[105] CV.
1 Τὰ δὲ ἀκόλουθα τοῦ ψαλμοῦ·
«Σὺ δέ, κύριε, μὴ μακρύνῃς τὴν βοήθειάν σου ἀπ' ἐμοῦ· εἰς τὴν
ἀντίληψίν μου πρόσχες· ῥῦσαι ἀπὸ ῥομφαίας τὴν ψυχήν μου καὶ ἐκ χειρὸς
κυνὸς τὴν μονογενῆ μου· σῶσόν με ἐκ στόματος λέοντος καὶ ἀπὸ κεράτων
μονοκερώτων τὴν ταπείνωσίν μου·»
ὁμοίως πάλιν διδασκαλία καὶ προαγγελία τῶν ὄντων αὐτῷ καὶ
συμβαίνειν μελλόντων. Μονογενὴς γὰρ ὅτι ἦν τῷ πατρὶ τῶν ὅλων οὗτος,
ἰδίως ἐξ αὐτοῦ λόγος καὶ δύναμις γεγεννημένος, καὶ ὕστερον ἄνθρωπος
διὰ τῆς παρθένου γενόμενος, ὡς ἀπὸ τῶν ἀπομνημονευμάτων ἐμάθομεν,
προεδήλωσα. 2 Καὶ ὅτι σταυρωθεὶς ἀπέθανεν, ὁμοίως προεῖπε. Τὸ γὰρ
«Ῥῦσαι ἀπὸ ῥομφαίας τὴν ψυχήν μου καὶ ἐκ χειρὸς κυνὸς τὴν
μονογενῆ μου· σῶσόν με ἐκ στόματος λέοντος καὶ ἀπὸ κεράτων
μονοκερώτων τὴν ταπείνωσίν μου·»
ὁμοίως μηνύοντος δι' οὗ πάθους ἔμελλεν ἀποθνήσκειν, τοῦτ' ἔστι
σταυροῦσθαι· τὸ γὰρ Κεράτων μονοκερώτων ὅτι τὸ σχῆμα τοῦ σταυροῦ
ἐστι μόνου, προεξηγησάμην ὑμῖν. 3 Καὶ τὸ ἀπὸ ῥομφαίας καὶ στόματος
λέοντος καὶ ἐκ χειρὸς κυνὸς αἰτεῖν αὐτὸν τὴν ψυχὴν σωθῆναι, ἵνα μηδεὶς
κυριεύσῃ τῆς ψυχῆς αὐτοῦ αἴτησις ἦν, ἵνα, ἡνίκα ἡμεῖς πρὸς τῇ ἐξόδῳ τοῦ
βίου γινόμεθα, τὰ αὐτὰ αἰτῶμεν τὸν θεόν, τὸν δυνάμενον ἀποστρέψαι
πάντα ἀναιδῆ πονηρὸν ἄγγελον μὴ λαβέσθαι ἡμῶν τῆς ψυχῆς.
4 Καὶ ὅτι μένουσιν αἱ ψυχαὶ ἀπέδειξα ὑμῖν ἐκ τοῦ καὶ τὴν Σαμουὴλ
ψυχὴν κληθῆναι ὑπὸ τῆς ἐγγαστριμύθου, ὡς ἠξίωσεν ὁ Σαούλ. Φαίνεται δὲ
καὶ ὅτι πᾶσαι αἱ ψυχαὶ τῶν οὕτως δικαίων καὶ προφητῶν ὑπὸ ἐξουσίαν
ἔπιπτον τῶν τοιούτων δυνάμεων, ὁποία δὴ καὶ ἐν τῇ ἐγγαστριμύθῳ ἐκείνῃ
ἐξ αὐτῶν τῶν πραγμάτων ὁμολογεῖται. 5 Ὅθεν καὶ οὗτος διδάσκει ἡμᾶς καὶ
διὰ τοῦ υἱοῦ αὐτοῦ τὸ πάντως ἀγωνίζεσθαι δικαίους γίνεσθαι, καὶ πρὸς τῇ
ἐξόδῳ αἰτεῖν μὴ ὑπὸ τοιαύτην τινὰ δύναμιν ὑποπεσεῖν τὰς ψυχὰς ἡμῶν.
