| [87] LXXXVII.
1 Καὶ ὁ Τρύφων, εἰπόντος μου ταῦτα, ἔφη· Μή με λοιπὸν 
ὑπολάμβανε, ἀνατρέπειν πειρώμενον τὰ ὑπὸ σοῦ λεγόμενα, πυνθάνεσθαι 
ὅσα ἂν πυνθάνωμαι, ἀλλὰ βούλεσθαι μανθάνειν περὶ τούτων αὐτῶν ὧν ἂν 
ἐρωτῶ. 2 Εἰπὲ οὖν μοι, διὰ τοῦ Ἠσαίου εἰπόντος τοῦ λόγου· 
«Ἐξελεύσεται ῥάβδος ἐκ τῆς ῥίζης Ἰεσσαί, καὶ ἄνθος ἀναβήσεται ἐκ 
τῆς ῥίζης Ἰεσσαί, καὶ ἀναπαύσεται ἐπ' αὐτὸν πνεῦμα θεοῦ, πνεῦμα σοφίας 
καὶ συνέσεως, πνεῦμα βουλῆς καὶ ἰσχύος, πνεῦμα γνώσεως καὶ εὐσεβείας, 
καὶ ἐμπλήσει αὐτὸν πνεῦμα φόβου θεοῦ,» 
καὶ ὁμολογήσας ταῦτα πρός με, ἔλεγεν, εἰς Χριστὸν εἰρῆσθαι, καὶ θεὸν 
αὐτὸν προϋπάρχοντα λέγεις, καὶ κατὰ τὴν βουλὴν τοῦ θεοῦ 
σαρκοποιηθέντα αὐτὸν λέγεις διὰ τῆς παρθένου γεγεννῆσθαι ἄνθρωπον, 
πῶς δύναται ἀποδειχθῆναι προϋπάρχων, ὅστις διὰ τῶν δυνάμεων τοῦ 
πνεύματος τοῦ ἁγίου, ἃς καταριθμεῖ ὁ λόγος διὰ Ἠσαίου, πληροῦται ὡς 
ἐνδεὴς τούτων ὑπάρχων;
3 Κἀγὼ ἀπεκρινάμην· Νουνεχέστατα μὲν καὶ συνετώτατα ἠρώτησας· 
ἀληθῶς γὰρ ἀπόρημα δοκεῖ εἶναι· ἀλλ' ἵνα εἰδῇς καὶ τὸν περὶ τούτων 
λόγον, ἄκουε ὧν λέγω. Ταύτας τὰς κατηριθμημένας τοῦ πνεύματος 
δυνάμεις οὐχ ὡς ἐνδεοῦς αὐτοῦ τούτων ὄντος φησὶν ὁ λόγος ἐπεληλυθέναι 
ἐπ' αὐτόν, ἀλλ' ὡς ἐπ' ἐκεῖνον ἀνάπαυσιν μελλουσῶν ποιεῖσθαι, τοῦτ' ἔστιν 
ἐπ' αὐτοῦ πέρας ποιεῖσθαι, τοῦ μηκέτι ἐν τῷ γένει ὑμῶν κατὰ τὸ παλαιὸν 
ἔθος προφήτας γενήσεσθαι, ὅπερ καὶ ὄψει ὑμῖν ἰδεῖν ἔστι· μετ' ἐκεῖνον γὰρ 
οὐδεὶς ὅλως προφήτης παρ' ὑμῖν γεγένηται. 4 Καὶ ὅτι οἱ παρ' ὑμῖν 
προφῆται, ἕκαστος μίαν τινὰ ἢ καὶ δευτέραν δύναμιν παρὰ τοῦ θεοῦ 
λαμβάνοντες, ταῦτα ἐποίουν καὶ ἐλάλουν ἃ καὶ ἡμεῖς ἀπὸ τῶν γραφῶν 
ἐμάθομεν, κατανοήσατε καὶ τὰ ὑπ' ἐμοῦ λεγόμενα. Σοφίας μὲν γὰρ πνεῦμα 
Σολομῶν ἔσχε, συνέσεως δὲ καὶ βουλῆς Δανιήλ, ἰσχύος δὲ καὶ εὐσεβείας 
Μωυσῆς, καὶ Ἠλίας φόβου, καὶ γνώσεως Ἠσαίας· καὶ οἱ ἄλλοι αὖ ὁμοίως ἢ 
μίαν ἕκαστος ἢ ἐναλλὰξ ἄλλην τινὰ μετ' ἄλλης δυνάμεως ἔσχον, οἷον καὶ 
Ἰερεμίας καὶ οἱ δώδεκα καὶ Δαυεὶδ καὶ οἱ ἄλλοι ἁπλῶς ὅσοι γεγόνασι παρ' 
ὑμῖν προφῆται. 5 Ἀνεπαύσατο οὖν, τοῦτ' ἔστιν ἐπαύσατο, ἐλθόντος 
ἐκείνου, μεθ' ὅν, τῆς οἰκονομίας ταύτης τῆς ἐν ἀνθρώποις αὐτοῦ γενομένης 
χρόνοις, παύσασθαι ἔδει αὐτὰ ἀφ' ὑμῶν, καὶ ἐν τούτῳ ἀνάπαυσιν λαβόντα 
πάλιν, ὡς ἐπεπροφήτευτο γενήσεσθαι δόματα, ἃ ἀπὸ τῆς χάριτος τῆς 
δυνάμεως τοῦ πνεύματος ἐκείνου τοῖς ἐπ' αὐτὸν πιστεύουσι δίδωσιν, ὡς 
ἄξιον ἕκαστον ἐπίσταται. 
