HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Julien l'Apostat, Sur la mère des Dieux

Chapitre 3

  Chapitre 3

[3] Ὑπὲρ δὲ ὧν εἰπεῖν ἐπῆλθέ μοι παρ´ αὐτὸν ἄρτι τὸν τῆς ἁγιστείας καιρόν, ἀκούω μὲν ἔγωγε καὶ Πορφυρίῳ τινὰ πεφιλοσοφῆσθαι περὶ αὐτῶν· οὐ μὴν οἶδά γε, οὐ γὰρ ἐνέτυχον, εἰ καὶ συνενεχθῆναί που συμβαίη τῷ λόγῳ. Τὸν Γάλλον δὲ ἐγὼ τουτονὶ καὶ τὸν Ἄττιν αὐτὸς οἴκοθεν ἐπινοῶ τοῦ γονίμου καὶ δημιουργικοῦ νοῦ, τὴν ἄχρι τῆς ἐσχάτης ὕλης ἅπαντα γεννῶσαν, οὐσίαν εἶναι, ἔχουσάν τε ἐν ἑαυτῇ πάντας τοὺς λόγους καὶ τὰς αἰτίας τῶν ἐνύλων εἰδῶν· οὐ γὰρ δὴ πάντων ἐν πᾶσι τὰ εἴδη, οὔτε ἐν τοῖς ἀνωτάτω καὶ πρώτοις αἰτίοις τὰ τῶν ἐσχάτων καὶ τελευταίων, μεθ´ οὐδέν ἐστιν τὸ «τῆς στερήσεως» ὄνομα μετὰ ἀμυδρᾶς ἐπινοίας. Οὐσῶν δὴ πολλῶν οὐσιῶν καὶ πολλῶν πάνυ δημιουργῶν, τοῦ τρίτου δημιουργοῦ, ὃς τῶν ἐνύλων εἰδῶν τοὺς λόγους ἐξῃρημένους ἔχει καὶ συνεχεῖς τὰς αἰτίας, τελευταία καὶ μέχρι γῆς ὑπὸ περιουσίας τοῦ γονίμου διὰ τῶν ἄνωθεν παρὰ τῶν ἄστρων καθήκουσα, «φύσις» ζητούμενός ἐστιν Ἄττις. Ἴσως δὲ ὑπὲρ οὗ λέγω χρὴ διαλαβεῖν σαφέστερον· εἶναί τι λέγομεν ὕλην, ἀλλὰ καὶ ἔνυλον εἶδος. Ἀλλὰ τούτων εἰ μή τις αἰτία προτέτακται, λανθάνοιμεν ἂν ἑαυτοὺς εἰσάγοντες τὴν ἐπικούρειον δόξαν· ἀρχαῖν γὰρ τοῖν δυοῖν εἰ μηδέν ἐστι πρεσβύτερον, αὐτόματός τις αὐτὰς φορὰ καὶ τύχη συνεκλήρωσεν. «Ἀλλ´ ὁρῶμεν», φησὶ περιπατητικός τις ἀγχίνους ὥσπερ Ξέναρχος, «τούτων αἴτιον ὂν τὸ πέμπτον καὶ κυκλικὸν σῶμα. Γελοῖος δὲ καὶ Ἀριστοτέλης ὑπὲρ τούτων ζητῶν τε καὶ πολυπραγμονῶν, ὁμοίως δὲ καὶ Θεόφραστος· ἠγνόησε γοῦν τὴν ἑαυτοῦ φωνήν. Ὥσπερ γὰρ εἰς τὴν ἀσώματον οὐσίαν ἐλθὼν καὶ νοητήν, ἔστη μὴ πολυπραγμονῶν τὴν αἰτίαν, ἀλλὰ φὰς »οὕτω ταῦτα πεφυκέναι«· χρῆν δὲ δήπουθεν καὶ ἐπὶ τοῦ πέμπτου σώματος τὸ πεφυκέναι ταύτῃ λαμβάνοντα μηκέτι ζητεῖν τὰς αἰτίας, ἵστασθαι δὲ μετ´ αὐτῶν καὶ μὴ πρὸς τὸ νοητὸν ἐκπίπτειν, ὂν μὲν οὐθὲν φύσει καθ´ ἑαυτό, ἔχον δὲ ἄλλως κενὴν ὑπόνοιανΤοιαῦτα γὰρ ἐγὼ μέμνημαι τοῦ Ξενάρχου λέγοντος ἀκηκοώς. Εἰ μὲν οὖν ὀρθῶς μὴ ταῦτα ἐκεῖνος ἔφη, τοῖς ἄγαν ἐφείσθω Περιπατητικοῖς ὀνυχίζειν, ὅτι δὲ οὐ προσηνῶς ἐμοὶ παντί που δῆλον, ὅπου γε καὶ τὰς ἀριστοτελικὰς ὑποθέσεις ἐνδεεστέρως ἔχειν ὑπολαμβάνω, εἰ μή τις αὐτὰς ἐς ταὐτὸ τοῖς Πλάτωνος ἄγοι, μᾶλλον δὲ καὶ ταῦτα ταῖς ἐκ θεῶν δεδομέναις προφητείαις. [3] Au moment où je me propose d'écrire sur le temps d'abstinence qui vient d'avoir lieu, l'on me rappelle que Porphyre en a fait la matière de quelques traités philosophiques; mais je ne les connais pas, je ne les ai jamais lus, et j'ignore si son