[12] Ἀλλ´ ἐκεῖνο ἴσως ἄξιον προσαπορῆσαι· διττῆς γὰρ
οὔσης τῆς ἰσημερίας, οὐ τὴν μὲν ἐν ταῖς Χηλαῖς, τὴν
δὲ ἐν τῷ Κριῷ προτιμῶσιν. Τίς οὖν αἰτία τούτου, φανερὸν
δήπουθεν. Ἐπειδὴ γὰρ ἡμῖν ὁ ἥλιος ἄρχεται τότε πλησιάζειν
ἀπὸ τῆς ἰσημερίας, αὐξομένης, οἶμαι, τῆς ἡμέρας,
ἔδοξεν οὗτος ὁ καιρὸς ἁρμοδιώτερος. Ἔξω γὰρ τῆς αἰτίας
ἥ φησι τοῖς θεοῖς εἶναι τὸ φῶς σύνδρομον, ἔχειν οἰκείως
πιστευτέον τοῖς ἀφεθῆναι τῆς γενέσεως σπεύδουσι τὰς
ἀναγωγοὺς ἀκτῖνας ἡλίου. Σκόπει δὲ ἐναργῶς· ἕλκει μὲν
ἀπὸ τῆς γῆς πάντα καὶ προσκαλεῖται καὶ βλαστάνειν ποιεῖ
τῇ ζωπυρίδι καὶ θαυμαστῇ θέρμῃ, διακρίνων οἶμαι πρὸς
ἄκραν λεπτότητα τὰ σώματα, καὶ τὰ φύσει φερόμενα κάτω
κουφίζει. Τὰ δὴ τοιαῦτα τῶν ἀφανῶν αὐτοῦ δυνάμεων
ποιητέον τεκμήρια· ὁ γὰρ ἐν τοῖς σώμασι διὰ τῆς σωματοειδοῦς
θέρμης οὕτω τοῦτο ἀπεργαζόμενος, πῶς οὐ διὰ
τῆς ἀφανοῦς καὶ ἀσωμάτου πάντη καὶ θείας καὶ καθαρᾶς
ἐν ταῖς ἀκτῖσιν ἱδρυμένης οὐσίας ἕλξει καὶ ἀνάξει τὰς
εὐτυχεῖς ψυχάς; Οὐκοῦν ἐπειδὴ πέφηνεν οἰκεῖον μὲν τοῖς
θεοῖς τὸ φῶς τοῦτο καὶ τοῖς ἀναχθῆναι σπεύδουσιν, αὔξεται
δὲ ἐν τῷ παρ´ ἡμῖν κόσμῳ τὸ τοιοῦτο ὥστε εἶναι τὴν
ἡμέραν μείζω τῆς νυκτός, Ἡλίου τοῦ βασιλέως ἐπιπορεύεσθαι
τὸν Κριὸν ἀρξαμένου, δέδεικται δὲ καὶ ἀναγωγὸν
φύσει τὸ τῶν ἀκτίνων τοῦ θεοῦ διά τε τῆς φανερᾶς ἐνεργείας
καὶ τῆς ἀφανοῦς, ὑφ´ ἧς παμπληθεῖς ἀνήχθησαν
ψυχαὶ τῶν αἰσθήσεων ἀκολουθήσασαι τῇ φανοτάτῃ καὶ
μάλιστα ἡλιοειδεῖ. Τὴν γὰρ τοιαύτην τῶν ὀμμάτων αἴσθησιν
οὐκ ἀγαπητὴν μόνον οὐδὲ χρήσιμον εἰς τὸν βίον, ἀλλὰ καὶ
πρὸς σοφίαν ὁδηγὸν ὁ δαιμόνιος ἀνύμνησε Πλάτων. Εἰ δὲ
καὶ τῆς ἀρρήτου μυσταγωγίας ἁψαίμην, ἣν ὁ Χαλδαῖος
περὶ τὸν ἑπτάκτινα θεὸν ἐβάκχευσεν ἀνάγων δι´ αὐτοῦ τὰς
ψυχάς, ἄγνωστα ἐρῶ, καὶ μάλα γε ἄγνωστα τῷ συρφετῷ,
θεουργοῖς δὲ τοῖς μακαρίοις γνώριμα· διόπερ αὐτὰ σιωπήσω τανῦν.
| [12] Ici se présente une difficulté. Il y a deux équinoxes, celui des Pinces
et celui du Bélier. pourquoi choisit-on ce dernier? En voici la
cause évidente. C'est que, au moment où le Soleil, après l'équinoxe,
semble se rapprocher de nous et où le jour augmente, la saison, je pense,
paraît plus favorable à ces fêtes. Car, sans m'arrêter au principe qui
veut que la lumière marche de pair avec les dieux, il faut croire que la
vertu attractive des rayons du Soleil s'attache à ceux qui se proposent de
s'abstenir de la génération. Voyez cela d'une manière sensible. Le Soleil
attire tout hors de la terre : il excite, il fait germer tout par la
puissance de son feu : sa merveilleuse chaleur divise les corps jusqu'à la
dernière ténuité et soulève ceux qui tendraient à s'abaisser de leur
nature. Or, ce sont là des preuves qui permettent de juger de ses vertus
cachées. Comment, en effet, celui qui, par sa chaleur corporelle opère de
tels prodiges dans les corps, ne pourrait-il point, par la substance
invisible, incorporelle, divine et pure de ses rayons, attirer et enlever
les âmes fortunées? Ainsi, après avoir montré que cette lumière est
appropriée aux dieux comme aux hommes qui tendent à s'élever, et qu'elle
s'accroît dams notre monde de manière que les jours deviennent plus longs
que les nuits, quand le Roi Soleil commence à parcourir le signe du
Bélier, nous avons fait voir que les rayons du dieu possèdent une vertu
attractive, tant manifeste que secrète, par laquelle une infinité d'âmes
sont enlevées et suivent le plus brillant des sens, le plus semblable au
Soleil. Je parle de l'organe de la vue, que le divin Platon a célébré
non seulement comme le plus précieux et le plus utile aux usages de la
vie, mais aussi parce qu'il nous guide dans les voies de la sagesse. Et
maintenant si j'abordais les sujets mystiques et secrets qu'a chantés le
Chaldéen en l'honneur du dieu aux sept rayons, afin d'élever par lui
les âmes vers le ciel, je dirais des choses ignorées, ignorées surtout du
vulgaire, mais bien connues des heureux adeptes de la théurgie; aussi les
passerai-je sous silence pour le moment.
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