐς τὰ μάλιστα μιλτώδεα, δὲ γῆ μιν αἱμώδεα τίθησιν· καὶ τοῦδε τοῦ πάθεος οὐ τὸ αἷμα, τὸ λέγουσιν, ἀλλ´ χώρη αἰτίη." μέν μοι Βύβλιος τοσάδε ἀπηγέετο· εἰ δὲ ἀτρεκέως ταῦτα ἔλεγεν, ἐμοὶ μὲν δοκέει κάρτα θείη καὶ τοῦ ἀνέμου συντυχίη. [8] On voit encore une autre merveille dans le territoire de cette ville : c'est un fleuve qui descend du mont Liban et va se jeter dans la mer. On lui a donné le nom d'Adonis. Chaque année, son eau se change en sang ; et, après avoir perdu sa couleur naturelle, il se répand dans la mer, dont il rougit une partie considérable, ce qui indique aux habitants de Byblos le moment de prendre le deuil. Or, on dit que, dans ces mêmes jours, Adonis est blessé sur le Liban, que son sang change la couleur de l'eau, et que de là vient le surnom du fleuve. Voilà la tradition. Mais un habitant de Byblos, qui m'a paru dire vrai, m'a donné une autre raison de ce phénomène. Voici ce qu'il m'a dit : « Le fleuve Adonis, étranger, traverse le Liban. Le Liban est composé d’une terre extrêmement rouge. Des vents violents, qui s'élèvent à jour fixe, transportent dans le fleuve cette terre chargée de vermillon, et c'est elle qui, donne à l'eau la couleur du sang : ce n'est donc pas le sang qui est, comme l'on dit, la cause de ce phénomène ; c'est la nature du terrain. » Telle est l’explication de l'habitant de Byblos, si elle est véritable, le retour périodique de ce vent ne me parait pas moins une intervention divine.
[9] Ἀνέβην δὲ καὶ ἐς τὸν Λίβανον ἐκ Βύβλου, ὁδὸν ἡμέρης, πυθόμενος αὐτόθι ἀρχαῖον ἱρὸν Ἀφροδίτης ἔμμεναι, τὸ Κινύρης εἵσατο, καὶ εἶδον τὸ ἱρόν, καὶ ἀρχαῖον ἦν. Τάδε μέν ἐστι τὰ ἐν τῇ Συρίῃ ἀρχαῖα καὶ μεγάλα ἱρά. [9] De Byblos, je remontai vers le Liban l'espace d'une journée de chemin. J'avais appris qu'il y avait, sur cette montagne, un ancien temple de Vénus, fondé par Cinyre. Je l'ai vu : c'est un édifice antique. Voilà quels sont les temples, grands ou anciens, répandus dans la Syrie.


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Dernière mise à jour : 14/05/2009