HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Julien l'Apostat, Misopogon ou l'ennemi de la barbe

Chapitre 22

  Chapitre 22

[22] Λέγεταί τοι μικρῷ πρόσθεν ὡς ἐνθένδε ἐκεῖσέ τις Καππαδόκης φυγάς, ἐν τῇ παρ´ ὑμῖν τραφεὶς πόλει παρὰ τῷ χρυσοχόῳ (γνωρίζετε δήπουθεν ὃν λέγω), μαθὼν ὅπου καὶ ἔμαθεν ὡς οὐ δέον ὁμιλεῖν γυναιξί, μειρακίοις δὲ ἐπιχειρεῖν, οὐκ οἶδα ὁπόσα ἐνθάδε δράσας καὶ παθών, ἐπειδὴ παρὰ τὸν ἐκεῖσε βασιλέα πρῴην ἀφίκετο, μνήμῃ τῶν τῇδε πολλοὺς μὲν ὀρχηστὰς αὐτοῖς ἐπαγαγεῖν, ἄλλα δὲ τὰ ἐντεῦθεν ἀγαθὰ τοιαῦτα, καὶ δὴ καὶ τέλος ὡς ἐνεδέησεν ἔτι κοτυλιστοῦ (τοῦτο δὲ ὑμεῖς ἴστε πρὸς τῷ ἔργῳ τὸ ὄνομα) καὶ τοῦτον ἐνθένδε ἐκάλει πόθῳ καὶ ἔρωτι τῆς σεμνῆς παρ´ ὑμῖν διαίτης. Οἱ Κελτοὶ δὲ τὸν μὲν κοτυλιστὴν ἠγνόησαν (ἐδέξατο γὰρ αὐτὸν αὐτίκα τὰ βασίλεια), τοὺς ὀρχηστὰς δὲ ἐπιτραπέντας ἐν τῷ θεάτρῳ τὴν τέχνην *** εἴασαν, οἰόμενοι τοῖς νυμφολήπτοις αὐτοὺς ἐοικέναι. Καὶ ἦν αὐτοῖς ἐκεῖ παραπλησίως ἐμοὶ καταγελαστότατον τὸ θέατρον· ἀλλ´ οἱ μὲν ὀλίγοι πολλῶν κατεγέλων, ἐγὼ δὲ ξὺν ὀλίγοις ἐνθάδε γελοῖος ὑμῖν ἅπασι τὰ πάντα φαίνομαι. Καὶ οὐκ ἀγανακτῶ τῷ πράγματι. Καὶ γὰρ ἂν εἴην ἄδικος εἰ μὴ καὶ τοῖς παροῦσι στέργοιμι, διαφερόντως ἀσπασάμενος ἐκεῖνα. Κελτοὶ μὲν γὰρ οὕτω με δι´ ὁμοιότητα τρόπων ἠγάπησαν, ὥστε ἐτόλμησαν οὐχ ὅπλα μόνον ὑπὲρ ἐμοῦ λαβεῖν, ἀλλὰ καὶ χρήματα ἔδωκαν πολλά, καὶ παραιτούμενον ὀλίγου καὶ ἐβιάσαντο λαβεῖν, καὶ πρὸς πάντα ἑτοίμως ὑπήκουσαν. δὲ δὴ μέγιστον, ἐκεῖθεν εἰς ὑμᾶς ἐφέρετο πολὺ καὶ μέγα τὸ ἐμὸν ὄνομα, καὶ ἐβόων πάντες ἀνδρεῖον, συνετόν, δίκαιον, οὐ πολέμῳ μόνον ὁμιλῆσαι δεινόν, ἀλλὰ καὶ εἰρήνῃ χρήσασθαι δεξιόν, εὐπρόσιτον, πρᾷον· ὑμεῖς δὲ αὐτοῖς ἀντιδεδώκατε νῦν ἐνθένδε πρῶτον μέν, ὅτι παρ´ ἐμὲ τὰ τοῦ κόσμου πράγματα ἀνατέτραπται (σύνοιδα δὲ οὐδὲν ἀνατρέπων ἐμαυτῷ οὔτε ἑκὼν οὔτε ἄκων), εἶτα ὡς ἐκ τοῦ πώγωνός μου χρὴ πλέκειν σχοινία, καὶ ὅτι πολεμῶ τῷ Χῖ, πόθος δὲ ὑμᾶς εἴσεισι τοῦ Κάππα. Καὶ ὑμῖν γε αὐτὸ οἱ πολιοῦχοι τῆσδε τῆς πόλεως θεοὶ διπλοῦν δοῖεν, ὅτι πρὸς τούτῳ καὶ τὰς ἀστυγείτονας ἐσυκοφαντήσατε πόλεις ἱερὰς καὶ ὁμοδούλους ἐμοί, ὡς δὴ παρ´ αὐτῶν εἴη τὰ εἰς ἐμὲ ξυντεθέντα, ὃν εὖ οἶδ´ ὅτι φιλοῦσιν ἐκεῖναι μᾶλλον τοὺς ἑαυτῶν υἱέας, οἳ τὰ μὲν τῶν θεῶν ἀνέστησαν αὐτίκα τεμένη, τοὺς τάφους δὲ τῶν ἀθέων ἀνέτρεψαν πάντας, ὑπὸ τοῦ συνθήματος, δὴ δέδοται παρ´ ἐμοῦ πρῴην, οὕτως ἐπαρθέντες τὸν νοῦν καὶ μετέωροι γενόμενοι τὴν διάνοιαν, ὡς καὶ πλέον ἐπεξελθεῖν τοῖς εἰς τοὺς θεοὺς πλημμελοῦσιν βουλομένῳ μοι ἦν. Τὰ δὲ ὑμέτερα· πολλοὶ μὲν ἐγειρομένους ἄρτι τοὺς βωμοὺς ἀνέτρεψαν, οὓς πρᾳότης ἡμῶν ἐδίδαξε μόλις ἡσυχάζειν. Ἐπεὶ δὲ ἀπεπεμψάμεθα τὸν νεκρὸν τῆς Δάφνης, οἱ μὲν ἀφοσιούμενοι τὰ πρὸς τοὺς θεοὺς ἐξ ὑμῶν ἀντέδωκαν τοῖς ὑπὲρ τῶν λειψάνων ἠγανακτηκόσι τοῦ νεκροῦ τὸ τέμενος τοῦ Δαφναίου θεοῦ, οἱ δὲ εἴτε λαθόντες εἴτε μὴ τὸ πῦρ ἔδειξαν ἐκεῖνο, τοῖς μὲν ἐπιδημοῦσι τῶν ξένων φρικῶδες, ὑμῶν δὲ τῷ δήμῳ μὲν ἡδονὴν παρασχόν, ὑπὸ δὲ τῆς βουλῆς ἀμεληθέν, εἰσέτι δὲ καὶ ἀμελούμενον. Ἐμοὶ μὲν οὖν ἐδόκει καὶ πρὸ τοῦ πυρὸς ἀπολελοιπέναι τὸν νεὼν θεός, ἐπεσήμηνε γὰρ εἰσελθόντι μοι πρῶτον τὸ ἄγαλμα, καὶ τούτου μάρτυρα καλῶ τὸν μέγαν Ἥλιον πρὸς τοὺς ἀπιστοῦντας. [22] On raconte que naguère il y vint un homme, exilé de Cappadoce, et nourri dans votre ville chez un orfèvre. Vous savez sans doute qui je veux dire. Avant appris (où l'avait-il appris?) qu'il