Καὶ γὰρ ἀποδιδοὺς τὸ πνεῦμα ἐπὶ τῷ σταυρῷ εἶπε·
«Πάτερ, εἰς χεῖράς σου παρατίθεμαι τὸ πνεῦμά μου,»
ὡς καὶ ἐκ τῶν ἀπομνημονευμάτων καὶ τοῦτο ἔμαθον. 6 καὶ γὰρ πρὸς
τὸ ὑπερβάλλειν τὴν Φαρισαίων πολιτείαν τοὺς μαθητὰς αὐτοῦ συνωθῶν, εἰ
δὲ μή γε, ἐπίστασθαι ὅτι οὐ σωθήσονται, ταῦτα εἰρηκέναι ἐν τοῖς
ἀπομνημονεύμασι γέγραπται· Ἐὰν μὴ περισσεύσῃ ὑμῶν ἡ δικαιοσύνη
πλεῖον τῶν γραμματέων καὶ Φαρισαίων, οὐ μὴ εἰσέλθητε εἰς τὴν βασιλείαν
τῶν οὐρανῶν.
| [105] CV.
1 Viennent ensuite ces paroles :
« Mais vous, Seigneur, ne vous éloignez pas; vous qui êtes ma force,
hâtez-vous de me secourir, arrachez mon âme au glaive et délivrez de la
puissance du chien mon âme abandonnée ; sauvez-moi de la gueule du
lion et des cornes de l'oryx, dans l'humiliation où je suis. »
Figure, prédiction remarquable de ce que nous retrouvons dans le
Christ et de ce qui devait lui arriver ! N'avons-nous pas prouvé qu'il est le
fils unique de Dieu, créateur de toutes choses, qu'il est la vertu, le Verbe
engendré de lui; qu'ensuite il s'est fait homme; qu'il est né d'une vierge,
comme nous l'apprennent les écrits des apôtres ? 2 Dans chacune de ces
paroles :
« Arrachez mon âme au glaive ; délivrez cette âme de la puissance
du chien ; sauvez-moi de la gueule du lion, et, dans mon état d'humiliation
, délivrez-moi des cornes de l'oryx, »
vous trouvez une circonstance de la passion et une prédiction du
genre de mort qu'il devait souffrir, je veux parler de la croix. Déjà je vous
ai fait voir comme toutes les cornes de l'oryx présentent l'image d'une
seule croix : le glaive, la gueule du lion, la puissance du chien, dont il est
ici question, désignent une force ennemie qu'il veut repousser; il
demande qu'elle n'asservisse pas son âme, et la prière qu'il fait ici à son
père est une leçon qui nous apprend à recourir à Dieu au moment de la
mort, a lui demander qu'il ne permette pas que l'ange mauvais et
audacieux s'empare de notre âme, puisqu'il peut l'écarter.
4 L'âme demeure toujours, je vous l'ai déjà prouvé par ce qui est
arrivé à l'âme de Samuel, que la pythonisse évoqua, sur la demande de
Saül. Il est à croire que les âmes des Justes et des prophètes subissent
après leur mort le joug d'une puissance semblable à celle de la
pythonisse, comme le prouve le fait même dont je viens de parler. Il est
évident que tout est ici pour notre instruction, 5 et que Dieu, par son fils,
nous apprend à faire tous nos efforts, à multiplier nos prières à l'heure de
la mort, pour empêcher notre âme de tomber sous aucune puissance de
cette nature. Lorsque le fils de Dieu rendit l'esprit sur la croix, nous disent
les écrits de ses apôtres, il s'écria:
« Seigneur, je remets mon âme entre vos mains. »
6 Ils nous disent encore de quelle manière il exhortait ses disciples à
surpasser en vertu les pharisiens, s'ils voulaient parvenir au salut: « Je
vous déclare, leur disait-il, que si votre justice n'est pas plus parfaite que
celle des scribes et des pharisiens, vous n'entrerez point dans le royaume
des cieux.
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