HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Anacharsis ou des exercices du corps

Paragraphes 37-38

  Paragraphes 37-38

[37] Καίτοι τί ἂν πάθοις, εἰ θεάσαιο καὶ ὀρτύγων καὶ ἀλεκτρυόνων ἀγῶνας παρ´ ἡμῖν καὶ σπουδὴν ἐπὶ τούτοις οὐ μικράν; γελάσῃ δῆλον ὅτι, καὶ μάλιστα ἢν μάθῃς ὡς ὑπὸ νόμῳ αὐτὸ δρῶμεν καὶ προστέτακται πᾶσι τοῖς ἐν ἡλικίᾳ παρεῖναι καὶ ὁρᾶν τὰ ὄρνεα διαπυκτεύοντα μέχρι τῆς ἐσχάτης ἀπαγορεύσεως; ἀλλ´ οὐδὲ τοῦτο γελοῖον· ὑποδύεται γάρ τις ἠρέμα ταῖς ψυχαῖς ὁρμὴ εἰς τοὺς κινδύνους, ὡς μὴ ἀγεννέστεροι καὶ ἀτολμότεροι φαίνοιντο τῶν ἀλεκτρυόνων μηδὲ προαπαγορεύοιεν ὑπὸ τραυμάτων καμάτου του ἄλλου δυσχεροῦς. Τὸ δὲ δὴ ἐν ὅπλοις πειρᾶσθαι αὐτῶν καὶ ὁρᾶν τιτρωσκομένουςἄπαγε· θηριῶδες γὰρ καὶ δεινῶς σκαιὸν καὶ προσέτι γε ἀλυσιτελὲς ἀποσφάττειν τοὺς ἀρίστους καὶ οἷς ἄν τις ἄμεινον χρήσαιτο κατὰ τῶν δυσμενῶν. [37] Cependant que dirais-tu, si tu voyais aussi chez nous les combats de cailles et de coqs et l'empressement qu'on y apporte? Tu en rirais évidemment, surtout si tu savais que c'est en vertu d'une loi que nous agissons ainsi et qu'il est prescrit à tous ceux qui sont en âge de porter les armes d'y assister et de voir ces oiseaux se battre jusqu'à l'épuisement suprême. Mais il n'y a rien ici non plus de risible. L'amour du danger se glisse insensiblement dans les âmes; on ne veut pas paraître moins brave et moins hardi que les coqs, ni se laisser abattre par les blessures, la fatigue ou quelque autre souffrance. Mais donner des armes à nos jeunes gens pour les éprouver et les voir blessés, ah ! non, pas cela. C'est bestial et terriblement cruel, et par-dessus le marché, il est inutile d'égorger les meilleurs citoyens, qu'on peut mieux employer contre les ennemis.
[38] Ἐπεὶ δὲ φής, Ἀνάχαρσι, καὶ τὴν ἄλλην Ἑλλάδα ἐπελεύσεσθαι, μέμνησο ἤν ποτε καὶ εἰς Λακεδαίμονα ἔλθῃς, μὴ καταγελάσαι μηδὲ ἐκείνων μηδὲ οἴεσθαι μάτην πονεῖν αὐτούς, ὁπόταν σφαίρας πέρι ἐν τῷ θεάτρῳ συμπεσόντες παίωσιν ἀλλήλους εἰς χωρίον εἰσελθόντες ὕδατι περιγεγραμμένον, εἰς φάλαγγα διαστάντες, τὰ πολεμίων ἀλλήλους ἐργάζωνται γυμνοὶ καὶ αὐτοί, ἄχρις ἂν ἐκβάλωσι τοῦ περιγράμματος τὸ ἕτερον σύνταγμα οἱ ἕτεροι, τοὺς κατὰ Λυκοῦργον οἱ καθ´ Ἡρακλέα ἔμπαλιν, συνωθοῦντες εἰς τὸ ὕδωρ· τὸ γὰρ ἀπὸ τούτου εἰρήνη λοιπὸν καὶ οὐδεὶς ἂν ἔτι παίσειε. μάλιστα δὲ ἢν ὁρᾷς μαστιγουμένους αὐτοὺς ἐπὶ τῷ βωμῷ καὶ αἵματι ῥεομένους, πατέρας δὲ καὶ μητέρας παρεστώσας οὐχ ὅπως ἀνιωμένας ἐπὶ τοῖς γιγνομένοις ἀλλὰ καὶ ἀπειλούσας, εἰ μὴ ἀντέχοιεν πρὸς τὰς πληγάς, καὶ ἱκετευούσας ἐπὶ μήκιστον διαρκέσαι πρὸς τὸν πόνον καὶ ἐγκαρτερῆσαι τοῖς δεινοῖς. πολλοὶ γοῦν καὶ ἐναπέθανον τῷ ἀγῶνι μὴ ἀξιώσαντες ἀπαγορεῦσαι ζῶντες ἔτι ἐν ὀφθαλμοῖς τῶν οἰκείων μηδὲ εἶξαι τοῖς σώμασιν· ὧν καὶ τοὺς ἀνδριάντας ὄψει τιμωμένους δημοσίᾳ ὑπὸ τῆς Σπάρτης ἀνασταθέντας. Ὅταν τοίνυν ὁρᾷς κἀκεῖνα, μήτε μαίνεσθαι ὑπολάβῃς αὐτοὺς μήτε εἴπῃς, ὡς οὐδεμιᾶς ἕνεκα αἰτίας ἀναγκαίας ταλαιπωροῦσι, μήτε τυράννου βιαζομένου μήτε