ne faut point avoir commerce avec des femmes, mais avec des garçons, et avant fait et subi toutes sortes de choses que je ne sais pas, il se rendit chez un roi de ce pays-là. En souvenir de ce qui se fait ici, il commença par exhiber un grand nombre de danseurs, suivis de plusieurs raretés de cette ville. A la fin, comme il lui manquait un cotyliste (vous connaissez le nom et la chose), il en fait venir un de votre cité, par un sentiment de regret et d'amour pour vos sages coutumes. Les Celtes n'avaient jamais vu de cotyliste : on le fit entrer aussitôt dans le palais ; mais quand les danseurs eurent déployé leur talent sur le théâtre, on les laissa là, trouvant qu'ils avaient l'air d'être fous. Et moi aussi le théâtre me paraissait souverainement ridicule ; mais là-bas le plus grand nombre riait du plus petit, ici je suis, avec le plus petit nombre, un objet de risée pour tout le peuple. Du reste, je ne m'en plains pas : il y aurait injustice de ma part à ne pas être satisfait du présent, après avoir été ravi du passé. Les Gaulois m'aimaient d'une affection si vive, à cause de la ressemblance de nos mœurs, qu'ils ne craignirent point de prendre pour moi les armes et de m'offrir de fortes sommes d'argent; plus d'une fois, comme je refusais, ils me forcèrent d'accepter, et se montraient en tout d'une obéissance parfaite; mais le point capital, c'est que de chez eux le bruit de ma gloire et de mon nom passa jusqu'à vous : tous me proclamaient brave, intelligent, juste, redoutable à la guerre, habile dans la paix, affable et bon. Vous, vous leur avez répondu d'abord que j'ai bouleversé le monde. Or, j'ai la conscience de n'avoir rien bouleversé, à mon escient ou à mon insu. Vous ajoutez qu'il faudrait faire des cordes avec ma barbe, et que je fais la guerre au Chi, et puis vous regrettez le Kappa. Plaise aux dieux tutélaires de votre ville de vous en donner deux pour avoir calomnié, à ce propos, les cités voisines, villes saintes et vouées au même culte que moi, en faisant croire que les satires composées contre moi émanaient d'elles ! Moi, je sais qu'elles m'aiment plus que leurs propres enfants, elles qui se sont hâtées de relever les temples des dieux et de détruire tous les tombeaux des athées sur un de mes ordres récents : zèle ardent, fougue emportée, qui se déchaîna sur les impies plus que ne le souhaitait ma volonté. Chez vous, au contraire, nombre de gens ont renversé les autels nouvellement élevés, et ma douceur a eu grand-peine à les maintenir dans le devoir. Après la translation du mort de Daphné, quelques-uns de vous, impies envers les dieux, ont livré le temple du dieu daphnéen à ceux qui s'étaient tachés à propos des reliques du mort; et alors, soit négligence des premiers, soit intelligence avec eux, ils ont mis le feu au temple : spectacle horrible pour les étrangers, mais agréable à vous ainsi qu'au peuple, et indifférent au Sénat, qui ne se préoccupe point des coupables. Moi, je suis certain que le dieu avait abandonné le temple avant l'incendie. Dès mon entrée, sa statue me le fit connaître, et j'invoque contre les incrédules le témoignage du Grand Soleil.


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Dernière mise à jour : 16/11/2006