[67] LXVII.
1 Καὶ ὁ Τρύφων ἀπεκρίνατο· Ἡ γραφὴ οὐκ ἔχει·
« Ἰδοὺ ἡ παρθένος ἐν γαστρὶ λήψεται καὶ τέξεται υἱόν, ἀλλ' Ἰδοὺ ἡ
νεᾶνις ἐν γαστρὶ λήψεται καὶ τέξεται υἱόν, καὶ τὰ ἑξῆς»
λοιπὰ ὡς ἔφης. Ἔστι δὲ ἡ πᾶσα προφητεία λελεγμένη εἰς Ἑζεκίαν, εἰς
ὃν καὶ ἀποδείκνυται ἀποβάντα κατὰ τὴν προφητείαν ταύτην. 2 Ἐν δὲ τοῖς
τῶν λεγομένων Ἑλλήνων μύθοις λέλεκται ὅτι Περσεὺς ἐκ Δανάης,
παρθένου οὔσης, ἐν χρυσοῦ μορφῇ ῥεύσαντος ἐπ' αὐτὴν τοῦ παρ' αὐτοῖς
Διὸς καλουμένου, γεγέννηται· καὶ ὑμεῖς τὰ αὐτὰ ἐκείνοις λέγοντες, αἰδεῖσθαι
ὀφείλετε, καὶ μᾶλλον ἄνθρωπον ἐξ ἀνθρώπων γενόμενον λέγειν τὸν
Ἰησοῦν τοῦτον, καί, ἐὰν ἀποδείκνυτε ἀπὸ τῶν γραφῶν ὅτι αὐτός ἐστιν ὁ
Χριστός, διὰ τὸ ἐννόμως καὶ τελέως πολιτεύεσθαι αὐτὸν κατηξιῶσθαι τοῦ
ἐκλεγῆναι εἰς Χριστόν, ἀλλὰ μὴ τερατολογεῖν τολμᾶτε, ὅπως μήτε ὁμοίως
τοῖς Ἕλλησι μωραίνειν ἐλέγχησθε.
3 Καὶ ἐγὼ πρὸς ταῦτα ἔφην· Ὦ Τρύφων, ἐκεῖνό σε πεπεῖσθαι
βούλομαι καὶ πάντας ἁπλῶς ἀνθρώπους, ὅτι κἂν γελοιάζοντες ἢ
ἐπιτωθάζοντες χείρονα λέγητε, οὐκ ἐκστήσετέ με τῶν προκειμένων, ἀλλ' ἐξ
ὧν εἰς ἔλεγχον νομίζετε προβάλλειν λόγων τε ἢ πραγμάτων, ἐξ αὐτῶν τὰς
ἀποδείξεις τῶν ὑπ' ἐμοῦ λεγομένων μετὰ μαρτυρίας τῶν γραφῶν ἀεὶ
ποιήσομαι. 4 Οὐκ ὀρθῶς μέντοι οὐδὲ φιλαλήθως ποιεῖς, κἀκεῖνα περὶ ὧν
ἀεὶ συγκαταθέσεις ἡμῖν γεγένηνται, ὅτι διὰ τὸ σκληροκάρδιον τοῦ λαοῦ
ὑμῶν διὰ Μωυσέως τινὲς τῶν ἐντολῶν τεθειμέναι εἰσίν, ἀναλύειν
πειρώμενος. Ἔφης γὰρ διὰ τὸ ἐννόμως πολιτεύεσθαι ἐκλελέχθαι αὐτὸν καὶ
Χριστὸν γεγενῆσθαι, εἰ ἄρα οὗτος ἀποδειχθείη ὤν.
5 Καὶ ὁ Τρύφων· Σὺ γὰρ ὡμολόγησας ἡμῖν, ἔφη, ὅτι καὶ περιετμήθη
καὶ τὰ ἄλλα τὰ νόμιμα τὰ διὰ Μωυσέως διαταχθέντα ἐφύλαξε.
