HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Julien l'Apostat, Sur la mère des Dieux

Chapitre 9

  Chapitre 9

[9] Οὗτος μέγας ἡμῖν θεὸς Ἄττις ἐστίν· αὗται τοῦ βασιλέως Ἄττιδος αἱ θρηνούμεναι τέως φυγαὶ καὶ κρύψεις καὶ ἀφανισμοὶ καὶ αἱ δύσεις αἱ κατὰ τὸ ἄντρον, τεκμήρια δὲ ἔστω μοι τούτου χρόνος ἐν γίνεται. Τέμνεσθαι γάρ φασι τὸ ἱερὸν δένδρον καθ´ ἣν ἡμέραν ἥλιος ἐπὶ τὸ ἄκρον τῆς ἰσημερινῆς ἁψῖδος ἔρχεται· εἶθ´ ἑξῆς περισαλπισμὸς παραλαμβάνεται· τῇ τρίτῃ δὲ τέμνεται τὸ ἱερὸν καὶ ἀπόρρητον θέρος τοῦ θεοῦ Γάλλου· ἐπὶ τούτοις Ἱλάρια, φασί, καὶ ἑορταί. Ὅτι μὲν οὖν στάσις ἐστὶ τῆς ἀπειρίας θρυλλουμένη παρὰ τοῖς πολλοῖς ἐκτομή, πρόδηλον ἐξ ὧν ἡνίκα μέγας Ἥλιος ἔστη, τοῦ ἰσημερινοῦ ψαύσας κύκλου, ἵνα τὸ μάλιστα ὡρισμένον ἐστί· τὸ μὲν γὰρ ἴσον ὡρισμένον ἐστί, τὸ δὲ ἄνισον ἄπειρόν τε καὶ ἀδιεξίτητον κατὰ τὸν λόγον αὐτίκα τὸ δένδρον τέμνεται· εἶθ´ ἑξῆς γίνεται τὰ λοιπά, τὰ μὲν διὰ τοὺς μυστικοὺς καὶ κρυφίους θεσμούς, τὰ δὲ καὶ ῥηθῆναι πᾶσι δυναμένους. δὲ ἐκτομὴ τοῦ δένδρου, τοῦτο δὲ τῇ μὲν ἱστορίᾳ προσήκει τῇ περὶ τὸν Γάλλον, οὐδὲν δὲ τοῖς μυστηρίοις, οἷς παραλαμβάνεται, διδασκόντων ἡμᾶς οἶμαι τῶν θεῶν συμβολικῶς ὅτι χρὴ τὸ κάλλιστον ἐκ γῆς δρεψαμένους, ἀρετὴν μετὰ εὐσεβείας, ἀπενεγκεῖν τῇ θεῷ, σύμβολον τῆς ἐνταῦθα χρηστῆς πολιτείας ἐσόμενον. Τὸ γάρ τοι δένδρον ἐκ γῆς μὲν φύεται, σπεύδει δὲ ὥσπερ εἰς τὸν αἰθέρα καὶ ἰδεῖν τέ ἐστι καὶ ὀφθῆναι καλὸν καὶ σκιὰν παρασχεῖν ἐν πνίγει, ἤδη δὲ καὶ καρπὸν ἐξ ἑαυτοῦ προβαλεῖν καὶ χαρίσασθαι· οὕτως αὐτῷ πολύ τί γε τοῦ γονίμου περίεστιν. Ἡμῖν οὖν θεσμὸς παρακελεύεται, τοῖς φύσει μὲν οὐρανίοις, εἰς γῆν δὲ ἐνεχθεῖσιν, ἀρετὴν μετὰ εὐσεβείας ἀπὸ τῆς ἐν τῇ γῇ πολιτείας ἀμησαμένους παρὰ τὴν προγονικὴν καὶ ζωογόνον σπεύδειν θεόν. Εὐθὺς οὖν σάλπιγξ μετὰ τὴν ἐκτομὴν ἐκδίδωσι τὸ ἀνακλητικὸν τῷ Ἄττιδι καὶ τοῖς ὅσοι ποτὲ οὐρανόθεν ἔπτημεν εἰς τὴν γῆν καὶ ἐπέσομεν. Μετὰ δὴ τὸ σύμβολον τοῦτο, ὅτε βασιλεὺς Ἄττις ἵστησι τὴν ἀπειρίαν διὰ τῆς ἐκτομῆς, ἡμῖν τε οἱ θεοὶ κελεύουσιν ἐκτέμνειν καὶ αὐτοῖς τὴν ἐν ἡμῖν αὐτοῖς ἀπειρίαν καὶ κινεῖσθαι ἐκ τούτων, ἐπὶ δὲ τὸ ὡρισμένον καὶ ἑνοειδὲς καί, εἴπερ οἷόν τέ ἐστιν, αὐτὸ «τὸ Ἓν» ἀνατρέχειν· οὗπερ γενομένου, πάντως ἕπεσθαι χρὴ τὰ Ἱλάρια. Τί γὰρ εὐθυμότερον, τί δὲ ἱλαρώτερον γένοιτο ἂν ψυχῆς ἀπειρίαν μὲν καὶ γένεσιν καὶ τὸν ἐν αὐτῇ κλύδωνα διαφυγούσης, ἐπὶ δὲ τοὺς θεοὺς αὐτοὺς ἀναχθείσης; Ὧν ἕνα καὶ τὸν Ἄττιν ὄντα περιεῖδεν οὐδαμῶς τῶν θεῶν Μήτηρ βαδίζοντα πρόσω πλέον χρῆν, πρὸς ἑαυτὴν δὲ ἐπέστρεψε στῆσαι τὴν ἀπειρίαν προστάξασα. [9] Tel est pour nous le grand dieu Attis. Quant aux fuites du roi Attis célébrées par des larmes, ses retraites, ses disparitions et ses descentes dans l'antre, le temps où