[23] Ἐτέτακτο δὲ ὁ μισθὸς ἐφ´ ἑκάστῳ χρησμῷ
δραχμὴ καὶ δύ´ ὀβολώ. μὴ μικρὸν οἰηθῇς, ὦ
ἑταῖρε, μηδ´ ὀλίγον γεγενῆσθαι τὸν πόρον τοῦτον,
ἀλλ´ εἰς ἑπτὰ ἢ ὀκτὼ μυριάδας ἑκάστου ἔτους
ἤθροιζεν, ἀνὰ δέκα καὶ πεντεκαίδεκα χρησμοὺς
τῶν ἀνθρώπων ὑπὸ ἀπληστίας ἀναδιδόντων.
λαμβάνων δὲ οὐκ αὐτὸς ἐχρῆτο μόνος οὐδ´ εἰς
πλοῦτον ἀπεθησαύριζεν, ἀλλὰ πολλοὺς ἤδη περὶ
αὑτὸν ἔχων συνεργοὺς καὶ ὑπηρέτας καὶ πευθῆνας
καὶ χρησμοποιοὺς καὶ χρησμοφύλακας καὶ ὑπογραφέας
καὶ ἐπισφραγιστὰς καὶ ἐξηγητάς, ἅπασιν
ἔνεμεν ἑκάστῳ τὸ κατ´ ἀξίαν.
| [23] Chaque semonce était par ailleurs facturée à raison d'une drachme deux oboles, et je te
garantis qu'à ce tarif, les revenus d'Alexandre étaient rien moins que chiches et modiques :
bon an mal an, il empochait ainsi jusqu'à septante mille, voire quatre-vingts mille drachmes,
chacun de ses insatiables chalands pouvant le tarabuster sur plus de dix sujets, quand ce n'était
pas quinze. Il n'affectait cependant pas ce pactole à son usage exclusif, ni ne le thésaurisait
dans sa cassette mais le redistribuait, au prorata des services rendus, entre les cohortes de
collaborateurs, subalternes, indicateurs, rédacteurs, garde-oracles, greffiers, cacheteurs et
interprètes qu'il entretenait autour de lui.
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