HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Julien l'Apostat, Ier Panégyrique de Constance

Chapitre 5

  Chapitre 5

[5] μὲν οὖν τῶν ἐπαίνων νόμος οὐδὲν ἔλαττον τῆς πατρίδος τῶν προγόνων ἀξιοῖ μεμνῆσθαι· ἐγὼ δὲ οὐκ οἶδα τίνα χρὴ πρῶτον ὑπολαβεῖν πατρίδα σήν· ἔθνη γὰρ μυρία περὶ ταύτης ἀμφισβητεῖ πολὺν ἤδη χρόνον. Καὶ μὲν βασιλεύουσα τῶν ἁπάντων πόλις, μήτηρ οὖσα σὴ καὶ τροφὸς καὶ τὴν βασιλείαν σοι μετὰ τῆς ἀγαθῆς τύχης παρασχοῦσα, ἐξαίρετον αὑτῆς φησιν εἶναι τὸ γέρας, οὐ τοῖς κοινοῖς ἐφ´ ἁπάντων τῶν αὐτοκρατόρων δικαίοις χρωμένη (λέγω δὲ ὅτι, κἂν ἀλλαχόθεν τυγχάνωσι, τῷ μετέχειν ἅπαντας ἤδη τοῦ πολιτεύματος καὶ τοῖς ἐκεῖθεν ἡμῖν καταδειχθεῖσιν ἔθεσι καὶ νόμοις χρῆσθαι πολῖται γεγόνασιν), οὔκουν, ἀλλ´ ὡς τεκοῦσα τὴν σὴν μητέρα καὶ θρεψαμένη βασιλικῶς καὶ τῶν ἐσομένων ἐγγόνων ἀξίως. δὲ ἐπὶ τῷ Βοσπόρῳ πόλις, ὅλου τοῦ γένους τοῦ Κωνσταντίων ἐπώνυμος, πατρὶς μὲν οὐκ εἶναί φησι, γεγονέναι δὲ ὑπὸ τοῦ σοῦ πατρὸς ὁμολογεῖ, καὶ δεινὰ πάσχειν οἰήσεται, εἰ ταύτης γοῦν τις αὐτὴν τῷ λόγῳ τῆς συγγενείας ἀφαιροῖτο. Ἰλλυριοὶ δέ, ὅτι παρ´ αὐτοῖς γέγονας, οὐκ ἀνέξονται τοῦ καλλίστου τῶν εὐτυχημάτων στερόμενοι, εἴ τις ἄλλην σοι πατρίδα προσνέμοι. Ἀκούω δὲ ἔγωγε καὶ τῶν ἑῴων ἤδη τινὰς λέγειν ὅτι μὴ δίκαια δρῶμεν ἀφαιρούμενοι σφᾶς τὸν ἐπὶ σοὶ λόγον· αὐτοὶ γάρ φασι τὴν τηθὴν ἐπὶ τὸν τοῦ μητροπάτορος τοῦ σοῦ προπέμψαι γάμον. Καὶ σχεδὸν ἅπαντες οἱ λοιποὶ προφάσεις ἐπινοοῦντες μικρὰς μείζονας αὐτοῖς σε εἰσποιεῖν ἐκ παντὸς ἐγνώκασιν. Ἐχέτω μὲν οὖν τὸ γέρας ἣν αὐτὸς ἐθέλεις, καὶ ἣν ἀρετῶν μητέρα καὶ διδάσκαλον πολλάκις ἐπαινῶν εἴρηκας, τυγχανόντων δὲ ἑκάστη κατὰ τὴν ἀξίαν αἱ λοιπαὶ τοῦ προσήκοντος· ἐγὼ δὲ ἐπαινεῖν μὲν ἁπάσας εὔχομαι ἀξίας οὔσας ἀξίας καὶ τιμῆς, ὀκνῶ δὲ μὴ διὰ τὸ μῆκος, εἰ καὶ δοκεῖ λίαν οἰκεῖα τοῦ παρόντος λόγου, διὰ τὸν καιρὸν ἀλλότρια φανῇ. Τῶν μὲν οὖν ἄλλων τοὺς ἐπαίνους διὰ τοῦτ´ ἀφήσειν μοι δοκῶ, τῆς Ῥώμης δὲ τὸ κεφάλαιον τῶν ἐπαίνων αὐτός, βασιλεῦ, συλλαβὼν ἐν βραχεῖ καὶ διδάσκαλον ἀρετῆς προσειπών, τῷ δοῦναι τὸ κάλλιστον τῶν ἐγκωμίων τοὺς παρὰ τῶν ἄλλων λόγους ἀφαιρήσει· τί γὰρ λέξομεν ἡμεῖς περὶ αὐτῆς τοιοῦτον ἕτερον; τί δὲ ἄλλος τις εἰπεῖν ἔχει; ὥστε μοι δοκῶ σεβόμενος εἰκότως τὴν πόλιν τούτῳ τιμᾶν αὐτὴν πλέον, τῷ παραχωρεῖν σοι τῶν εἰς αὐτὴν λόγων. [5] La règle des éloges est donc que l'on fasse avant tout mention de la patrie et des aïeux ; mais je ne sais quelle cité je dois d'abord t'assigner pour patrie, lorsque depuis longtemps mille nations se disputent cet honneur. Ainsi la ville souveraine du monde, qui fut ta mère et ta nourrice, et qui, pour son bonheur, t'a déféré le souverain pouvoir, réclame cet illustre privilège, et non pas seulement aux mêmes titres qu'elle fait valoir pour les autres empereurs. Je m'explique : ceux-ci, bien que nés ailleurs, jouissent tous immédiatement du droit de cité, participent au commun bienfait de ses coutumes et de ses lois, et deviennent citoyens; mais, de plus, c'est ici qu'est née ta mère, c'est ici qu'elle a été nourrie d'une manière royale et digne de ses descendants. D'un autre côté, si la ville située sur le Bosphore et qui doit son nom à la famille des Constance ne peut se vanter d'être ta patrie, elle se glorifie de tenir son existence de ton père, et elle croirait qu'on lui fait une injustice si un orateur lui enlevait la prérogative de cette parenté. Cependant les Illyriens, chez lesquels tu es né, ne souffriront pas qu'on les prive du plus grand de leurs bonheurs, et que l'on t'assigne une autre patrie. J'apprends aussi que quelques peuples de l'Orient prétendent que nous n'agissons pas avec justice en leur enlevant le renom qu'ils te doivent : ils disent, en effet, qu'ils ont donné en mariage ta tante à ton grand-oncle maternel. Il en est de même des autres peuples : puisque tous, sur des motifs plus ou moins plausibles, veulent que tu leur appartiennes sans réserve. Mais laissons cette gloire à la ville que tu préfères, à celle que tu as souvent appelée la mère et la maîtresse des vertus. Je voudrais bien les louer toutes, vu qu'elles sont également dignes de respect et d'honneur ; mais je crains que ces longueurs, quoique propres à mon sujet, ne paraissent étrangères à la circonstance. Je crois donc pouvoir laisser de côté l'éloge des autres villes. Quant à Rome, en faisant son éloge d'un seul trait, souverain empereur, en l'appelant la maîtresse des vertus, par cet éloge, le plus beau de tous, tu as enlevé aux autres le moyen d'en parler. Car comment pourrons-nous en parler d'une manière différente? Qu'est-ce qu'un autre en pourra dire? Aussi je crois que ma vénération toute naturelle pour cette cité ne peut lui rendre un plus grand hommage, qu'en m'inclinant devant celui que tu lui as rendu.


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Dernière mise à jour : 10/11/2006