[1,9] Ἦρος ἦν ἀρχὴ καὶ πάντα ἤκμαζεν ἄνθη, τὰ ἐν
δρυμοῖς, τὰ ἐν λειμῶσι καὶ ὅσα ὄρεια· βόμβος ἦν ἤδη μελιττῶν,
ἦχος ὀρνίθων μουσικῶν, σκιρτήματα ποιμνίων ἀρτιγεννήτων·
ἄρνες ἐσκίρτων ἐν τοῖς ὄρεσιν, ἐβόμβουν ἐν
τοῖς λειμῶσιν αἱ μέλιτται, τὰς λόχμας κατῇδον ὄρνιθες.
Τοσαύτης δὴ πάντα κατεχούσης εὐωρίας οἷ´ ἁπαλοὶ
καὶ νέοι μιμηταὶ τῶν ἀκουομένων ἐγίνοντο καὶ βλεπομένων·
ἀκούοντες μὲν τῶν ὀρνίθων ᾀδόντων ᾖδον, βλέποντες δὲ
σκιρτῶντας τοὺς ἄρνας ἥλλοντο κοῦφα, καὶ τὰς μελίττας
δὲ μιμούμενοι τὰ ἄνθη συνέλεγον· καὶ τὰ μὲν εἰς τοὺς
κόλπους ἔβαλλον, τὰ δὲ στεφανίσκους πλέκοντες ταῖς
Νύμφαις ἐπέφερον.
| [1,9] Or était-il lors environ le commencement
du printemps, que toutes fleurs sont en
vigueur, celles des bois, celles des prés, et
celles des montagnes. Aussi çà commençait
à s'ouïr par les champs bourdonnement d'abeilles,
gazouillement d'oiseaux, bêlement
d'agneaux nouveaux nés. Les troupeaux
bondissaient sur les collines, les mouches
à miel murmuraient par les prairies, les
oiseaux faisaient résonner les buissons de
leur chant. Toutes choses adonc faisant
bien leur devoir de s'égayer à la saison
nouvelle, eux aussi, tendres, jeunes d'âge,
se mirent à imiter ce qu'ils entendaient et
voyaient. Car entendant chanter les oiseaux,
ils chantaient ; voyant bondir les agneaux,
ils sautaient à l'envi; et, comme les abeilles,
allaient cueillant des fleurs, dont ils jetaient
les unes dans leur sein, et des autres arrangeaient
des chapelets pour les Nymphes;
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