[24] Ἤδη δέ τινας καὶ ἐπὶ τὴν ἀλλοδαπὴν ἐξέπεμπεν,
φήμας ἐμποιήσοντας τοῖς ἔθνεσιν ὑπὲρ τοῦ
μαντείου καὶ διηγησομένους ὡς προείποι καὶ
ἀνεύροι δραπέτας καὶ κλέπτας καὶ λῃστὰς
ἐξελέγξειε καὶ θησαυροὺς ἀνορύξαι παράσχοι
καὶ νοσοῦντας ἰάσαιτο, ἐνίους δὲ καὶ ἤδη ἀποθανόντας
ἀναστήσειεν. δρόμος οὖν καὶ ὠθισμὸς
ἁπανταχόθεν ἐγίγνετο καὶ θυσίαι καὶ ἀναθήματα,
καὶ διπλάσια τῷ προφήτῃ καὶ μαθητῇ τοῦ θεοῦ.
καὶ γὰρ αὖ καὶ οὗτος ἐξέπεσεν ὁ χρησμός·
Τιέμεναι κέλομαι τὸν ἐμὸν θεράπονθ´ ὑποφήτην·
οὐ γάρ μοι κτεάνων μέλεται ἄγαν, ἀλλ´ ὑποφήτου·
| [24] Il en était déjà à déléguer à l'étranger des missi dominici chargés de vanter urbi et orbi les
mérites de sa fondation et de faire accroire qu'elle pouvait dire la bonne aventure, retrouver
les esclaves fugitifs, confondre les voleurs et les gangsters, permettre d'exhumer des magots
ou guérir les infirmités et qu'elle avait même déjà ressuscité quelques maccabées. Il s'ensuivit
une ruée, une bousculade généralisées ; de partout, les sacrifices et les libéralités confluèrent à
Abonotique ; Alexandre s'en enfila même de doubles cuillerées, le distique ci-dessous l'ayant
nommé tout à la fois porte-voix et disciple du dieu :
«Honorez mon servant, je vous en donne l'ordre :
Je n'ai souci des biens, mais de mon interprète.»
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