HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Julien l'Apostat, Sur la mère des Dieux

Chapitre 11

  Chapitre 11

[11] Τί οὖν εἶναί φαμεν, ὡς ἐν κεφαλαίῳ; Κατανοήσαντες ἄχρι τοῦ πέμπτου σώματος οὐ τὸ νοητὸν μόνον, ἀλλὰ καὶ τὰ φαινόμενα ταῦτα σώματα τῆς ἀπαθοῦς ὄντα καὶ θείας μερίδος, ἄχρι τούτου θεοὺς ἐνόμισαν ἀκραιφνεῖς εἶναι· τῇ γονίμῳ δὲ τῶν θεῶν οὐσίᾳ τῶν τῇδε παρυποστάντων, ἐξ ἀϊδίου συμπροελθούσης τῆς ὕλης τοῖς θεοῖς, παρ´ αὐτῶν δὲ καὶ δι´ αὐτῶν διὰ τὸ ὑπέρπληρες αὐτῶν τῆς γονίμου καὶ δημιουργικῆς αἰτίας, τῶν ὄντων Προμήθεια, συνουσιωμένη τοῖς θεοῖς ἐξ ἀϊδίου, καὶ σύνθωκος μὲν οὖσα τῷ βασιλεῖ Διί, πηγὴ δὲ τῶν νοερῶν θεῶν, καὶ τὸ δοκοῦν ἄζωον καὶ ἄγονον καὶ σκύβαλον καὶ τῶν ὄντων, οἷον ἂν εἴπῃ τις, ἀποκάθαρμα καὶ τρύγα καὶ ὑποσταθμὴν διὰ τῆς τελευταίας αἰτίας τῶν θεῶν, εἰς ἣν αἱ πάντων οὐσίαι τῶν θεῶν ἀποτελευτῶσιν, ἐκόσμησέ τε καὶ διωρθώσατο καὶ πρὸς τὸ κρεῖττον μετέστησεν. γὰρ Ἄττις οὗτος ἔχων τὴν κατάστικτον τοῖς ἄστροις τιάραν εὔδηλον ὅτι τὰς πάντων τῶν θεῶν εἰς τὸν ἐμφανῆ κόσμον ὁρωμένας λήξεις ἀρχὰς ἐποιήσατο τῆς ἑαυτοῦ βασιλείας· ἐπ´ αὐτῷ τὸ μὲν ἀκραιφνὲς καὶ καθαρὸν ἦν ἄχρι Γαλαξίου· περὶ τοῦτον δὲ ἤδη τὸν τόπον μιγνυμένου πρὸς τὸ ἀπαθὲς τοῦ παθητοῦ καὶ τῆς ὕλης παρυφισταμένης ἐκεῖθεν, πρὸς ταύτην κοινωνία κατάβασίς ἐστιν εἰς τὸ ἄντρον, οὐκ ἀκουσίως μὲν γενομένη τοῖς θεοῖς καὶ τῇ τούτων Μητρί, λεγομένη δὲ ἀκουσίως γενέσθαι. Φύσει γὰρ ἐν κρείττονι τοὺς θεοὺς ὄντας οὐκ ἐκεῖθεν ἐπὶ τάδε καθέλκειν ἐθέλει τὰ βελτίω, ἀλλὰ διὰ τῆς τῶν κρειττόνων συγκαταβάσεως καὶ ταῦτα ἀνάγειν ἐπὶ τὴν ἀμείνονα καὶ θεοφιλεστέραν λῆξιν. Οὕτω τοι καὶ τὸν Ἄττιν οὐ κατεχθραίνουσα μετὰ τὴν ἐκτομὴν Μήτηρ λέγεται, ἀλλὰ ἀγανακτεῖ μὲν οὐκέτι, ἀγανακτοῦσα δὲ λέγεται διὰ τὴν συγκατάβασιν, ὅτι κρείττων ὢν καὶ θεὸς ἔδωκεν ἑαυτὸν τῷ καταδεεστέρῳ· στήσαντα δὲ αὐτὸν τῆς ἀπειρίας τὴν πρόοδον καὶ τὸ ἀκόσμητον τοῦτο κοσμήσαντα διὰ τῆς πρὸς τὸν ἰσημερινὸν κύκλον συμπαθείας, ἵνα μέγας Ἥλιος τῆς ὡρισμένης κινήσεως τὸ τελειότατον κυβερνᾷ μέτρον, ἐπανάγει πρὸς ἑαυτὴν θεὸς ἀσμένως, μᾶλλον δὲ ἔχει παρ´ ἑαυτῇ. Καὶ οὐδέποτε γέγονεν ὅτε μὴ ταῦτα τοῦτον ἔχει τὸν τρόπον ὅνπερ νῦν ἔχει, ἀλλ´ ἀεὶ μὲν Ἄττις ἐστὶν ὑπουργὸς τῇ Μητρὶ καὶ ἡνίοχος, ἀεὶ δὲ ὀργᾷ εἰς τὴν γένεσιν, ἀεὶ δὲ ἀποτέμνεται τὴν ἀπειρίαν διὰ τῆς ὡρισμένης τῶν εἰδῶν αἰτίας. Ἐπαναγόμενος δὲ ὥσπερ ἐκ γῆς τῶν ἀρχαίων αὖθις λέγεται δυναστεύειν σκήπτρων, ἐκπεσὼν μὲν αὐτῶν οὐδαμῶς οὐδὲ ἐκπίπτων, ἐκπεσεῖν δὲ αὐτῶν λεγόμενος διὰ τὴν πρὸς τὸ παθητὸν σύμμιξιν. [11] Quelles sont donc nos idées sur cette question? Les voici en quelques mots. Jusqu'au cinquième corps, il n'y a pas seulement un principe intellectuel, mais tous les corps apparents, qui font partie de la classe impassible et divine, jusqu'aux dieux que l'on regarde comme purs de tout mélange. Mais comme les corps d'ici-bas ne subsistent que par la substance féconde des dieux, et que la matière est produite avec eux de toute éternité, d'eux et par eux, grâce au superflu du principe procréateur et organisateur, naît la Providence qui veille sur les êtres, coexiste éternellement avec les dieux, est assise sur le tronc du roi Jupiter, et est la source des dieux intelligents. Quant à ce qui paraît sans vie, infécond, abject, le rebut, la lie, et, pour ainsi dire, le résidu des êtres, c'est également cette Providence qui, par la dernière des divinités, celle en qui finissent les substances de tous les dieux, l'ordonne, le dirige et le conduit à un état meilleur. Car cet Attis, qui a la tiare parsemée d'étoiles, continence évidemment son régne au point où la série entière des dieux se termine par notre monde visible. Il conserve jusqu'à la Galaxie ce qu'il avait de pur et sans mélange ; mais, arrivé à ce point , où s'opère le mélange de sa nature impassible avec ce qui est sujet à l'altération, il donne naissance à la matière, et sa communication avec elle est figurée par sa descente dans l'antre. Or, quoique ce commerce n'ait pas lieu sans la volonté des dieux et de leur Mère, elle est censée contraire à leur volonté. En effet, l'excellence de la nature des dieux ne permet pas à leur supériorité de descendre vers les objets terrestres, mais seulement de traverser un état d'infériorité relative, pour remonter vers une situation plus noble et plus aimée des dieux. Il ne faut donc pas dire que la Mère s'est emportée contre Attis après sa mutilation : non; elle ne s'en fâche point encore, mais ce qui la fâche, c'est sa condescendance, c'est que lui, un être supérieur, un dieu, se donne à un être inférieur. Cependant, lorsqu'elle l'a arrêté dans sa progression vers l'infini et qu'elle a fait rentrer le désordre dans l'ordre, au moyen de la sympathie qui le porte vers le cercle équinoxial, où le Grand Soleil achève le plus haut période de sa course réglée, la déesse s'empresse de le rappeler à elle, ou plutôt elle le garde toujours auprès d'elle. Et jamais en aucun temps il n'a cessé d'en être ainsi, jamais les choses n'ont été d'autre manière. Toujours Attis est le ministre, le conducteur du char de la Mère des dieux : il provoque toujours la génération; toujours il retranche l'infinité à la cause déterminée des formes. Mais, lorsqu'il se relève, pour ainsi parler, de la terre, il reprend, dit-on, le sceptre de son ancienne autorité, non qu'il descende du trône ou qu'il eu soit déchu, mais ou suppose cette déchéance à cause de son commerce avec l'être passible.


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Dernière mise à jour : 9/05/2007