HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Dialogue des courtisanes

Dialogue 9

  Dialogue 9

[9,0] ΔΟΡΚΑΣ ΚΑΙ ΠΑΝΝΥΧΙΣ ΚΑΙ ΦΙΛΟΣΤΡΑΤΟΣ ΚΑΙ ΠΟΛΕΜΩΝ. [9,0] DORCAS, PANNYCHIS, PRILOSTRATE, POLÉMON.
[9,1] ΔΟΡΚΑΣ. Ἀπολώλαμεν, κεκτημένη, ἀπολώλαμεν, Πολέμων ἀπὸ στρατιᾶς ἀνέστρεψε πλουτῶν, ὥς φασιν· ἑώρακα δὲ κἀγὼ αὐτὸν ἐφεστρίδα περιπόρφυρον ἐμπεπορπημένον καὶ ἀκολούθους ἅμα πολλούς. καὶ οἱ φίλοι ὡς εἶδον, συνέθεον ἐπ´ αὐτὸν ἀσπασόμενοι· ἐν τοσούτῳ δὲ τὸν θεράποντα ἰδοῦσα κατόπιν ἑπόμενον, ὃς συναποδεδημήκει μετ´ αὐτοῦ, ἠρόμην καί, Εἰπέ μοι, ἔφην, Παρμένων, ἀσπασαμένη πρότερον αὐτόν, πῶς ἡμῖν ἐπράξατε καὶ εἴ τι ἄξιον τῶν πολέμων ἔχοντες ἐπανεληλύθατε. ΠΑΝΝΥΧΙΣ. Οὐκ ἔδει τοῦτο εὐθύς, ἀλλ´ ἐκεῖνα, ὅτι μὲν ἐσώθητε, πολλὴ χάρις τοῖς θεοῖς, καὶ μάλιστα τῷ ξενίῳ Διὶ καὶ Ἀθηνᾷ στρατίᾳ· δέσποινα δὲ ἐπυνθάνετο ἀεὶ τί πράττοιτε καὶ ἔνθα εἴητε. εἰ δὲ καὶ τοῦτο προσέθηκας, ὡς καὶ ἐδάκρυε καὶ ἀεὶ ἐμέμνητο Πολέμωνος, ἄμεινον ἦν παρὰ πολύ. [9,1] DORCAS. C'est fait de nous, maîtresse, c'est fait de nous ! Polémon est revenu de la guerre tout cousu d'or, dit-on. Je l'ai vu passer, vêtu d'un manteau de pourpre que retenait une agrafe d'or, et suivi d'un grand nombre de valets. Dès que ses amis l'ont aperçu, ils sont accourus l'embrasser. En ce moment j'ai avisé derrière lui le garçon qui l'avait accompagné dans la dernière campagne, je l'ai abordé, et le saluant la première : "Eh bien, Parménon, lui ai-je dit, comment cela va-t-il pour nous ? Qu'est-ce que vous nous rapportez de bon de la guerre ?" PANNYCHIS. Il ne fallait pas lui dire cela tout de suite, mais : "Ah ! vous voilà sains et saufs ! Grâces en soient rendues aux dieux, et surtout à Jupiter hospitalier et à Minerve guerrière ! Ma maîtresse me demandait tous les jours ce que vous faisiez, où vous étiez." Si même tu avais ajouté : "Elle a pleuré, elle n'a fait que penser à Polémon", c'eût été encore mieux.
