[6] Ἤδη δὲ πώγωνος ὁ Ἀλέξανδρος πιμπλάμενος
καὶ τοῦ Τυανέως ἐκείνου ἀποθανόντος ἐν ἀπορίᾳ
καθεστώς, ἀπηνθηκυίας ἅμα τῆς ὥρας, ἀφ´ ἧς
τρέφεσθαι ἐδύνατο, οὐκέτι μικρὸν οὐδὲν ἐπενόει,
ἀλλὰ κοινωνήσας Βυζαντίῳ τινὶ χορογράφῳ τῶν
καθιέντων εἰς τοὺς ἀγῶνας, πολὺ καταρατοτέρῳ
τὴν φύσιν—Κοκκωνᾶς δέ, οἶμαι, ἐπεκαλεῖτο—
περιῄεσαν γοητεύοντες καὶ μαγγανεύοντες καὶ
τοὺς παχεῖς τῶν ἀνθρώπων—οὕτως γὰρ αὐτοὶ τῇ
πατρίῳ τῶν μάγων φωνῇ τοὺς πολλοὺς ὀνομάζουσιν
—ἀποκείροντες. ἐν δὴ τούτοις καὶ Μακέτιν
γυναῖκα πλουσίαν, ἔξωρον μέν, ἐράσμιον δὲ ἔτι
εἶναι βουλομένην, ἐξευρόντες ἐπεσιτίσαντό τε τὰ
ἀρκοῦντα παρ´ αὐτῆς καὶ ἠκολούθησαν ἐκ τῆς
Βιθυνίας εἰς τὴν Μακεδονίαν. Πελλαία δὲ ἦν
ἐκείνη, πάλαι μὲν εὐδαίμονος χωρίου κατὰ τοὺς
τῶν Μακεδόνων βασιλέας, νῦν δὲ ταπεινοῦ καὶ
ὀλιγίστους οἰκήτορας ἔχοντος.
| [6] Bientôt, notre Alexandre attrapa du poil au menton et le décès de son Tyanien le fit sombrer
dans la misère, car c'est aussi à ce moment que se flétrit l'éclat de sa jeunesse, dont il avait
réussi jusque alors à faire son gagne-pain. Renonçant dorénavant à toute mesure, il s'aboucha
avec un Byzantin affligé, si j'ai bonne souvenance, du sobriquet de Cocconas. Cette
gouape, à la personnalité bien plus pernicieuse encore que celle d'Alexandre, était l'un de ces
trousseurs de chants choraux qui hantent les concours. Nos larrons firent tandem pour infester
le pays de leurs maléfices et tours de passe-passe et en tondre les ouailles les plus «dodues»,
selon la métaphore par quoi les illusionnistes désignent le vulgum pecus en leur jargon. Entre
autres dupes, ils débusquèrent une Macédonienne que ses appas décatis n'empêchaient pas de
vouloir être désirable encore. Ils vécurent à ses crochets et lui filèrent le train de Bithynie en
Macédoine. Elle était de Pella, bourgade qui connut des heures prospères sous la dynastie
nationale mais n'abritait plus, pour lors, qu'une population fort clairsemée et des plus
démunies.
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