6 Κἀγὼ ἀπεκρινάμην· Ὡμολόγησά τε καὶ ὁμολογῶ· ἀλλ' οὐχ ὡς
δικαιούμενον αὐτὸν διὰ τούτων ὡμολόγησα ὑπομεμενηκέναι πάντα, ἀλλὰ
τὴν οἰκονομίαν ἀπαρτίζοντα, ἣν ἤθελεν ὁ πατὴρ αὐτοῦ καὶ τῶν ὅλων
ποιητὴς καὶ κύριος καὶ θεός. Καὶ γὰρ τὸ ἀποθανεῖν σταυρωθέντα ὁμολογῶ
ὑπομεῖναι αὐτὸν καὶ τὸ ἄνθρωπον γενέσθαι καὶ τοσαῦτα παθεῖν ὅσα
διέθεσαν αὐτὸν οἱ ἀπὸ τοῦ γένους ὑμῶν. 7 Ἐπεὶ πάλιν, ὦ Τρύφων, μὴ
συντίθεσαι οἷς φθάνεις συντεθειμένος, ἀπόκριναί μοι· οἱ πρὸ Μωυσέως
γενόμενοι δίκαιοι καὶ πατριάρχαι, μηδὲν φυλάξαντες τῶν ὅσα ἀποδείκνυσιν
ὁ λόγος ἀρχὴν διαταγῆς εἰληφέναι διὰ Μωυσέως, σώζονται ἐν τῇ τῶν
μακαρίων κληρονομίᾳ ἢ οὔ;
8 Καὶ ὁ Τρύφων ἔφη· Αἱ γραφαὶ ἀναγκάζουσί με ὁμολογεῖν.
Ὁμοίως δὲ ἀνερωτῶ σε πάλιν, ἔφην· Τὰς προσφορὰς καὶ τὰς θυσίας
δι' ἔνδειαν ὁ θεὸς ἐνετείλατο ποιεῖν τοὺς πατέρας ὑμῶν, ἢ διὰ τὸ
σκληροκάρδιον αὐτῶν καὶ εὐχερὲς πρὸς εἰδωλολατρείαν;
Καὶ τοῦτο, ἔφη, αἱ γραφαὶ ὁμοίως ἀναγκάζουσιν ὁμολογεῖν ἡμᾶς.
9 Καὶ ὅτι, φημί, καινὴν διαθήκην διαθήσεσθαι ὁ θεὸς ἐπήγγελται παρὰ
τὴν ἐν ὄρει Χωρήβ, ὁμοίως αἱ γραφαὶ προεῖπον;
Καὶ τοῦτο ἀπεκρίνατο προειρῆσθαι.
Κἀγὼ πάλιν· Ἡ δὲ παλαιὰ διαθήκη, ἔφην, μετὰ φόβου καὶ τρόμου
διετάγη τοῖς πατράσιν ὑμῶν, ὡς μηδὲ δύνασθαι αὐτοὺς ἐπαΐειν τοῦ θεοῦ;
Κἀκεῖνος ὡμολόγησε.
10 Τί οὖν; ἔφην. Ἑτέραν διαθήκην ἔσεσθαι ὁ θεὸς ὑπέσχετο, οὐχ ὡς
ἐκείνη διετάγη, καὶ ἄνευ φόβου καὶ τρόμου καὶ ἀστραπῶν διαταγῆναι
αὐτοῖς ἔφη, καὶ δεικνύουσαν τί μὲν ὡς αἰώνιον καὶ παντὶ γένει ἁρμόζον καὶ
ἔνταλμα καὶ ἔργον ὁ θεὸς ἐπίσταται, τί δὲ πρὸς τὸ σκληροκάρδιον τοῦ
λαοῦ ὑμῶν ἁρμοσάμενος, ὡς καὶ διὰ τῶν προφητῶν βοᾷ, ἐνετέταλτο.
11 Καὶ τούτῳ συνθέσθαι, ἔφη, ἐκ παντὸς τοὺς φιλαλήθεις, ἀλλὰ μὴ
φιλέριδας, ἀναγκαῖον.
Κἀγώ· Οὐκ οἶδ' ὅπως, ἔφην, φιλερίστους τινὰς ἀποκαλῶν, αὐτὸς
πολλάκις ἐν τούτῳ ἐφάνης τῷ ἔργῳ ὤν, ἀντειπὼν πολλάκις οἷς συνετέθης.
| [67] LXVII.