sentiment se rencontre avec le mien. Cependant j'imagine que ce Gallus ou Attis nous représente l'essence même de cette intelligence féconde et créatrice, qui engendre jusqu'aux derniers éléments de la matière, et qui renferme en elle tous les principes et toutes les causes des formes matérielles. En effet, les formes de tout ne résident point dans tout : et les causes supérieures et primitives ne contiennent pas tous les éléments extrêmes et derniers, après lesquels il n'existe plus rien que le nom vague et l'idée obscure de privation. Mais, comme il y a plusieurs substances et forces créatrices, la troisième de ces forces créatrices, qui organise les formes matérielles et en enchaîne les principe, cette puissance extrême, qui, propagée par un principe de fécondité exubérante, descend jusqu'à la terre du sein même des astres, est cet Attis que nous cherchons. Peut-être ce que je dis a-t-il besoin d'explication. Dire, en effet, que la matière est quelque chose, c'est avancer qu'il y a une forme matérielle; et, si nous ne leur assignons point de cause, nous retombons, à notre insu, dans la doctrine d'Epicure. Si donc il n'y a pas un principe antérieur aux deux autres, c'est une impulsion fatale, c'est le hasard qui règne dans l'univers. Mais nous voyons, dira quelque subtil péripatéticien, Xénarque par exemple, que le principe commun est le cinquième corps, le corps sphérique. Ainsi Aristote a fait de ridicules efforts en cherchant au delà. Il en est de même de Théophraste. Il a compromis sou nom, lorsque, arrivé à une substance incorporelle et intelligente, il s'est arrêté, sans se préoccuper d'une autre cause, et en disant que les choses étaient ainsi de leur nature. Or, il s'ensuit que le cinquième corps étant ainsi de sa nature, il ne faut pas chercher d'autres causes, mais s'arrêter à celle-ci et ne point recourir à un être intelligent, lequel n'étant rien de sa nature, ne présente qu'une notion vague. Voilà ce que je me rappelle avoir entendu dire à Xénarque. Avait-il tort ou raison, c'est une question que je laisse à trancher aux péripatéticiens les plus habiles. Cependant, comme rien de tout cela ne me paraît satisfaisant, je soupçonne que les hypothèses défectueuses d'Aristote ont besoin d'être fondues avec les dogmes de Platon, ou mieux qu'il faut les rapprocher tous les deux des oracles que les dieux ont fait entendre.


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Dernière mise à jour : 9/05/2007