|
[29] καὶ ὁ Ἥλιος φανεὶς ἰᾶται τὴν πήρωσιν, καὶ
ὁ Ἥφαιστος Λημνόθεν ἐπισκοπεῖ τὸ ἔργον.
| [29] Le Soleil se lève, guérit la cécité d'Orion, et Vulcain assiste à cette scène
de son île de Lemnos.
| [30] Ὀδυσσεὺς τὸ μετὰ τοῦτο δῆθεν μεμηνώς, ἅτε
συστρατεύειν τοῖς Ἀτρείδαις μὴ θέλων· πάρεισι
δὲ οἱ πρέσβεις ἤδη καλοῦντες. καὶ τὰ μὲν τῆς
ὑποκρίσεως πιθανὰ πάντα, ἡ ἀπήνη, τὸ τῶν
ὑπεζευγμένων ἀσύμφωνον, ἡ ἄνοια τῶν δρωμένων·
ἐλέγχεται δὲ ὅμως τῷ βρέφει· Παλαμήδης γὰρ
ὁ τοῦ Ναυπλίου συνεὶς τὸ γιγνόμενον, ἁρπάσας
τὸν Τηλέμαχον ἀπειλεῖ φονεύσειν πρόκωπον
ἔχων τὸ ξίφος, καὶ πρὸς τὴν τῆς μανίας ὑπόκρισιν
ὀργὴν καὶ οὗτος ἀνθυποκρίνεται. ὁ δὲ
Ὀδυσσεὺς πρὸς τὸν φόβον τοῦτον σωφρονεῖ
καὶ πατὴρ γίγνεται καὶ λύει τὴν ὑπόκρισιν.
| [30] Plus loin, Ulysse contrefait l'insensé pour ne pas accompagner les Atrides
dans leur expédition. Les ambassadeurs l'invitent à partir. Tous les détails de cette
folie simulée sont parfaits, la charrue, la bizarrerie de l'attelage, l'ignorance de ce
qui se passe. Il est trahi par sa tendresse pour son petit enfant. Palamède, fils de
Nauplias, soupçonnant la vérité, saisit Télémaque et menace de le tuer : il tient son
épée nue, et oppose une fureur feinte à cette folie prétendue. Le péril de son fils
rappelle Ulysse au bon sens, il redevient père et laisse de côté toute dissimulation.
| [31] Ὑστάτη δὲ ἡ Μήδεια γέγραπται τῷ ζήλῳ
διακαής, τὼ παῖδε ὑποβλέπουσα καί τι δεινὸν
ἐννοοῦσα· ἔχει γοῦν ἤδη τὸ ξίφος, τὼ δ´ ἀθλίω
καθῆσθον γελῶντε, μηδὲν τῶν μελλόντων εἰδότε,
καὶ ταῦτα ὁρῶντε τὸ ξίφος ἐν ταῖν χεροῖν.
| [31] Médée est le sujet du dernier tableau. Elle paraît enflammée de jalousie,
jette un regard sombre sur ses enfants et semble méditer quelque dessein terrible.
Elle tient déjà son épée. Les deux pauvres petits sont devant elle, ils rient et ne se
doutent de rien, quoiqu'ils voient l'épée entre les mains de leur mère.
| [32] Ταῦτα πάντα, ὦ ἄνδρες δικασταί, οὐχ
ὁρᾶτε ὅπως ἀπάγει μὲν τὸν ἀκροατὴν καὶ πρὸς
τὴν θέαν ἀποστρέφει, μόνον δὲ καταλείπει τὸν
λέγοντα; καὶ ἔγωγε διεξῆλθον αὐτά, οὐχ ἵνα τὸν
ἀντίδικον τολμηρὸν ὑπολαβόντες καὶ θρασύν, εἰ
τοῖς οὕτω δυσκόλοις ἑαυτὸν ἑκὼν φέρων ἐπέβαλεν,
καταγνῶτε καὶ μισήσητε καὶ ἐπὶ τῶν λόγων
ἐγκαταλίπητε, ἀλλ´ ἵνα μᾶλλον αὐτῷ συναγωνίσησθε
καὶ ὡς οἷόν τε καταμύοντες ἀκούητε τῶν
λεγομένων, λογιζόμενοι τοῦ πράγματος τὴν δυσχέρειαν·
μόλις γὰρ ἂν οὕτω δυνηθείη οὐ δικασταῖς
ἀλλὰ συναγωνισταῖς ὑμῖν χρησάμενος μὴ παντάπασιν
ἀνάξιος τῆς τοῦ οἴκου πολυτελείας νομισθῆναι.
εἰ δὲ ὑπὲρ ἀντιδίκου ταῦτα δέομαι, μὴ θαυμάσητε· ὑπὸ
γὰρ τοῦ τὸν οἶκον φιλεῖν καὶ τὸν ἐν αὐτῷ λέγοντα, ὅστις ἂν ᾖ,
βουλοίμην ἂν εὐδοκιμεῖν.
| [32] Ne voyez-vous pas, citoyens juges, comme ces objets charment tous les
auditeurs, comme ils attirent leurs yeux.
L'orateur va bientôt rester seul. Et cependant, si je vous parle ainsi, ce n'est pas
pour que vous taxiez mon adversaire de témérité et d'audace, pour s'être jeté de
lui-même dans une entreprise si périlleuse ni pour que vous le condamniez avec un
sentiment de haine et en l'abandonnant au milieu de son discours. Je veux, au
contraire, que vous le secondiez de tout votre pouvoir, en fermant, s'il se peut, les
yeux, afin de mieux l'entendre, et en songeant aux difficultés de sa tâche. Il lui
serait, en effet, impossible, lors même qu'il ne vous aurait pas pour juges, mais
pour alliés, de ne pas paraître au-dessous de cette magnifique demeure. Et si je
vous fais cette demande pour un adversaire, n'en soyez pas surpris : l'amour que
ce séjour m'inspire, me fait souhaiter que celui qui vient y parler, quel qu'il soit, y
recueille des applaudissements."
| | |