HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Julien l'Apostat, Ier Panégyrique de Constance

Chapitre 36

  Chapitre 36

[36] Σκοπεῖν δὲ ὑπὲρ ἁπάντων ἄξιον ἤδη τῶν ῥηθέντων, εἰ μετὰ ἀρετῆς καὶ τῆς βελτίστης ἕξεως ἅπαντα γέγονε· τούτῳ γὰρ ἤδη καὶ τῶν λόγων ἀρχόμενος μάλιστα προσέχειν τὸν νοῦν ἠξίουν. Οὐκοῦν τῷ πατρὶ μὲν εὐσεβῶς καὶ φιλανθρώπως ὅπως προσηνέχθης, ὁμονοῶν δὲ πρὸς τοὺς ἀδελφοὺς διετέλεσας τὸν ἅπαντα χρόνον, ἀρχόμενος μὲν προθύμως, συνάρχων δὲ ἐκείνοις σωφρόνως, πάλαι τε εἴρηται καὶ νῦν ἀξιούσθω μνήμης. Τοῦτο δὲ ὅστις μικρᾶς ἀρετῆς ἔργον ὑπέλαβεν, Ἀλέξανδρον τὸν Φιλίππου καὶ Κῦρον τὸν Καμβύσου σκοπῶν ἐπαινείτω. μὲν γὰρ μειράκιον ἔτι κομιδῇ νέον δῆλος ἦν τοῦ πατρὸς οὐκ ἀνεξόμενος ἄρχοντος, δὲ ἀφείλετο τὴν ἀρχὴν τὸν πάππον. Καὶ ταῦτα οὐδείς ἐστιν οὕτως ἠλίθιος, ὅστις οὐκ οἴεται μηδὲν ἐκείνων μεγαλοψυχίᾳ καὶ τῇ πρὸς τὰ καλὰ φιλοτιμίᾳ λειπόμενον, οὕτως ς´ ἐγκρατῶς καὶ σωφρόνως τῷ πατρὶ καὶ τοῖς ἀδελφοῖς προσενηνέχθαι· παρασχούσης γὰρ τῆς τύχης τὸν καιρὸν ἐν τῆς ἁπάντων ἡγεμονίας ἐχρῆν μεταποιηθῆναι, πρῶτος ὡρμήθης, πολλῶν ἀπαγορευόντων καὶ πρὸς τἀναντία ξυμπείθειν ἐπιχειρούντων, ῥᾷστα δὲ καὶ πρὸς ἀσφάλειαν τὸν ἐν χερσὶ πόλεμον διοικησάμενος, ἐλευθεροῦν ἔγνως τῆς ἀρχῆς τὰ κατειλημμένα, δικαιοτάτην μὲν καὶ οἵαν οὔπω πρόσθεν ἔλαβε πρόφασιν πόλεμος τῆς πρὸς ἐκείνους ἔχθρας τιθέμενος· οὐδὲ γὰρ ἐμφύλιον ἄξιον προσαγορεύειν τὸν πόλεμον οὗ βάρβαρος ἦν ἡγεμὼν ἑαυτὸν ἀναγορεύσας βασιλέα καὶ χειροτονήσας στρατηγόν· τῶν ἀδικημάτων δὲ τῶν ἐκείνου καὶ ὧν ἔδρασεν εἰς οἰκίαν τὴν σὴν οὐχ ἡδύ μοι πολλάκις μεμνῆσθαι. Ἀνδρειοτέραν δὲ τῆσδε τῆς πράξεως τίς ἂν εἰπεῖν ἔχοι; ἐφ´ ἧς δῆλος μὲν ἦν ἀποτυχόντι τῶν ἔργων κίνδυνος· ὑπέμενες δὲ οὐδὲν κέρδους χάριν οὐδὲ κλέος ἀείμνηστον ἀντωνούμενος, ὑπὲρ οὗ καὶ ἀποθνήσκειν ἄνδρες ἀγαθοὶ πολλάκις τολμῶσιν, οἷον πρὸς ἀργύριον τὴν δόξαν τὰς ψυχὰς ἀποδιδόμενοι, οὔτε μὴν δι´ ἐπιθυμίαν ἀρχῆς μείζονος καὶ λαμπροτέρας, ὅτι μηδὲ νέῳ σοι τούτων ἐπιθυμῆσαι συνέβη, ἀλλ´ αὐτὸ τὸ καλὸν στέργων τῆς πράξεως, πάντα ὑπομένειν ᾤου δεῖν, πρὶν ἰδεῖν Ῥωμαίων βάρβαρον βασιλεύοντα καὶ νόμων κύριον καὶ πολιτείας καθεστῶτα, καὶ τὰς ὑπὲρ τῶν κοινῶν εὐχὰς ποιούμενον τὸν τοσούτοις ἀσεβήμασιν ἔνοχον καὶ φόνοις. [36] Examinons maintenant si, comme je l'ai dit au commencement de ce discours, la cause de tes hauts faits a été ta vertu et ton excellente nature : tel est, en effet, le but principal où visait ma pensée, quand j'ai pris la parole. Ton respect filial, ta tendresse pour ton père, ta concorde incessante avec tes frères, ta soumission empressée envers l'un, ton accord dans le pouvoir avec l'autre, ont été déjà mentionnés ici, mais il convient d'en rappeler le souvenir. Quiconque se figure que c'est là l'effet d'une médiocre vertu n'a qu'à considérer Alexandre, fils de Philippe, et Cyrus, fils de Cambyse, pour faire ton éloge. Le premier, tout jeune encore, fit assez voir qu'il avait peine à supporter le pouvoir de son père; le second enleva le trône à son aïeul. Mais il n'est personne d'assez insensé qui ne voie que toi, qui ne leur fus inférieur ni en grandeur d'âme ni en amour du bien, tu te montras cependant plein de modération et de sagesse envers ton père et tes frères. Plus tard, quand la fortune amena le moment de concentrer le pouvoir aux mains d'un seul chef, tu fus le premier à prendre cette décision, en dépit de ceux qui t'en détournaient et qui s'efforçaient de te persuader le contraire. Puis, après avoir conduit facilement à bonne fin la guerre qui t'était tombée sur les bras, tu résolus d'affranchir les provinces de l'empire encore assujetties, guerre entreprise pour le motif le plus légitime qui fut jamais, c'est-à-dire la haine contre les ennemis. Car on ne saurait appeler guerre civile celle que fomentait un chef barbare qui s'était arrogé le titre d'empereur et s'était proclamé lui-même général. Ses crimes et ses attentats contre ta maison, il me serait pénible de les rappeler davantage. Mais qui pourrait raconter une conduite plus courageuse que la tienne? Voyant à plein le danger, si tu ne réussissais point, tu l'affrontas pourtant sans espoir de profit, sans cette récompense de gloire éternelle pour laquelle les hommes de coeur ne reculent jamais devant la mort, mais donnent leur âme en échange de l'immortalité, comme d'autres en échange de la richesse ce n'était pas non plus l'ambition de rendre ton empire plus grand ou plus florissant : ta jeunesse répugnait à de semblables désirs. L'amour du bien seul fut le mobile de ta conduite; tu crus qu'il te fallait tout souffrir plutôt que de voir un barbare régner sur les Romains, leur dicter des lois, administrer les affaires publiques, former des voeux pour le salut commun, et cela souillé d'impiétés et de meurtres.


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Dernière mise à jour : 10/11/2006