HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Julien l'Apostat, Sur la mère des Dieux

Chapitre 6

  Chapitre 6

[6] Τίς οὖν Μήτηρ τῶν θεῶν; τῶν κυβερνώντων τοὺς ἐμφανεῖς νοερῶν καὶ δημιουργικῶν θεῶν πηγή, καὶ τεκοῦσα καὶ συνοικοῦσα τῷ μεγάλῳ Διί, θεὸς ὑποστᾶσα μεγάλη μετὰ τὸν μέγαν καὶ σὺν τῷ μεγάλῳ δημιουργῷ, πάσης μὲν κυρία ζωῆς, πάσης δὲ γενέσεως αἰτία, ῥᾷστα μὲν ἐπιτελοῦσα τὰ ποιούμενα, γεννῶσα δὲ δίχα πάθους καὶ δημιουργοῦσα τὰ ὄντα μετὰ τοῦ Πατρός· αὕτη γὰρ καὶ παρθένος ἀμήτωρ καὶ Διὸς σύνθωκος καὶ μήτηρ θεῶν ὄντως οὖσα πάντων. Τῶν γὰρ νοητῶν ὑπερκοσμίων θεῶν δεξαμένη πάντων αἰτίας ἐν ἑαυτῇ, πηγὴ τοῖς νοεροῖς ἐγένετο. Ταύτην δὴ τὴν θεὸν οὖσαν καὶ πρόνοιαν ἔρως μὲν ὑπῆλθεν ἀπαθὴς Ἄττιδος· ἐθελούσια γὰρ αὐτῇ καὶ κατὰ γνώμην ἐστὶν οὐ τὰ ἔνυλα μόνον εἴδη, πολὺ δὲ πλέον τὰ τούτων αἴτια. Τὴν δὴ τὰ γινόμενα καὶ φθειρόμενα σώζουσαν Προμήθειαν ἐρᾶν μῦθος ἔφη τῆς δημιουργικῆς τούτων αἰτίας καὶ γονίμου, καὶ κελεύειν μὲν αὐτὴν ἐν τῷ νοητῷ τίκτειν μᾶλλον καὶ βούλεσθαί γε πρὸς ἑαυτὴν ἐπεστράφθαι καὶ συνοικεῖν, ἐπίταγμα δὲ ποιεῖσθαι μηδενὶ τῶν ἄλλων, ἅμα μὲν τὸ ἑνοειδὲς σωτήριον διώκουσαν, ἅμα δὲ φεύγουσαν τὸ πρὸς τὴν ὕλην νεῦσαν. Πρὸς ἑαυτήν τε βλέπειν ἐκέλευσεν, οὖσαν {τε} πηγὴν μὲν τῶν δημιουργικῶν θεῶν, οὐ καθελκομένην δὲ εἰς τὴν γένεσιν οὐδὲ θελγομένην· οὕτω γὰρ ἔμελλεν μέγας Ἄττις καὶ κρεῖττον εἶναι δημιουργός, ἐπείπερ ἐν πᾶσιν πρὸς τὸ κρεῖττον ἐπιστροφὴ μᾶλλόν ἐστι δραστήριος τῆς πρὸς τὸ χεῖρον νεύσεως. Ἐπεὶ καὶ τὸ πέμπτον σῶμα τούτῳ δημιουργικώτερόν ἐστι τῶν τῇδε καὶ θειότερον, τῷ μᾶλλον ἐστράφθαι πρὸς τοὺς θεούς, ἐπεί τοι τὸ σῶμα, κἂν αἰθέρος τοῦ καθαρωτάτου, {καὶ} ψυχῆς ἀχράντου καὶ καθαρᾶς, ὁποίαν τὴν Ἡρακλέος δημιουργὸς ἐξέπεμψεν, οὐθεὶς ἂν εἰπεῖν κρεῖττον τολμήσειε. Τότε μέντοι ἦν τε καὶ ἐδόκει μᾶλλον δραστήριος, ὅτε αὐτὴν ἔδωκεν ἐκείνη σώματι, ἐπεὶ καὶ αὐτῷ νῦν Ἡρακλεῖ ὅλῳ πρὸς ὅλον κεχωρηκότι τὸν πατέρα ῥᾴων τούτων ἐπιμέλεια καθέστηκεν πρότερον ἦν, ὅτε ἐν τοῖς ἀνθρώποις σαρκία φορῶν ἐτρέφετο. Οὕτως ἐν πᾶσι δραστήριος μᾶλλον πρὸς τὸ κρεῖττον ἀπόστασις τῆς ἐπὶ τὸ χεῖρον στροφῆς· δὴ βουλόμενος μῦθος διδάξαι παραινέσαι φησὶ τὴν Μητέρα τῶν θεῶν τῷ Ἄττιδι θεραπεύειν αὐτὴν καὶ μήτε ἀποχωρεῖν μήτε ἐρᾶν ἄλλης. [6] Qu'est-ce donc que la Mère des dieux? La source d'où naissent les divinités intelligentes et organisatrices qui gouvernent les dieux visibles; la déesse qui enfante et qui a commerce avec le grand Jupiter; la grande déesse existant par elle-même, après et avec le grand organisateur; la maîtresse de toute vie, la cause de toute génération ; celle qui perfectionne promptement tout ce qu'elle fait; qui engendre et organise les êtres avec le père de tous ; cette vierge sans mère, qui s'assied à côté de Jupiter, comme étant réellement la mère de tous les dieux. Car, avant reçu en elle les causes de tous les dieux hypercosmiques, elle devient la source des dieux intelligents. Cette déesse donc, cette Pronoée, fut prise d'un chaste amour pour Attis; c'est-à-dire qu'elle s'attacha volontairement et de son plein gré, non pas aux formes matérielles. mais plutôt aux causes de ces formes. La fable signifie donc que la Providence, qui gouverne les êtres sujets à la génération et à la corruption, s'est prise à aimer la cause énergique et génératrice de ces êtres; qu'elle lui a ordonné d'engendrer principalement dans l'ordre intellectuel, de se tourner volontairement vers elle et d'avoir commerce avec elle, à l'exclusion de toute autre, tant pour conserver une salutaire unité que pour éviter la propension vers la matière. Elle a exigé qu'il eût les yeux tournés sur elle, comme sur la source des dieux organisateurs, mais sans se laisser entraîner ou fléchir vers la génération. C'est ainsi que le grand Attis devait être le procréateur par excellence. Car, en toutes choses, la direction vers la supériorité vaut mieux que la propension vers l'infériorité. C'est ainsi que le cinquième corps est plus énergique et plus divin que les corps d'ici-bas, parce qu'il tend davantage vers les dieux. Car un corps fût-il éthéré et formé de la plus pure essence, qui oserait dire qu'il est supérieur à une âme sans mélange et sans souillure, telle que celle que le procréateur fit entrer dans Hercule? Et cependant ce procréateur parut plus énergique au moment où il donna une telle âme à ce corps. Car le gouvernement des choses est devenu plus facile à Hercule lui-même, retiré tout entier dans le sein de son père, que quand, revêtu de chair, il vivait parmi les hommes. Tant il est vrai qu'en tout le principe qui tend vers le mieux est plus énergique que celui qui descend vers le pire. Pour nous le faire entendre, la Fable nous rapporte que la Mère des dieux fit à son Attis un précepte de la servir religieusement, de ne point se séparer d'elle et de n'en pas aimer d'autre.


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Dernière mise à jour : 9/05/2007