1 L'Écriture, reprit Tryphon, ne dit pas :
« Voilà qu'une vierge concevra et enfantera un fils, mais voilà qu'une
jeune fille, etc. »
La suite est bien conforme à ce que vous avez dit; quant à la
prophétie, elle s'entend d'Ezéchias, car tout ce qui s'y trouve s'est réalisé
dans sa personne. 2 On raconte d'ailleurs quelque chose de semblable
dans les fables des Grecs ; n'y lit-on pas que celui qu'on appelle Jupiter
s'approcha d'une vierge nommée Danaé, et descendit en elle en prenant
la forme d'une pluie d'or, et que c'est ainsi que vint au monde un certain
Persée ? Ne devriez-vous pas avoir honte de vous rencontrer avec le
Grecs? Il serait mieux, je pense, de convenir que votre Jésus est un
homme né d'entre les hommes, et que s'il est vraiment le Christ, et que
vous puissiez le prouver par les Écritures, c'est un honneur qu'il a mérité
par sa parfaite soumission à la loi et l'admirable pureté de sa vie ; mais ne
venez pas nous débiter avec confiance de pareilles chimères, de
semblables prodiges, si vous ne voulez pas qu'on vous accuse de tomber
dans toutes les extravagances des Grecs.
3 — Il est une chose, Tryphon, dont je veux que vous soyez
persuadé, ainsi que tout le monde, c'est que lors même que vous
enchéririez sur vos sarcasmes et vos plaisanteries, vous ne pourriez tant
soit peu m'ébranler. De tout ce que vous venez de dire pour tâcher de me
réfuter, je tirerai de nouvelles preuves en faveur de ma cause, et je les
fortifierai du témoignage des Écritures. 4 Mais vous ne procédez pas en
véritable ami de la vérité : nous étions tombés d'accord sur ce point, que
plusieurs observances de la loi ne vous avaient été imposées par Moïse
qu'à raison de la dureté de votre coeur, et vous voulez maintenant
rétracter ce que vous aviez admis! Car vous venez de nous dire que c'est
pour avoir vécu conformément à la loi, que Jésus a été marqué du sceau
de l'élection divine et qu'il est devenu le Christ, s'il est toutefois possible
de démontrer qu'il le soit.
5 — Mais, reprit Tryphon, ne nous avez-vous pas dit vous-même qu'il
avait reçu la circoncision et observé les autres préceptes de la loi de Moïse?
6 — Oui, repris-je, je l'ai dit et je le dis encore; mais je n'ai pas
prétendu qu'il eût regardé toutes ces observances de la loi comme un
moyen de se sanctifier, et que c'est pour cela qu'il s'y était soumis. Tout
ce que j'ai voulu dire, c'est qu'il était venu selon la volonté de son père, le
Seigneur, le Dieu de toutes choses, accomplir ses décrets éternels, et je
dis que dans cette vue il a consenti à se faire homme, à mourir sur une
croix, à tout souffrir de la part de votre nation. 7 Mais, Tryphon, puisque
vous revenez sur ce que vous avez admis, répondez-moi : les justes et
les patriarches qui ont vécu avant Moïse, et qui par conséquent n'ont pu
observer une loi que l'Écriture ne fait remonter qu'à lui, seront-ils sauvés,
auront-ils part ou non à l'héritage des saints?
8 — Ils seront sauvés, répondit-il, les Écritures m'obligent de l'admettre.
— J'ai une autre question à vous faire, lui dis-je : est-ce parce qu'il en
avait besoin, que Dieu a commandé à vos pères de lui offrir des présents
et des victimes? Ou bien était-ce à cause de la dureté de leur cœur et de
leur pente vers l'idolâtrie?
— Les Écritures me forcent encore ici d'être de votre avis.
9 Alors je repris : — Dites-moi si Dieu avait promis ou non de donner
un Testament nouveau, après celui qui fut donné sur le mont Oreb.
Il me répondit que les Écritures l'annonçaient formellement.
— Mais l'ancien Testament, continuai-je, ne fut-il pas donné à vos
pères au milieu d'un si grand appareil de terreur et d'effroi, qu'ils ne
pouvaient entendre la voix de Dieu, ni même souffrir qu'il leur parlât ?
— Je l'avoue, me dit-il.
10 — Pourquoi donc, lui dis-je, Dieu a-t-il promis de donner un
nouveau Testament, et annoncé qu'il ne le donnerait plus comme le
premier, au milieu de l'appareil terrible du tonnerre et des éclairs ? Ne
voulait-il pas nous montrer quelle différence il mettait entre la loi éternelle
faite pour tous les hommes, et la loi propre à votre peuple et accommodée
à la dureté de son cœur, comme il le déclare par les prophètes.
11 — Tous ceux qui aiment la vérité, me répondit Tryphon, seront
nécessairement de votre avis; vous ne trouverez d'opposition que de la
part de ceux qui ne cherchent qu'à disputer.
— Et comment, répliquai-je, pouvez-vous faire ici le procès aux
esprits contentieux, quand vous les imitez? car vous retractez ce que vous
avez admis.
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