HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Julien l'Apostat, Sur la mère des Dieux

Chapitre 17

  Chapitre 17

[17] Δοκεῖ δὲ ἔμοιγε δοιοῖν ἕνεκεν ἄν τις ἰχθύων μάλιστα μὲν ἀεί, πάντως δὲ ἐν ταῖς ἁγιστείαις ἀποσχέσθαι· ἑνὸς μέν, ὅτι τούτων μὴ θύομεν τοῖς θεοῖς οὐδὲ σιτεῖσθαι προσῆκε. Δέος δὲ ἴσως οὐδὲν μή πού τις ἐνταῦθα λίχνος καὶ γάστρις ἐπιλάβηταί μου, ὥς που καὶ πρότερον ἤδη παθὼν αὐτὸ διαμνημονεύω, «Διὰ τί δὲ οὐχὶ καὶ θύομεν αὐτῶν πολλάκις τοῖς θεοῖς;» εἰπόντος ἀκούσας. Ἀλλ´ ἔχομέν τι καὶ πρὸς τοῦτο εἰπεῖν· «Καὶ θύομέν γε». ἔφην, « μακάριε, ἔν τισι τελεστικαῖς θυσίαις, ὡς ἵππον Ῥωμαῖοι, ὡς πολλὰ καὶ ἄλλα θηρία καὶ ζῷα, κύνας ἴσως Ἕλληνες Ἑκάτῃ καὶ Ῥωμαῖοι δέ· καὶ πολλὰ παρ´ ἀλλήλοις ἐστὶ τῶν τελεστικῶν. καὶ δημοσίᾳ ταῖς πόλεσιν ἅπαξ τοῦ ἔτους δὶς τοιαῦτα θύματα, ἀλλ´ οὐκ ἐν ταῖς τιμητηρίοις, ἐφ´ ὧν μόνον κοινωνεῖν ἄξιον καὶ τραπεζοῦν θεοῖς. Τοὺς δὲ ἰχθύας ἐν ταῖς τιμητηρίοις οὐ θύομεν ὅτι μηδὲ νέμομεν, μήτε τῆς γενέσεως αὐτῶν ἐπιμελούμεθα, μήτε ἡμῖν εἰσιν ἀγέλαι καθάπερ προβάτων καὶ βοῶν οὕτω δὲ καὶ τῶν ἰχθύων. Ταῦτα μὲν γὰρ ὑφ´ ἡμῶν βοηθούμενα τὰ ζῷα καὶ πληθύνοντα διὰ τοῦτο δικαίως ἂν ἡμῖν εἴς τε τὰς ἄλλας χρείας ἐπικουροίη καὶ πρό γε τῶν ἄλλων ἐς τιμητηρίους θυσίαςΕἷς μὲν δὴ λόγος οὗτος, δι´ ὃν οὐκ οἶμαι δεῖν ἰχθῦν ἐν ἁγνείας καιρῷ προσφέρεσθαι τροφήν· ἕτερος δέ, ὃν καὶ μᾶλλον ἡγοῦμαι τοῖς προειρημένοις ἁρμόζειν, ὅτι τρόπον τινὰ καὶ αὐτοὶ κατὰ τοῦ βυθοῦ δεδυκότες εἶεν ἂν χθονιώτεροι τῶν σπερμάτων· δὲ ἐπιθυμῶν ἀναπτῆναι καὶ μετέωρος ὑπὲρ τὸν ἀέρα πρὸς αὐτὰς τὰς οὐρανοῦ πτῆναι κορυφὰς δικαίως ἂν ἀποστρέφοιτο πάντα τὰ τοιαῦτα, μεταθέοι δὲ καὶ μετατρέχοι τὰ τεινόμενα πρὸς τὸν ἀέρα καὶ σπεύδοντα «πρὸς τὸ ἄναντες» καί, ἵνα ποιητικώτερον εἴπω, πρὸς τὸν οὐρανὸν ὁρῶντα. Ὄρνισιν οὖν ἐπιτρέπει χρῆσθαι πλὴν ὀλίγων, οὓς ἱεροὺς εἶναι πάντῃ συμβέβηκε, καὶ τῶν τετραπόδων τοῖς συνήθεσιν, ἔξω τοῦ χοίρου. Τοῦτον δὲ ὡς χθόνιον πάντη τῇ μορφῇ τε καὶ τῷ βίῳ καὶ αὐτῷ τῷ τῆς οὐσίας λόγῳ, περιττωματικός τε γὰρ καὶ παχὺς τὴν σάρκα, τῆς ἱερᾶς ἀποκηρύττει τροφῆς. Φίλον γὰρ εἶναι πεπίστευται θῦμα τοῖς χθονίοις θεοῖς οὐκ ἀπεικότως· ἀθέατον γάρ ἐστιν οὐρανοῦ τουτὶ τὸ ζῷον, οὐ μόνον οὐ βουλόμενον, ἀλλ´ οὐδὲ πεφυκὸς ἀναβλέψαι ποτέ. Τοιαύτας μὲν δὴ αἰτίας ὑπὲρ τῆς ἀποχῆς ὧν ἀπέχεσθαι δεῖ εἴρηκεν θεῖος θεσμός· οἱ ξυνιέντες δὲ κοινούμεθα τοῖς ἐπισταμένοις θεούς. [17] Or, je vois deux raisons pour lesquelles on doit s'abstenir de poisson, sinon en tout temps, du moins durant les jours d'abstinence. La première, c'est qu'il ne convient pas de se nourrir d'aliments que l'on ne sacrifie pas aux dieux. Ici je ne crains pas