HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Anacharsis ou des exercices du corps

Paragraphes 33-34

  Paragraphes 33-34

[33] Ὡς δὲ νῦν ἔχετε, θεῶν τινος εὐμενείᾳ σώζεσθαί μοι δοκεῖτε, οἳ μηδέπω ἀπολώλατε ὑπό τινων ὀλίγων ψιλῶν ἐπιπεσόντων. ἰδού γέ τοι ἢν σπασάμενος τὸ μικρὸν τοῦτο ξιφίδιον τὸ παρὰ τὴν ζώνην μόνος ἐπεισπέσω τοῖς νέοις ὑμῶν ἅπασιν, αὐτοβοεὶ ἂν ἕλοιμι τὸ γυμνάσιον φυγόντων ἐκείνων καὶ οὐδενὸς ἀντιβλέπειν τῷ σιδήρῳ τολμῶντος, ἀλλὰ περὶ τοὺς ἀνδριάντας ἂν περιιστάμενοι καὶ περὶ τοὺς κίονας κατακρυπτόμενοι γέλωτα ἄν μοι παράσχοιεν δακρύοντες οἱ πολλοὶ καὶ τρέμοντες. καὶ τότ´ ἂν ἴδοις οὐκέτι ἐρυθριῶντας αὐτοὺς τὰ σώματα οἷοι νῦν εἰσιν, ἀλλὰ ὠχροὶ ἅπαντες αὐτίκα γένοιντ´ ἂν ὑπὸ τοῦ δέους μεταβαφέντες. οὕτως ὑμᾶς εἰρήνη διατέθεικε βαθεῖα οὖσα, ὡς μὴ ἂν ῥᾳδίως ἀνασχέσθαι λόφον ἕνα κράνους πολεμίου ἰδόντας. [33] Je suis persuadé que, dans l'état où vous êtes à présent, vous ne devez votre salut qu'à la bienveillance de l'un des dieux; car une poignée de soldats armés à la légère n'auraient eu qu'à vous attaquer pour vous détruire. Tiens, par exemple, si dégainant cette petite épée qui pend à ma ceinture, je fondais seul sur tous vos jeunes gens, au premier cri, je serais maître du gymnase; ils prendraient la fuite et aucun n'oserait regarder mon fer en face; ils se sauveraient auprès des statues et se cacheraient derrière les colonnes et je rirais bien à les voir, pour la plupart, pleurer et trembler. Tu ne les verrais plus alors avec ces faces rubicondes qu'ils ont à présent; ils pâliraient tous à l'instant, teints par l'épou- vante en une autre couleur; car la paix profonde dans laquelle vous vivez vous a réduits au point que vous auriez peine à soutenir la vue d'une seule aigrette sur un casque ennemi.
[34] (ΣΟΛΩΝ) Οὐ ταῦτα ἔφασαν, Ἀνάχαρσι, Θρᾳκῶν τε ὅσοι μετ´ Εὐμόλπου ἐφ´ ἡμᾶς ἐστράτευσαν καὶ αἱ γυναῖκες ὑμῶν αἱ μετὰ Ἱππολύτης ἐλάσασαι ἐπὶ τὴν πόλιν οὐδὲ οἱ ἄλλοι ὅσοι ἡμῶν ἐν ὅπλοις ἐπειράθησαν. ἡμεῖς γάρ, μακάριε, οὐκ ἐπείπερ οὕτω γυμνὰ τὰ σώματα ἐκπονοῦμεν τῶν νέων, διὰ τοῦτο καὶ ἄνοπλα ἐξάγομεν ἐπὶ τοὺς κινδύνους, ἀλλ´ ἐπειδὰν καθ´ αὑτοὺς ἄριστοι γένωνται, ἀσκοῦνται τὸ μετὰ τοῦτο σὺν τοῖς ὅπλοις, καὶ πολὺ ἄμεινον χρήσαιντ´ ἂν αὐτοῖς οὕτω διακείμενοι. (ΑΝΑΧΑΡΣΙΣ) Καὶ ποῦ τοῦτο ὑμῖν ἐστι τὸ γυμνάσιον τὸ ἐν τοῖς ὅπλοις; οὐ γὰρ εἶδον ἔγωγε ἐν τῇ πόλει τοιοῦτον οὐδέν, ἅπασαν αὐτὴν ἐν κύκλῳ περιελθών. (ΣΟΛΩΝ) Ἀλλὰ ἴδοις ἄν, Ἀνάχαρσι, ἐπὶ πλέον ἡμῖν συνδιατρίψας, καὶ ὅπλα ἑκάστῳ μάλα πολλά, οἷς χρώμεθα ὁπόταν ἀναγκαῖον , καὶ λόφους καὶ φάλαρα καὶ ἵππους, καὶ ἱππέας σχεδὸν τὸ τέταρτον τῶν πολιτῶν. τὸ μέντοι ὁπλοφορεῖν ἀεὶ καὶ ἀκινάκην παρεζῶσθαι περιττὸν ἐν εἰρήνῃ οἰόμεθα εἶναι, καὶ πρόστιμόν γ´ ἔστιν, ὅστις ἐν ἄστει σιδηροφοροίη μηδὲν δέον ὅπλα ἐξενέγκοι εἰς τὸ δημόσιον. ὑμεῖς δὲ συγγνωστοὶ ἐν ὅπλοις ἀεὶ βιοῦντες· τό τε γὰρ ἐν ἀφράκτῳ οἰκεῖν ῥᾴδιον εἰς ἐπιβουλήν, καὶ οἱ πόλεμοι μάλα πολλοί, καὶ ἄδηλον ὁπότε τις ἐπιστὰς κοιμώμενον κατασπάσας ἀπὸ τῆς ἁμάξης φονεύσειεν· τε πρὸς ἀλλήλους ἀπιστία, αὐθαιρέτως καὶ μὴ ἐν νόμῳ συμπολιτευομένων, ἀναγκαῖον ἀεὶ τὸν σίδηρον ποιεῖ, ὡς πλησίον εἶναι ἀμυνοῦντα, εἴ τις βιάζοιτο. [34] (SOLON) Ce n'est pas, Anacharsis, ce que dirent ceux des Thraces qui firent avec Eumolpos une expédition contre nous, ni les femmes de votre pays qui marchèrent avec Hippolyte, contre notre ville, ni tous ceux qui ont essayé de se mesurer avec nous les armes à la main. Ce n'est pas une raison, mon bienheureux ami, parce que nos jeunes gens se mettent nus afin de s'exercer, pour que nous les menions au danger sans armes; mais quand ils ont parachevé leur entraînement personnel, alors nous les exerçons avec des armes, et ils s'en servent beaucoup mieux après s'y être ainsi préparés. (ANACHARSIS) Et à quel endroit faites-vous cet entraînement avec des armes? Je n'ai rien vu de tel dans votre ville, quoique j'en aie fait complètement le tour. (SOLON) Eh bien, tu le verras, Anacharsis. si tu séjournes plus longtemps parmi nous. Tu verras que chacun de nous possède beaucoup d'armes, dont nous faisons usage, chaque fois que cela est nécessaire, et que nous avons des aigrettes, des harnais, des chevaux et des cavaliers qui forment à peu près le quart des citoyens. Quant à être toujours armés et à porter un cimeterre à la ceinture, nous jugeons cela superflu en temps de paix; il y a même une peine décernée contre quiconque porte des armes dans la ville sans nécessité ou sort en public avec des armes. Quant à vous, vous êtes excusables d'être toujours armés; car vos habitations, n'étant pas fortifiées, sont faciles à surprendre; les guerres sont chez vous très fréquentes, et vous ne savez pas si l'on ne viendra pas pendant votre sommeil vous tirer à bas de votre chariot et vous tuer. En outre, la défiance qui règne entre vous, parce que c'est le caprice individuel et non la loi qui règle vos rapports, fait que le fer vous est toujours indis- pensable, pour avoir sous la main de quoi vous défendre si l'on vous fait violence.


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Dernière mise à jour : 25/10/2007