HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Dialogue des courtisanes

Dialogue 14

  Dialogue 14

[14,0] ΔΩΡΙΩΝ ΚΑΙ ΜΥΡΤΑΛΗ. [14,0] DORION ET MYRTALE.
[14,1] ΔΩΡΙΩΝ. Νῦν με ἀποκλείεις, Μυρτάλη, νῦν, ὅτε πένης ἐγενόμην διὰ σέ, ὅτε δέ σοι τοσαῦτα ἐκόμιζον, ἐρώμενος, ἀνήρ, δεσπότης, πάντ´ ἦν ἐγώ. ἐπεὶ δ´ ἐγὼ μὲν αὖος ἤδη ἀκριβῶς, σὺ δὲ τὸν Βιθυνὸν ἔμπορον εὕρηκας ἐραστήν, ἀποκλείομαι μὲν ἐγὼ καὶ πρὸ τῶν θυρῶν ἕστηκα δακρύων, δὲ τῶν νυκτῶν φιλεῖται καὶ μόνος ἔνδον ἐστὶ καὶ παννυχίζεται, καὶ κυεῖν φῂς ἀπ´ αὐτοῦ. ΜΥΡΤΑΛΗ. Ταῦτά με ἀποπνίγει, Δωρίων, μάλιστα ὁπόταν λέγῃς ὡς πολλὰ ἔδωκας καὶ πένης γεγένησαι δι´ ἐμέ. λόγισαι γοῦν ἅπαντα ἐξ ἀρχῆς ὁπόσα μοι ἐκόμισας. [14,1] DORION. Maintenant tu me mets à la porte, Myrtale, maintenant que je suis devenu pauvre par toi ? Quand je te faisais ces beaux présents, j'étais ton amant, ton mari, ton maître. J’étais tout pour toi. Aujourd'hui que je suis complètement à sec, et que tu as trouvé pour amant un marchand bithynien, je suis mis à la porte. Je reste à pleurer sur le seuil tandis qu'il est le bien- aimé de tes nuits, seul admis à l'intérieur, vivant en liesse, jusqu'au matin, et tu prétends être enceinte de ses oeuvres. MYRTALE. Tout cela me suffoque, Dorion, et surtout lorsque je t'entends dire que tu m'as fait de grands présents, et que c'est pour moi que tu t'es ruiné. Compte tout ce que tu m'as donné, depuis que nous avons fait connaissance.
[14,2] ΔΩΡΙΩΝ. Εὖ γε, Μυρτάλη, λογισώμεθα. ὑποδήματα ἐκ Σικυῶνος τὸ πρῶτον δύο δραχμῶν· τίθει δύο δραχμάς. ΜΥΡΤΑΛΗ. Ἀλλ´ ἐκοιμήθης νύκτας δύο. ΔΩΡΙΩΝ. Καὶ ὁπότε ἧκον ἐκ Συρίας, ἀλάβαστρον μύρου ἐκ Φοινίκης, δύο καὶ τοῦτο δραχμῶν νὴ τὸν Ποσειδῶ. ΜΥΡΤΑΛΗ. Ἐγὼ δέ σοι ἐκπλέοντι τὸ μικρὸν ἐκεῖνο χιτώνιον τὸ μέχρι τῶν μηρῶν, ὡς ἔχοις ἐρέττων, Ἐπιούρου τοῦ πρωρέως ἐκλαθομένου αὐτὸ παρ´ ἡμῖν, ὁπότε ἐκάθευδε παρ´ ἐμοί. ΔΩΡΙΩΝ. Ἀπέλαβεν αὐτὸ γνωρίσας Ἐπίουρος πρῴην ἐν Σάμῳ μετὰ πολλῆς γε, θεοί, τῆς μάχης. κρόμμυα δὲ ἐκ Κύπρου καὶ σαπέρδας πέντε καὶ πέρκας τέτταρας, ὁπότε κατεπλεύσαμεν ἐκ Βοσπόρου, ἐκόμισά σοι. τί οὖν; καὶ ἄρτους ὀκτὼ ναυτικοὺς ἐν γυργάθῳ ξηροὺς καὶ ἰσχάδων βῖκον ἐκ Καρίας καὶ ὕστερον ἐκ Πατάρων σανδάλια ἐπίχρυσα, ἀχάριστε· καὶ τυρόν ποτε μέμνημαι τὸν μέγαν ἐκ Γυθίου. ΜΥΡΤΑΛΗ. Πέντε ἴσως δραχμῶν, Δωρίων, πάντα ταῦτα. [14,2] DORION. Eh dieu, oui, Myrtale, comptons. Premièrement des souliers de Sicyone, deux drachmes. Mets deux drachmes. MYRTALE. C'est vrai, mais tu as couché deux nuits. DORION. A mon retour de Syrie, un vase d'albâtre rempli de parfums de Phénicie ! Deux drachmes encore, par Neptune ! MYRTALE. Et moi, ne