πολεμίων διατιθέντων. εἴποι γὰρ ἄν σοι καὶ ὑπὲρ ἐκείνων Λυκοῦργος νομοθέτης αὐτῶν πολλὰ τὰ εὔλογα καὶ συνιδὼν κολάζει αὐτούς, οὐκ ἐχθρὸς ὢν οὐδὲ ὑπὸ μίσους αὐτὸ δρῶν οὐδὲ τὴν νεολαίαν τῆς πόλεως εἰκῆ παραναλίσκων, ἀλλὰ καρτερικωτάτους καὶ παντὸς δεινοῦ κρείττονας ἀξιῶν εἶναι τοὺς σώζειν μέλλοντας τὴν πατρίδα. καίτοι κἂν μὴ Λυκοῦργος εἴπῃ, ἐννοεῖς, οἶμαι, καὶ αὐτὸς ὡς οὐκ ἄν ποτε ληφθεὶς τοιοῦτος ἐν πολέμῳ ἀπόρρητόν τι ἐξείποι τῆς Σπάρτης αἰκιζομένων τῶν ἐχθρῶν, ἀλλὰ καταγελῶν αὐτῶν μαστιγοῖτο ἂν ἁμιλλώμενος πρὸς τὸν παίοντα, ὁπότερος ἀπαγορεύσειεν. [38] Mais puisque tu dis, Anacharsis, que tu veux parcourir aussi le reste de la Grèce, souviens-toi, si jamais tu vas à Lacédémone, de ne pas te moquer non plus de ses habitants et ne va pas croire qu'ils travaillent pour rien, lorsqu'ils se précipitent les uns sur les autres et se battent dans l'amphithéâtre pour une balle ou que, pénétrant dans un endroit entouré d'eau, séparés en phalange et nus comme nous, ils se traitent en ennemis, jusqu'à ce que l'un des deux partis ait chassé l'autre de cette enceinte, et que le parti d'Héraclès ait jeté dans l'eau celui de Lycurgue ou vice-versa. De ce moment, la paix renaît entre eux et personne ne porterait plus un coup. Crois encore moins qu'ils peinent inutilement, lorsque tu les verras fouettés près de l'autel et ruisselants de sang, tandis que leurs pères et mères qui assistent à ce spectacle, loin de s'affliger des souffrances de leurs enfants, menacent de les punir, s'ils ne résistent pas aux coups et les conjurent de tenir contre la douleur le plus longtemps possible et de s'armer de patience contre les tourments. Plusieurs même sont morts dans ces épreuves, ne voulant pas, tant qu'ils respiraient, demander grâce sous les yeux de leurs parents ni céder à la nature. Tu verras les statues que Sparte leur a élevées honorées d'un culte public. Quand donc tu seras témoin de ces exercices, ne va pas t'imaginer que les Spartiates sont fous, et ne dis pas qu'ils se donnent de la peine sans aucune nécessité, puisqu'ils n'y sont pas forcés par un tyran, et ne sont pas maltraités par des ennemis. Lycurgue, leur législateur, t'alléguerait pour les justifier, une foule de bonnes raisons et te dirait dans quelle vue il châtie son peuple, que ce n'est ni par inimitié ni par haine qu'il le traite de la sorte, qu'il ne veut pas consumer inutilement la jeunesse de la cité, mais rendre extrêmement patients et supérieurs à tous les maux ceux qui doivent sauver la patrie. Au reste, tu n'as pas besoin, je pense, que Lycurgue te le dise, pour comprendre qu'un tel homme, fait prisonnier de guerre, ne trahira jamais le secret de Sparte, quelques tourments que les ennemis lui fassent subir, mais qu'il se rira d'eux sous le fouet et luttera avec son bourreau à qui se fatiguera le premier.


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Dernière mise à jour : 25/10/2007