HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Julien l'Apostat, Éloge de l'impératrice Eusébie

Chapitre 7

  Chapitre 7

[7] Εἰ δέ τις ἄρα ἐκείνων ἐπακούειν ποθεῖ, ὅπως μὲν ἐκ Μακεδονίας ἐκαλεῖτο μετὰ τῆς μητρὸς νύμφη, τίς δὲ ἦν τῆς πομπῆς τρόπος ἁρμάτων καὶ ἵππων καὶ ὀχημάτων παντοδαπῶν χρυσῷ καὶ ἀργύρῳ καὶ ὀρειχάλκῳ μετὰ τῆς ἀρίστης τέχνης εἰργασμένων, ἴστω παιδικῶν σφόδρα ἀκουσμάτων ἐπιθυμῶν· καθάπερ γὰρ οἶμαι κιθαρῳδοῦ τινος δεξιοῦ τὴν τέχνην· ἔστω δέ, εἰ βούλει, Τέρπανδρος οὗτος Μηθυμναῖος ἐκεῖνος, ὃν δὴ λόγος ἔχει δαιμονίᾳ πομπῇ χρησάμενον φιλομουσοτέρου τοῦ δελφῖνος τυχεῖν τῶν ξυμπλεόντων, καὶ ἐπὶ τὴν Λακωνικὴν ἄκραν κομισθῆναι· ἔθελγε γὰρ οἶμαι τοὺς δυστυχεῖς ναύτας ὅσα ἐκεῖνος ἀπὸ τῆς τέχνης εἰργάσατο, αὐτῆς δὲ ἐκείνης ὑπερεώρων καὶ οὐδεμίαν ὤραν ἐποιοῦντο τῆς μουσικῆς· εἰ δὴ οὖν τις τοῖν ἀνδροῖν ἐκείνοιν τὸν κράτιστον ἐπιλεξάμενος καὶ ἀποδοὺς τὸν περὶ τὸ σῶμα κόσμον τῇ τέχνῃ πρέποντα, εἶτα ἐς θέατρον παραγάγοι παντοδαπῶν ἀνδρῶν καὶ γυναικῶν καὶ παίδων φύσει τε καὶ ἡλικίᾳ καὶ τοῖς ἄλλοις ἐπιτηδεύμασι διαφερόντων, οὐκ ἂν οἴεσθε τοὺς μὲν παῖδας καὶ τῶν ἀνδρῶν καὶ γυναικῶν ὁπόσοι τοιοῦτοι, εἰς τὴν ἐσθῆτα καὶ τὴν κιθάραν ἀποβλέποντας ἐκπεπλῆχθαι δεινῶς πρὸς τὴν ὄψιν, τῶν ἀνδρῶν δὲ τοὺς ἀμαθεστέρους καὶ γυναικῶν πλὴν σφόδρα ὀλίγων ἅπαν τὸ πλῆθος ἡδονῇ καὶ λύπῃ κρίνειν τὰ κρούματα, μουσικὸν δὲ ἄνδρα, τοὺς λόγους ἐξεπιστάμενον τῆς τέχνης, οὔτε μιγνύμενα τὰ μέλη τῆς ἡδονῆς χάριν φαύλως ἀνέχεσθαι, δυσχεραίνειν δὲ καὶ εἰ τοὺς τρόπους τῆς μουσικῆς διαφθείροι καὶ εἰ ταῖς ἁρμονίαις μὴ δεόντως χρῷτο μηδὲ ἑπομένως τοῖς νόμοις τῆς ἀληθινῆς καὶ θείας μουσικῆς; ὁρῶν δὲ ἐμμένοντα τοῖς νομισθεῖσι καὶ οὐ κίβδηλον ἡδονήν, καθαρὰν δὲ καὶ ἀκήρατον τοῖς θεαταῖς ἐνεργασάμενον, ἄπεισι τοῦτον ἐπαινῶν καὶ ἐκπληττόμενος, ὅτι δὴ σὺν τέχνῃ μηδὲν ἀδικῶν τὰς Μούσας τῷ θεάτρῳ ξυγγέγονε. Τὸν δὲ τὴν ἁλουργίδα καὶ τὴν κιθάραν ἐπαινοῦντα ληρεῖν οἴεται καὶ ἀνοηταίνειν· καὶ εἰ μετὰ πλείονος τὰ τοιαῦτα διηγεῖται, λέξει τε ἡδίστῃ κοσμῶν καὶ ἐπιλεαίνων τὸ φαῦλον καὶ ἀγεννὲς τῶν διηγημάτων, γελοιότερον νομίζει τῶν ἀποτορεύειν τὰς κέγχρους ἐπιχειρούντων, καθάπερ οἶμαί φασι τὸν Μυρμηκίδην ἀντιταττόμενον τῇ Φειδίου τέχνῃ. [7] Si l'on est curieux de savoir comment la fiancée fut amenée de la Macédoine avec sa mère, quelle fut la pompe du cortège, le nombre des chars, des chevaux, des voitures, rehaussés d'or, d'argent, d'orichalque et travaillés avec un art exquis, si l'on aime, en véritable enfant, ouïr ces merveilles, comme on écoute un habile joueur de cithare, qu'on se figure alors entendre à son gré un second Terpandre ou ce chantre de Méthymne qui, protégé du ciel, rencontra un dauphin plus sensible à l'harmonie que les matelots de son navire, et fut porté par lui jusqu'au promontoire de Laconie. En effet, ces misérables matelots n'étaient touchés que des richesses acquises par le luth du chanteur, mais ils dédaignaient son art même et n'avaient aucun souci de la musique. Que l'on choisisse donc le plus distingué de ces deux artistes, qu'on le revête d'un costume approprié à son art, et qu'on le fasse partir sur un théâtre entouré d'une grande affluence, hommes, femmes, enfants, de nature, d'âge et de goûts différents, ne croyez-vous pas que les enfants et ceux des hommes et des femmes qui ont le caractère de l'enfance, en jetant les yeux sur les habits et sur la cithare, seront frappés d'étonnement à cette vue, et que parmi le reste des hommes et des femmes, les plus ignorants mêmes, sauf un très petit nombre, jugeront de la valeur des sons par le plaisir ou le déplaisir? Mais le musicien, qui sait les règles de son art, ne permettra pas que, pour plaire, l'exécuteur fasse un mélange des modes lyriques; il s'emportera contre lui, s'il altère les modulations musicales, s'il ne se plie pas aux lois de l'harmonie et s'il ne suit pas celles de la véritable et divine musique. S'il le voit, au contraire, fidèle aux principes établis, procurant aux auditeurs non pas une joie frelatée, mais un plaisir pur et sans mélange, il se retirera en lui donnant des louanges, l'âme ravie, et satisfait d'avoir vu l'artiste figurer sur le théâtre sans déshonorer les muses. Quant à celui qui ne loue que la robe de pourpre et la cithare, il le regarde comme un sot et un insensé. Et si cet auditeur se met ensuite à détailler son enthousiasme, s'il se pare des grâces du style, s'il se plait à polir la nullité banale de son récit, il le croira plus ridicule que ceux qui se donnent la tâche de tourner des grains de mil, comme était, dit-on, ce Myrmécide qui se posait en rival des oeuvres de Phidias.


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Dernière mise à jour : 10/01/2007