t'ai-je pas donné, à ton départ, cette petite tunique qui descend jusqu'aux cuisses, pour te servir quand tu rames, et qu'a oubliée chez moi Epiurus, le timonier, un jour qu'il avait couché ici ? DORION. Il me l’a bien reprise, ton Epiurus qui l'avait reconnue sur moi, à Santon, et après une longue lutte, bons dieux ! Moi, je t'ai apporté des oignons de Chypre, cinq anchois et quatre perches, lorsque nous sommes revenus du Bosphore. Qu'est-ce qu'il y a en outre ? Ah ! huit biscuits de mer dans leur corbillon, un cabas de figues de Carie, et dernièrement des sandales dorées de Patare, vilaine ingrate. J'allais oublier un superbe fromage de Gythium. MYRTALE. Tout cela, Dorion, fait bien quelque chose comme cinq drachmes.
[14,3] ΔΩΡΙΩΝ. Μυρτάλη, ὅσα ναύτης ἄνθρωπος ἐδυνάμην μισθοῦ ἐπιπλέων. νῦν γὰρ ἤδη τοίχου ἄρχω τοῦ δεξιοῦ καὶ σὺ ἡμῶν ὑπερορᾷς, πρῴην δὲ ὁπότε τὰ Ἀφροδίσια ἦν, οὐχὶ δραχμὴν ἔθηκα πρὸ τοῖν ποδοῖν τῆς Ἀφροδίτης σοῦ ἕνεκεν ἀργυρᾶν; καὶ πάλιν τῇ μητρὶ εἰς ὑποδήματα δύο δραχμὰς καὶ Λυδῇ ταύτῃ πολλάκις εἰς τὴν χεῖρα νῦν μὲν δύο, νῦν δὲ τέτταρας ὀβολούς. ταῦτα πάντα συντεθέντα οὐσία ναύτου ἀνδρὸς ἦν. ΜΥΡΤΑΛΗ. Τὰ κρόμμυα καὶ οἱ σαπέρδαι, Δωρίων; ΔΩΡΙΩΝ. Ναί· οὐ γὰρ εἶχον πλείω κομίζειν· οὐ γὰρ ἂν ἤρεττον, εἴ γε πλουτῶν ἐτύγχανον. τῇ μητρὶ δὲ οὐδὲ κεφαλίδα μίαν σκορόδου ἐκόμισα πώποτε. ἡδέως δ´ ἂν ἔμαθον ἅτινά σοι παρὰ Βιθυνοῦ τὰ δῶρα. ΜΥΡΤΑΛΗ. Τουτὶ πρῶτον ὁρᾷς τὸ χιτώνιον; ἐκεῖνος ἐπρίατο, καὶ τὸν ὅρμον τὸν παχύτερον. ΔΩΡΙΩΝ. Ἐκεῖνος; ᾔδειν γάρ σε πάλαι ἔχουσαν. ΜΥΡΤΑΛΗ. Ἀλλ´ ὃν ᾔδεις, πολὺ λεπτότερος ἦν καὶ σμαράγδους οὐκ εἶχε. καὶ ἐλλόβια ταυτὶ καὶ δάπιδα, καὶ πρῴην δύο μνᾶς, καὶ τὸ ἐνοίκιον κατέβαλεν ὑπὲρ ἡμῶν, οὐ σάνδαλα Παταρικὰ καὶ τυρὸν Γυθιακὸν καὶ φληνάφους. [14,3] DORION. Ah ! Myrtale, c'était tout ce que pouvait t'apporter un pauvre marin à solde. Il n'y a pas longtemps que je commande le flanc droit du navire, et tu me dédaignes. Mais tout récemment, aux Aphrodisiaques, n'ai-je pas déposé à ton intention une drachme d'argent aux pieds de Vénus ? J'ai, de plus, donné deux drachmes à ta mère, pour s’acheter une chaussure, et je glisse souvent dans la main de cette Lydé deux on trois oboles. Le tout additionné fait la fortune d'un matelot. MYRTALE. Des oignons et des anchois, Dorion ? DORION. Certainement : je ne pouvais pas te donner davantage. Je ne serais pas matelot, si j'étais riche. Ma mère, je ne lui ai jamais apporté même une tête d'ail. Je voudrais bien savoir maintenant les cadeaux que tu as reçus de ton Bithynien. MYRTALE. D'abord la robe que voici. Il me l'a achetée, et puis ce gros collier.