[9,2] ΔΟΡΚΑΣ. Προεῖπον εὐθὺς ἐν ἀρχῇ ἅπαντα· πρὸς δὲ σὲ οὐκ ἂν εἶπον, ἀλλὰ ἤκουσα ἐβουλόμην εἰπεῖν. ἐπεὶ πρός γε Παρμένοντα οὕτως ἠρξάμην· που, Παρμένων, ἐβόμβει τὰ ὦτα ὑμῖν; ἀεὶ γὰρ ἐμέμνητο κεκτημένη μετὰ δακρύων, καὶ μάλιστα εἴ τις ἐληλύθει ἐκ τῆς μάχης καὶ πολλοὶ τεθνάναι ἐλέγοντο, ἐσπάραττε τότε τὰς κόμας καὶ τὰ στέρνα ἐτύπτετο καὶ ἐπένθει πρὸς τὴν ἀγγελίαν ἑκάστην. ΠΑΝΝΥΧΙΣ. Εὖ γε, Δορκάς, οὕτως ἐχρῆν. ΔΟΡΚΑΣ. Εἶτα ἑξῆς μετ´ οὐ πολὺ ἠρόμην ἐκεῖνα. δέ, Πάνυ λαμπρῶς, φησίν, ἀνεστρέψαμεν. ΠΑΝΝΥΧΙΣ. Οὕτως κἀκεῖνος οὐδὲν προειπών, ὡς ἐμέμνητό μου Πολέμων ἐπόθει ηὔχετο ζῶσαν καταλαβεῖν; ΔΟΡΚΑΣ. Καὶ μάλα πολλὰ τοιαῦτα ἔλεγε. τὸ δ´ οὖν κεφάλαιον ἐξήγγειλε πλοῦτον πολύν, χρυσόν, ἐσθῆτα, ἀκολούθους, ἐλέφαντα· τὸ μὲν γὰρ ἀργύριον μηδὲ ἀριθμῷ ἄγειν αὐτόν, ἀλλὰ μεδίμνῳ ἀπομεμετρημένον πολλοὺς μεδίμνους. εἶχε δὲ καὶ αὐτὸς Παρμένων δακτύλιον ἐν τῷ μικρῷ δακτύλῳ, μέγιστον, πολύγωνον, καὶ ψῆφος ἐνεβέβλητο τῶν τριχρώμων, ἐρυθρά τε ἦν ἐπιπολῆς. εἴασα δ´ οὖν αὐτὸν ἐθέλοντά μοι διηγεῖσθαι ὡς τὸν Ἅλυν διέβησαν καὶ ὡς ἀπέκτειναν Τιριδάταν τινὰ καὶ ὡς διέπρεψεν Πολέμων ἐν τῇ πρὸς Πισίδας μάχῃ· ἀπέδραμόν σοι ταῦτα προσαγγελοῦσα, ὡς περὶ τῶν παρόντων σκέψαιο. εἰ γὰρ ἐλθὼν Πολέμωνἥξει γὰρ πάντως ἀποσεισάμενος τοὺς γνωρίμουςἀναπυθόμενος εὕροι τὸν Φιλόστρατον ἔνδον παρ´ ἡμῖν, τί οἴει ποιήσειν αὐτόν; [9,2] DORCAS. C'est ce que j'avais commencé par lui dire, mais je ne voulais pas vous le répéter, ayant hâte de vous rapporter ce que j'ai appris. Quand je fus auprès de Parménon : "Parménon, lui dis-je, est-ce que les oreilles ne vous tintaient pas ? Ma maîtresse ne parlait que de vous et toujours en pleurant, surtout quand il revenait quelqu'un d'un combat où l'on disait qu'il y avait eu beaucoup de monde de tué ; elle s'arrachait les cheveux, se meurtrissait la poitrine et fondait en larmes à chaque nouvelle." PANNYCHIS. Très bien, Dorcas. Voilà ce qu'il fallait. DORCAS. Un instant après je lui ai fait la question que je vous ai dite. Alors lui : "Nous revenons, dit-il, superbes !" PANNYCHIS. Comment ! Son premier mot n'a pas été que Polémon se souvenait encore de moi, qu'il désirait me retrouver vivante ? DORCAS. Il m'a dit toutes sortes de choses de ce genre, mais l'essentiel, c'est qu'il m'a parlé de richesses immenses, d'or, d'étoffes, d'esclaves, d'ivoire, ils apportent de l'argent non plus compté, mais mesuré au médimne, des médimnes entiers. Parménon a lui-même au petit doigt un anneau énorme, taillé à facettes, avec une pierre tricolore, d'un rouge fort vif. Je l'ai laissé me racontant comment, après avoir traversé l'Halys, ils avaient tué Tiridate, et comment Polémon s'était comporté dans une rencontre avec les Pisides, et je suis venue tout courant vous faire part de ces nouvelles, afin que vous preniez un parti dans la circonstance. En effet, si Polémon arrive ici (or, il va venir aussitôt débarrassé de ses amis), s'il apprend ce qui s'y passe, et s'il rencontre Philostrate, que fera-t-il, pensez-vous ?