elles ont lieu nous en montre le sens. Car on coupe, dit-ou, l'arbre sacré au jour précis où le Soleil atteint le sommet de l'abside équinoxiale; le jour suivant, la trompette se fait entendre; au troisième jour on coupe la moisson sacrée et mystérieuse du dieu Gallus. Viennent ensuite les fêtes nommées Hilaria. Que cette castration, dont on a tant parlé, soit une limitation de l'infini, on n'en saurait douter, quand on voit que, dans ce même moment, le Grand Soleil touche le point du cercle équinoxial où sa course est bornée. Or, ce qui est égal est borné; ce qui est inégal est illimité, impénétrable. Aussitôt après, dit-on, l'on coupe l'arbre, puis ont lieu les autres cérémonies, les unes enveloppées de mystères et de rites cachés, les autres pouvant être divulguées aux profanes. Quant à l'excision de l'arbre, elle a trait uniquement à l'histoire de Gallus et n'a aucun rapport avec les mystères où elle a lieu. Les dieux, je pense, nous enseignent par ces formes symboliques que nous devons, recueillant de la terre ce qu'il y a de plus beau, offrir pieusement à la déesse notre vertu, pour être le gage d'une honnête conduite. L'arbre, en effet, naît de la terre, se porte vers le ciel, offre à l'oeil un bel aspect, fournit de l'ombre pendant les grandes chaleurs et nous fait largesse des fruits qu'il tire de son essence : tant il y a en lui de force génératrice. Ainsi le rite en question nous invite, nous qui, nés dans le ciel, avons été transplantés sur la terre, à recueillir de notre conduite ici-bas la vertu. accompagnée de la piété, pour remonter en toute hâte vers la déesse procréatrice et génératrice de la vie. Aussitôt après l'excision, la trompette donne à Attis le signal de son rappel, qui est aussi le nôtre, à nous qui sommes tombés du ciel sur cette terre. Dans le symbole, le roi Attis borne, par sa mutilation, sa course vers l'infini. Par là, les dieux nous ordonnent de retrancher à l'infinité de nos désirs, de nous rapprocher de ce qui est borné, uniforme, et de tendre, autant que possible, vers l'unité. C'est dans ces dispositions qu'il convient de célébrer les Hilaria. Car qu'y a-t-il de plus dispos, de plus joyeux qu'une âme qui, après avoir échappé à l'infini, à la génération et aux tempêtes qu'elle soulève, se sent enlevée vers les dieux? Or, l'un de ces dieux est Attis, que la Mère des dieux n'abandonna point, quoiqu'il se fût avancé plus loin qu'il ne devait, mais elle l'a retenu sur la pente, et, arrêtant sa course vers l'infini, elle l'a ramené vers elle.


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Dernière mise à jour : 9/05/2007