[14,4] ΔΩΡΙΩΝ Ἀλλὰ ἐκεῖνο οὐ λέγεις, οἵῳ ὄντι συγκαθεύδεις αὐτῷ; ἔτη μὲν ὑπὲρ τὰ πεντήκοντα πάντως, ἀναφαλαντίας καὶ τὴν χρόαν οἷος κάραβος. οὐδὲ τοὺς ὀδόντας αὐτοῦ ὁρᾷς; αἱ μὲν γὰρ χάριτες, Διοσκόρω, πολλαί, καὶ μάλιστα ὁπόταν ᾄδῃ καὶ ἁβρὸς εἶναι θέλῃ, ὄνος αὐτολυρίζων, φασίν. ἀλλὰ ὄναιο αὐτοῦ ἀξία γε οὖσα καὶ γένοιτο ὑμῖν παιδίον ὅμοιον τῷ πατρί, ἐγὼ δὲ καὶ αὐτὸς εὑρήσω Δελφίδα Κυμβάλιόν τινα τῶν κατ´ ἐμὲ τὴν γείτονα ὑμῶν τὴν αὐλητρίδα πάντως τινά. δάπιδας δὲ καὶ ὅρμους καὶ διμναῖα μισθώματα οὐ πάντες ἔχομεν. ΜΥΡΤΑΛΗ. μακαρία ἐκείνη, ἥτις ἐραστὴν σέ, Δωρίων, ἕξει· κρόμμυα γὰρ αὐτῇ οἴσεις ἐκ Κύπρου καὶ τυρόν, ὅταν ἐκ Γυθίου καταπλέῃς. [14,4] DORION. Ce collier ? Mais je te le connaissais depuis longtemps. MYRTALE. Celui que tu m'as vu était bien plus mince et n'avait pas d'émeraudes. Vois encore ces pendants d'oreilles, ce tapis : dernièrement c'étaient deux mines. Il a aussi payé notre loyer. Ce ne sont pas là sandales de Patare, fromage de Gythium et autres babioles. DORION. Mais tu ne nous dis pas comment est fait ce bel amoureux avec qui tu couches, un homme qui a passé la cinquantaine, complètement chauve et au teint de langouste. As-tu vu ses dents ? Ô Dioscures ! le gracieux personnage, surtout lorsqu'il chante et qu'il fait le joli ! Un âne jouant de la lyre, comme dit le proverbe ! Jouis-en donc à ton gré, tu en es bien digne. Puisse-t-il naître de vous deux un poupon qui ressemble à son père ! Moi, je trouverai sans peine quelque Delphis, quelque Cymbalium de ma condition ou notre voisine, la joueuse de flûte, ou toute autre enfin. Des tapis, des colliers, des présents de deux mines, nous n'en avons pas tous à donner. MYRTALE. Heureuse la belle qui t'aura pour amant, Dorion ! Tu lui apporteras des oignons de Chypre et du fromage, quand tu reviendras de Gythium.


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Dernière mise à jour : 27/05/2009