HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Julien l'Apostat, Ier Panégyrique de Constance

Chapitre 34

  Chapitre 34

[34] Ἐστράτευες μὲν γὰρ αὐτὸς ὑπαίθριος, καὶ ταῦτα πλησίον παρούσης πόλεως οὐ φαύλης· τοῖς στρατευομένοις δὲ οὐκ ἐξ ἐπιτάγματος τὸ πονεῖν καὶ κινδυνεύειν, ἐξ ὧν δὲ αὐτὸς ἔδρας παρεγγυῶν, ἀτραπὸν μὲν ἐξεῦρες ἄγνωστον τοῖς πᾶσι, πέμψας δὲ ἀξιόμαχον τῆς δυνάμεως ἁπάσης ὁπλιτῶν μοῖραν, εἶτα ἐπειδὴ σαφῶς ἔγνως αὐτοὺς τοῖς πολεμίοις ἐφεστῶτας, αὐτὸς ἀναλαβὼν ἦγες τὸ στράτευμα, καὶ κύκλῳ περισχὼν πάντων ἐκράτησας. Ταῦτα ἐδρᾶτο πρὸ τῆς ἕω, ἤγγελτο δὲ πρὸ μεσημβρίας τῷ τυράννῳ ἁμίλλαις ἱππικαῖς καὶ πανηγύρει προσκαθημένῳ καὶ τῶν παρόντων οὐδὲν ἐλπίζοντι. Τίς μὲν οὖν γέγονεν ἐκ τίνος, καὶ ποταπὴν γνώμην εἶχεν ὑπὲρ τῶν παρόντων, καὶ ὅπως ἐκλιπὼν ἔφυγε τὴν πόλιν καὶ τὴν Ἰταλίαν πᾶσαν, τοὺς φόνους καὶ τὰς πρόσθεν ἀδικίας ἐκκαθαιρόμενος, οὐ τοῦ παρόντος ἂν εἴη λόγου διηγεῖσθαι. Ἔμελλε δὲ βραχείας ἀνακωχῆς τυχὼν οὐδέν τι μεῖον τῶν ἔμπροσθεν δράσειν· οὕτως οὐδὲν πρὸς πονηρίαν ψυχῆς ἅνθρωπος, ἀλλ´ θεὸς ἐξεῦρε καθάρσιον διὰ τοῦ σώματος. Ἀφικόμενος γὰρ εἰς Γαλατίαν χρηστὸς οὑτοσὶ καὶ νόμιμος ἄρχων τοσοῦτον αὑτοῦ γέγονε χαλεπώτερος, ὡς, εἴ τις πρότερον αὐτὸν διαφυγὼν ἐλελήθει τιμωρίας τρόπος ὠμότατος, τοῦτον ἐξευρὼν θέαμα κεχαρισμένον αὑτῷ τὰς τῶν ἀθλίων πολιτῶν παρεῖχε συμφοράς· ἅρματος ζῶντας ἐκδήσας καὶ μεθεὶς φέρεσθαι τοῖς ἡνιόχοις ἕλκειν ἂν ἐκέλευεν, αὐτὸς ἐφεστηκὼς καὶ θεώμενος τὰ δρώμενα· καί τισι τοιούτοις ἑτέροις αὑτὸν ψυχαγωγῶν τὸν πάντα διετέλει χρόνον, ἕως αὑτὸν καθάπερ Ὀλυμπιονίκης περὶ τῷ τρίτῳ παλαίσματι καταβαλὼν δίκην ἐπιθεῖναι τῶν τετολμημένων ἀξίαν κατηνάγκασας ὤσαντα διὰ τῶν στέρνων τὸ αὐτὸ ξίφος, πολλῶν πολιτῶν ἐμίανε φόνῳ. Ταύτης ἐγὼ τῆς νίκης ἀμείνω καὶ δικαιοτέραν οὔποτε γενέσθαι φημὶ οὐδὲ ἐφ´ μᾶλλον τὸ κοινὸν τῶν ἀνθρώπων ηὐφράνθη γένος, τοσαύτης ὠμότητος καὶ πικρίας ἀφεθὲν ὄντως ἐλεύθερον, εὐνομίᾳ δὲ ἤδη γαννύμενον, ἧς τέως ἀπολαύομεν καὶ ἀπολαύσαιμέν γε ἐπὶ πλέον, πάντα ἀγαθὴ πρόνοια. [34] Tu te mets en campagne, de ta personne, à ciel ouvert, bien que tu aies dans le voisinage une ville qui t'offrait un commode abri. Ce n'est point seulement par tes ordres que tu excites les soldats au travail et au danger, tu leur donnes l'exemple de tes propres actions, et tu trouves ainsi une voie détournée et inconnue à tous. Là, tu envoies une troupe valeureuse choisie parmi les hoplites de ton armée, et, quand tu t'es assuré qu'elle est aux prises avec l'ennemi, tu arrives avec le reste de tes soldats, tu l'enveloppes et tu remportes une victoire complète. Ce combat avait eu lieu dès le matin : la nouvelle n'en arrive que vers le milieu du jour au tyran, assis à regarder des combats hippiques dans une réunion et ne s'attendant point à ce désastre. Quel il devint alors, ce qu'il pensa de sa situation, comment il abandonna, pour fuir, et la ville et toute l'Italie, purifiée dès lors des meurtres et des injustices qu'il y avait commises, ce n'est point le moment de le raconter. Il aurait dû profiter de ce court relâche, mais il n'en continua pas moins de faire ce qu'il avait toujours fait. Mais si l'homme ne sut point laver les souillures de son âme, la Divinité sut se venger sur son corps. Retiré chez les Gaulois, ce prince, aussi bon que loyal, se montre d'une férocité qu'on ne lui connaissait pas encore, au point que, si quelque genre de supplice a échappé jusqu'alors à sa cruauté, il s'en ingénie et se repaît du doux spectacle des malheurs que subissent les infortunés citoyens : il lie des hommes vivants à un char, le fait lancer et traîner par les conducteurs, présidant lui-même à l'exécution et regardant ce qui se passe. Tout son temps s'écoule en distractions du même genre, jusqu'à ce que, le terrassant dans une troisième lutte, comme un vainqueur aux jeux olympiques, tu le forces à expier tous ses crimes en se perçant la poitrine de la même épée qu'il avait rougie du sang de tant de citoyens. Jamais, je le proclame, victoire ne fut plus belle ni plus juste que la tienne; jamais aucune ne causa de joie plus vive au genre humain, libre et affranchi d'une cruauté si affreuse, et rendu, sous le règne des lois, à ce bonheur dont nous jouissons maintenant et dont puissions-nous jouir longtemps encore, ô divine Providence qui gouvernes l'univers!


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Dernière mise à jour : 10/11/2006