6 Ὅτι ἐπεπροφήτευτο τοῦτο μέλλειν γίνεσθαι ὑπ' αὐτοῦ μετὰ τὴν εἰς 
οὐρανὸν ἀνέλευσιν αὐτοῦ, εἶπον μὲν ἤδη καὶ πάλιν λέγω. Εἶπεν οὖν· 
«Ἀνέβη εἰς ὕψος, ᾐχμαλώτευσεν αἰχμαλωσίαν, ἔδωκε δόματα τοῖς 
υἱοῖς τῶν ἀνθρώπων.» 
Καὶ πάλιν ἐν ἑτέρᾳ προφητείᾳ εἴρηται· 
«Καὶ ἔσται μετὰ ταῦτα, ἐκχεῶ τὸ πνεῦμά μου ἐπὶ πᾶσαν σάρκα καὶ 
ἐπὶ τοὺς δούλους μου καὶ ἐπὶ τὰς δούλας μου, καὶ προφητεύσουσι.» 
 | [87] LXXXVII. 
1 Ici Tryphon m'interrompit : — Si je vous arrête, me dit-il, ne croyez 
pas que je cherche à détruire l'effet de vos paroles, ou que je questionne 
pour le plaisir de questionner ; non, c'est uniquement pour m'instruire. 
Expliquez-moi donc ce passage de l'Écriture ; 2 c'est Isaïe qui s'exprime 
en ces termes : 
« Un rejeton naîtra de la tige de Jessé ; une fleur s'élèvera de ses 
racines; l'esprit de Dieu reposera sur lui, esprit de sagesse et 
d'intelligence, esprit de conseil et de force, esprit de science et de piété; il 
sera rempli de la crainte du Seigneur. » 
Vous avez appliqué ces paroles à votre Christ; cependant vous dites 
qu'il est Dieu, qu'il a précédé toutes choses, que, pour obéir à la volonté 
de Dieu son père, il s'est fait chair, il est né d'une vierge. Maintenant 
comment me prouverez-vous qu'avant de se faire homme il ait existé, 
puisqu'il n'arrive à sa perfection que par les dons de esprit saint énumérés 
dans la prophétie, et qu'il semble en avoir besoin ?
3 - Votre question, lui répondis-je, est fort subtile et très droite : le 
passage présente en effet quelque difficulté; mais voyez comme tout 
s'explique ; suivez-moi bien. L'Écriture ne dit pas que tous ces dons 
descendraient sur lui, comme s'il en eût besoin ; mais qu'ils devaient s'y 
reposer, c'est-à-dire trouver leur terme en sa personne; de sorte qu'on ne 
verrait plus de prophète s'élever chez vous comme autrefois, et c'est bien 
ce qui est arrivé, comme vous pouvez vous en convaincre par vos propres 
yeux. 4 Depuis Jésus-Christ, on ne voit plus de prophètes chez vous ; et 
afin qu'il vous reste clairement démontré que tous ceux qui l'ont précédé, 
avec une on deux des vertus dont nous avons parlé, ont entièrement 
rempli l'objet de leur mission, ainsi que nous l'apprenons des divines 
Écritures, faites attention à ce que je vais vous dire. Salomon eut l'esprit 
de sagesse; David, l'esprit Intelligence et de conseil ; Moïse, l'esprit de 
force et de piété; Élie, l'esprit de crainte; Isaïe, l'esprit de science; ainsi 
des autres prophètes qui gardèrent leur don spécial ou bien en réunirent 
d'autres à celui qu'ils avaient, comme Jérémie, comme David, comme les 
douze prophètes, en un mot, tous ceux qui ont prophétisé parmi vous. 5 
Eh bien l'Esprit s'est reposé ou plutôt a fini après l'arrivée de celui qui 
devait tout accomplir en son temps, afin que les dons réunis en sa 
personne se répandissent de nouveau comme l'avaient prédit les divers 
oracles; dons célestes émanés de la vertu de ce divin esprit, et qu'il 
accorde à ceux qui croient en lui, selon qu'il les en juge dignes. 
6 Voilà le prodige qui devait suivre son ascension, et que les 
prophètes avaient annoncé, ainsi que je l'ai déjà dit.  Je rappelle ici 
l'oracle cité plus haut : 
« Il est monté aux cieux, il a emmené captive la captivité, il a 
distribué ses dons aux enfants des hommes. » 
Un autre prophète fait parler le Christ en ces termes : 
« Arrivera le temps marqué, et je répandrai mon esprit sur toute 
chair, et sur mes fils et sur mes servantes, et ils prophétiseront. » 
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