[9,3] ΠΑΝΝΥΧΙΣ. Ἐξευρίσκωμεν, Δορκάς, ἐκ τῶν παρόντων σωτήριον· οὔτε γὰρ τοῦτον ἀποπέμψαι καλὸν τάλαντον ἔναγχος δεδωκότα καὶ τἆλλα ἔμπορον ὄντα καὶ πολλὰ ὑπισχνούμενον, οὔτε Πολέμωνα τοιοῦτον ἐπανήκοντα χρήσιμον μὴ παραδέχεσθαι· προσέτι γὰρ καὶ ζηλότυπός ἐστιν, ὃς καὶ πενόμενος ἔτι πολὺ ἀφόρητος ἦν· νῦν δὲ τί ἐκεῖνος οὐκ ἂν ποιήσειεν; ΔΟΡΚΑΣ. Ἀλλὰ καὶ προσέρχεται. ΠΑΝΝΥΧΙΣ. Ἐκλύομαι, Δορκάς, ἀπὸ τῆς ἀπορίας καὶ τρέμω. ΔΟΡΚΑΣ. Ἀλλὰ καὶ Φιλόστρατος προσέρχεται. ΠΑΝΝΥΧΙΣ. Τίς γένωμαι; πῶς ἄν με γῆ καταπίοι; [9,3] PANNYCHIS. Cherchons, Dorcas, à sortir d'embarras. Il n'est pas honnête de mettre à la porte Philostrate, qui m'a donné l'autre jour un talent. C'est, d'ailleurs, un marchand qui m'a fait de belles promesses. D'un autre côté, je perdrais beaucoup à ne pas recevoir Polémon qui revient si superbe. En outre il est jaloux, insupportable, quand il était pauvre, que ne fera-t-il pas aujourd’hui ! DORCAS. Le voici qui arrive ! PANNYCHIS. Ah ! je me trouve mal, Dorcas !... Je ne sais que faire. Je tremble !... DORCAS. Voilà aussi Philostrate. PANNYCHIS. Que devenir ? Je voudrais être à cent pieds sous terre !
[9,4] ΦΙΛΟΣΤΡΑΤΟΣ. Τί οὐ πίνομεν, Παννυχί; ΠΑΝΝΥΧΙΣ. Ἄνθρωπε, ἀπολώλεκάς με. σὺ δὲ χαῖρε, Πολέμων, χρόνιος φανείς. ΠΟΛΕΜΩΝ. Οὗτος οὖν τίς ἐστιν προσιὼν ὑμῖν; σιωπᾷς; εὖ γε· οἴχου, Παννυχί. ἐγὼ δὲ πεμπταῖος ἐκ Πυλῶν διέπτην ἐπειγόμενος ἐπὶ τοιαύτην γυναῖκα. καὶ δίκαια μέντοι πέπονθα, καίτοι χάριν ἔχων· οὐκέτι γὰρ ἁρπασθήσομαι ὑπὸ σοῦ. ΦΙΛΟΣΤΡΑΤΟΣ. Σὺ δὲ τίς εἶ, βέλτιστε; ΠΟΛΕΜΩΝ. Ὅτι Πολέμων Στειριεὺς Πανδιονίδος φυλῆς, ἀκούεις· χιλιαρχήσας τὸ πρῶτον, νῦν δὲ ἐξαναστήσας πεντακισχιλίαν ἀσπίδα, ἐραστὴς Παννυχίδος, ὅτε ᾤμην ἔτι ἀνθρώπινα φρονεῖν αὐτήν. ΦΙΛΟΣΤΡΑΤΟΣ. Ἀλλὰ τὰ νῦν σοι, ξεναγέ, Παννυχὶς ἐμή ἐστι, καὶ τάλαντον εἴληφε, λήψεται δὲ ἤδη καὶ ἕτερον, ἐπειδὰν τὰ φορτία διαθώμεθα. καὶ νῦν ἀκολούθει μοι, Παννυχί, τοῦτον δὲ παρ´ Ὀδρύσαις χιλιαρχεῖν ἔα. ΠΟΛΕΜΩΝ. Ἐλευθέρα μέν ἐστι καὶ ἀκολουθήσει, ἢν ἐθέλῃ. ΠΑΝΝΥΧΙΣ. Τί ποιῶ, Δορκάς; ΔΟΡΚΑΣ. Εἰσιέναι ἄμεινον, ὀργιζομένῳ οὐχ οἷόν τε παρεῖναι Πολέμωνι, καὶ μᾶλλον ἐπιταθήσεται ζηλοτυπῶν. ΠΑΝΝΥΧΙΣ. Εἰ θέλεις, εἰσίωμεν. [9,4] PHILOSTRATE. Pourquoi ne pas nous mettre à boire, Pannycchis ? PANNYCHIS. Malheureux ! tu me perds ! ... Bonjour, Polémon. Comme il y a longtemps qu'on ne vous a vu ! POLÉMON. Quel est cet homme qui vient d'entrer chez vous ? Vous ne répondez pas ! Eh bien, va te promener, Pannychis ! Moi qui accours de Pylos ici en cinq jours, pour retrouver cette femme ! Ce qui m'arrive est bien fait, et je t’en remercie. Désormais tu ne me pilleras plus. PHILOSTRATE. Tiens ! Qui êtes-vous