d'encourir le blâme de certain gourmand, qui, je m'en souviens, m'a dit plus d'une fois : « Pourquoi n'offririons-nous pas habituellement du poisson aux dieux? » Voilà ce qu'il me disait. Mais j'aurais à lui répondre ceci : Nous en sacrifions, mon cher, dans certaines cérémonies mystiques, comme les Romains un cheval, ou comme les Grecs et les Romains sacrifient à Hécate des animaux sauvages ou privés, et jusqu'à des chiens; comme plusieurs villes, dans certains mystères, offrent de semblables victimes une ou deux fois par an; mais ce n'est jamais dans les sacrifices d'honneur, qui n'admettent que des mets que l'on peut partager et servir sur la table des dieux. Or, nous n'immolons pas de poissons dans les sacrifices d'honneur, parce que nous ne nous occupons ni de la nourriture ni de la multiplication de ces animaux, et que nous ne formons pas des troupeaux de poissons comme de boeufs ou de brebis, tandis que ces derniers animaux, assistés par nous et se multipliant par nos soins, sont également propres à nos usages domestiques, et dignes, avant tous les autres, d'être offerts dans les grandes cérémonies. Telle est, je crois, la première raison pour laquelle le poisson ne doit point servir de nourriture durant le temps de la sainte abstinence. La seconde raison, qui me paraît être une juste conséquence des principes énoncés, c'est que les poissons, plongés en quelque sorte dans de profonds abimes, sont plus terrestres encore que les graines. Or, quiconque désire prendre l'essor, s'élever an-dessus des airs et s'envoler vers les sommets du ciel, doit dédaigner tout cela : il y a course, il y a vol dans les êtres qui tendent vers l'éther, qui aspirent aux espaces d'en haut, et qui, pour me servir d'une expression poétique, ont les regards tournés vers le ciel. On nous permet donc de prendre pour nourriture les oiseaux, à l'exception d'un petit nombre qui passent partout pour sacrés. Il en est de même des quadrupèdes ordinaires, sauf le porc, qui est tout à fait terrestre par sa forme, son genre de vie et sa chair grasse et compacte : on l'écarte de la table sacrée : on croit, et l'on a raison, que cet animal est une offrande agréable aux dieux souterrains, vu qu'il ne regarde jamais le ciel, non seulement parce qu'il ne le veut pas, mais parce que sa nature s'y refuse. Tels sont les motifs de l'abstinence prescrite par la loi divine : nous les connaissons, et nous en faisons part à ceux qui sont initiés à la science des dieux.


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Dernière mise à jour : 9/05/2007