donc, mon ami ? POLÉMON. Avez-vous entendu parler d'un certain Polémon de Stiriée, de la tribu de Pandion, jadis chiliarque, aujourd'hui capitaine de cinq mille hommes, amant de Pannychis, quand je la croyais raisonnable ? PHILOSTRATE. Eh bien, seigneur capitaine de mercenaires, maintenant Pannychis est à moi. Elle a reçu un talent, et elle en recevra bientôt un autre, dès que j'aurai placé mes marchandises. Allons! suis-moi, Pannychis, laisse ce capitaine conduire ses mille hommes chez les Odryses. DORCAS. Elle est bien libre de le suivre, si elle veut. PANNYCHIS. Que faire, Dorcas ? DORCAS. Le mieux est de rentrer chez vous. Polémon est trop en colère pour que vous restiez ici. Et puis sa jalousie ne fera que s'accroître. PANNYCHIS. Puisque tu le veux, rentrons.
[9,5] ΠΟΛΕΜΩΝ. Ἀλλὰ προλέγω ὑμῖν ὅτι τὸ ὕστατον πίεσθε τήμερον, μάτην ἐγὼ τοσούτοις φόνοις ἐγγεγυμνασμένος πάρειμι. τοὺς Θρᾷκας, Παρμένων· ὡπλισμένοι ἡκέτωσαν ἐμφράξαντες τὸν στενωπὸν τῇ φάλαγγι· ἐπὶ μετώπου μὲν τὸ ὁπλιτικόν, παρ´ ἑκάτερα δὲ οἱ σφενδονῆται καὶ τοξόται, οἱ δὲ ἄλλοι κατόπιν. ΦΙΛΟΣΤΡΑΤΟΣ. Ὡς βρεφυλλίοις ταῦτα, μισθοφόρε, ἡμῖν λέγεις καὶ μορμολύττῃ. σὺ γὰρ ἀλεκτρυόνα πώποτε ἀπέκτεινας πόλεμον εἶδες; ἐρυμάτιον ἐφρούρεις τάχα διμοιρίτης ὤν, ἵνα καὶ τοῦτο προσχαρίσωμαί σοι. ΠΟΛΕΜΩΝ. Καὶ μὴν εἴσῃ μετ´ ὀλίγον, ἐπειδὰν προσιόντας ἡμᾶς ἐπὶ δόρυ θεάσῃ στίλβοντας τοῖς ὅπλοις. ΦΙΛΟΣΤΡΑΤΟΣ. Ἥκετε μόνον συσκευασάμενοι. ἐγὼ δὲ καὶ Τίβειος οὗτοςμόνος γὰρ οὗτος ἕπεταί μοιβάλλοντες ὑμᾶς λίθοις τε καὶ ὀστράκοις οὕτω διασκεδάσομεν, ὡς μηδὲ ὅποι οἴχεσθε ἔχοιτε εἰδέναι. [9,5] POLÉMON. Très bien ! Mais je vous dis que c'est la dernière fois que vous boirez ensemble. Ce n'est pas pour rien que je me suis fait la main par d'épouvantables massacres. Holà ! mes Thraces, Parménon ! En avant ! Que leur phalange occupe l'entrée de la rue ! Sur le front les hoplites, de chaque côté les frondeurs et les archers, le reste à l'arrière-garde ! PHILOSTRATE. Ah ! mercenaire, tu nous crois des petits enfants ! Ohé ! beau masque! Mais tu n'as jamais tué un poulet! As-tu vu la guerre, seulement? Tu as peut-être été chef d'un corps de garde, à la tête d'une compagnie, et encore je te fais la part belle. POLÉMON. Tu en sauras des nouvelles, quand tu nous verras la lance en main, avec nos armes bien fourbies. PHILOSTRATE. Viens donc ici en ordre de bataille, Moi et Tibius, mon unique valet, nous allons vous recevoir à coups de pierres et de coquilles d'huîtres, et, pressés de fuir, vous ne saurez plus où vous fourrer.


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Dernière mise à jour : 27/05/2009